En dépit de quelques longueurs, on est accroché par le scénario, et par notre juré au prise avec les tréfonds de sa conscience. J'ai beaucoup moins aimé la fin malheureusement que je trouve vraiment trop "facile"...
Avec ce dernier long métrage, Clint Eastwood expose habilement les failles du système judiciaire et celles, plus profondes, de la condition humaine, lors d'un procès où le Juré n°2 découvre être à l'origine du crime. Il nous tient en haleine grâce au jeu à la fois magistral et subtil de Nicholas Hoult, qui incarne un juré torturé par sa conscience. On ne peut s'empêcher de penser au chef-d'œuvre 12 Hommes en colère, qui s'imbrique intelligemment dans la composition du récit. Bien que la réalisation reste académique, l'incertitude grandit tout au long des deux heures de film, soulignée par une bande originale discrète qui accompagne avec finesse les questionnements et la vulnérabilité des différents protagonistes. Ainsi se pose la question obsédante, le dilemme lancinant, accompagné de la nécessité d'aller chercher dans les tréfonds de sa conscience : que feriez-vous à la place du Juré n°2 ?
Sur un sujet très intéressant, un film plaisant mais un peu classique et manquant de "relances" suffisamment fortes pour vous tenir en haleine. Le principe du dilemme moral est étiré jusqu'au bout, plutôt intelligemment, mais ne suffit pas à faire de cet Eastwood un grand Eastwood...
Tout serait parfait dans ce film sans la faille énorme du scénario qui fait un magistral bras d’honneur à la médecine légale actuelle dont le rapport est complètement bâclé dans le film. C’est grâce à cette pirouette que la suite du feu a du sens. On se trouve devant un rapport de médecine légale des années 50 pas des années 2020.
Très attendu, ce dernier Eastwood , ne déroge pas à la règle de ce grand, très grand réalisateur. Alors ceux qui ne jure que par l'action, ce film n'ai pas fait pour vous, parcontre si vous recherchez une histoire original, et une mise en scène de haute facture , foncé. On connaît son talent pour la mise en scène et la réalisation, donc ce n'ai pas une surprise de trouver son travail de haute qualité. La thématique sur la justice dans toutes ses formes prends vraiment tous son sens ici, bien que nous avons pas toutes les notions du système judiciaire américain, cela est bien expliqué avec le choix des jury . J'ai passé un exellent moment dans ce tableau made in Eastwood.
Une variante de « 12 hommes en colère » (?) avec un plus : un des jurés, Justin Kemp - le numéro 2 - a un rapport avec le procès pour lequel il a été convoqué pour délibérer. Bien que la révélation parvient rapidement à la connaissance du spectateur, Clint Eastwood ménage cette tension pesante au fur et à mesure que le récit avance en mode montagnes russes. Maintenant que le spectateur connaît bien la situation dans les grandes lignes,spoiler: le réalisateur n’a aucune raison de s’éterniser sur le procès, l’essentiel se focalise sur la délibération des jurés.
Mais comment délibérer quand on est un juré qui se croit acteur de l’affaire ? Comment parvenir à renverser tous les autres jurés persuadés que l’accusé est coupable ? Comment Justin va-t-il s’employer à vouloir réparer une injustice ? Alors se pose la question essentielle : pourquoi Justin ne se dénonce-t-il pas tout simplement ?
Car l’air de rien, je suis amené à penser qu’il y a deux procès en un. Celui dans le box de l’accusé, et le sien sur les bancs des jurés !
Le dernier film de Clint Eastwood - entendez son 42ème mais pas nécessairement son tout dernier de sa carrière (je l'espère de tout coeur) - est avant tout un film d’atmosphère. Il réussit à installer avec sobriété une ambiance incommodante pour le spectateur que je suis. spoiler: Avec les données lisibles que j’ai, je ne peux que croire à l’innocence de l’accusé.
Incommodante dans la mesure où le réalisateur de « Impitoyable » m’incite à comprendre le silence de Justin. A être complice de son silence.
Enfermé dans la salle des délibérations, enfermé dans ses angoisses, la seule issue possible de Justin est de convaincre les jurés à reconsidérer leurs positions et de semer le doute spoiler: afin de sauver l’accusé d’une peine d’enfermement à vie . Justin n’a pas d’autres issue que de garder le silence ; ce même silence qui le condamnerait, pour avoir caché un homicide involontaire !
Bref, voilà un récit passionnant, tout bavard qu’il est. Clint Eastwood parvient à créer une tension avec une question morale qui hante Justin jour après jours, et minute après minute pour le spectateur. Difficile de ne pas se sentir concerné.
Si Toni Collette a un rôle plus fourni et convaincant comme procureur, spoiler: Kiefer Sutherland et J.K Simmons ont des apparitions assez furtives ; mais j’ose croire qu’ils étaient ravis de participer au dernier film de Clint Eastwood.
A noter, une musique "Eastwoodienne", épurée et sombre ; des notes de piano légèrement martelées qui raisonnent comme un glas. spoiler: Un glas comme ce silence saisissant entre Justin et la procureur quand celle-ci sonne à sa porte.
Cette séquence finale scelle plus que jamais en terme de mise en scène et de direction d’acteurs le talent du 42ème film de Clint Eastwood…
Film judiciaire par Clint Eastwood, 93 ans & Jonathan Abrams. Il mène la danse ce Clint, dès les premières images, plongeon dans l'histoire raconté dès le départ. Tenu en haleine jusqu'à la fin, le déroulé tient la route dans et hors du tribunal... Le "Républicain" n'est pas moraliste, ne juge pas, respecte. Il est un "Sage". Très bonne toile à vivre au cinéma.
Quelle immense déception.... Une première partie du film de belle qualité qui ne dure qu'une trentaine de minutes et puis tout se perd en scènes creuses, faciles, sans aucune recherche, sans aucune profondeur.
Quel gâchis car le sujet aurait pu justifier de vifs debats. Il y avait vraiment de quoi faire mais j'ai ressenti un sentiment de baclage à partir du milieu du film comme s'il fallait finir au plus vite.
Je crains que le réalisateur ait finalement atteint ses limites non celles de son art mais les limites physiques de son âge. Et j'en suis totalement désespéré.
N'allez pas voir ce film qui somme toute, n'a rien à envier à ces téléfilm que l'on suit en fond sonore.
Sans grand intérêt, digne d’un téléfilm. On se fait spoiler durant la bande annonce, tout le fil conducteur est prévisible. C’est dommage. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas du grand cinéma.
Quelle claque que ce film dont le scénario relève de la mécanique implacable. Il dissèque avec méthode et subtilité les failles du système judiciaire américain et du verdict populaire. Certes, la mise en scène est académique et sans esbroufe mais nul besoin d’artifices quand on s’appelle Clint Eastwood. Cette sobriété est au service de la démonstration et des puissants ressorts psychologiques à l’œuvre dans ce thriller magistral dont on ne ressort pas indemne. Les acteurs sont tous fascinants et parviennent à restituer à la perfection des ressentis et des émotions tels que le doute, le tourment ou la culpabilité. Durant deux heures, Juré n° 2 nous plonge dans une zone grise où le salaud et le héros ne font qu’un.
Quel clap de fin pour le grand Clint Eastwood ! Juré n°2 est à bien des égards un excellent film, simple mais avec un scénario complexe et très bien maîtrisé du début à la fin. Les personnages sont magnifiquement développés grâce à une clarté dans l'écriture qui se ressent dans l'histoire, car tous les personnages ont une raison pour agir tels qu'ils le font, ce qui rend l'histoire parfaitement crédible et cohérente. L'intrigue se complexifie à mesure qu'avance le film, mais sans pour autant perdre le spectateur ; les éléments s'accumulent, et mènent inévitablement à une fin logique et nécessaire.
Mais surtout, le film parvient à nous interroger sur les concepts de vérité et de justice. Si je devais résumer le message du film, ce serait "La vérité amène-t-elle toujours à la décision de justice la plus juste ?"
Je tiens à souligner que le jeu d'acteurs est excellent, on arrive à percevoir le conflit intérieur du protagoniste rien que dans ses yeux c'est fascinant.
Je ne mets pas une note de 5 à ce film car je ne le trouve pas non plus révolutionnaire mais c'est tout de même un très bon 4.5/5. Je vous recommande chaudement d'aller le voir, il dure tout juste 2h et on ne voit pas le temps passer. PS: C'est la 1ère critique que j'ai jamais écrite, si vous lisez ça je vous remercie d'être aller au bout de la lecture de cette critique !