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traversay1
3 638 abonnés
4 875 critiques
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3,0
Publiée le 30 juin 2024
Quand on évoque les meilleures comédies argentines, c'est de satire sociale qu'il s'agit assez souvent, et dans la férocité, qui plus est. El Profesor de Benjamín Naishtat et Maria Alché invite la faillite économique et politique du pays dans l'équation, tout en ne forçant pas trop le trait, préférant tracer avec une certaine tendresse le portrait d'un homme honnête mais sans charisme. Point de cruauté donc dans le film, mais pas mal de nuances dans son humour, ce qui est louable, mais le dessert en termes d'efficacité. D'autant plus que la mise en scène est assez terne, ce qui surprend de la part de Benjamín Naishtat, auteur de l'ambitieux et très réussi Rojo. Sur un autre plan, le long-métrage accorde une large place aux théories philosophiques, de Rousseau à Kant, en passant par les Grecs, ce qui, au-delà des enseignements applicables au monde chaotique d'aujourd'hui, ralentit quelque peu le rythme. El Profesor se suit avec un certain amusement mais sans passion, bien construit et interprété, mais en manque d'audace et de flamboyance. Plus proche de Citoyen d'honneur, manifestement, que des Nouveaux sauvages, ce qui n'empêche pas d'y prendre un peu de plaisir.
C’est pendant le confinement de 2020, passé ensemble dans un appartement de Buenos Aires, que Maria Alché et Benjamín Naishtat ont eu l’idée de "El profesor" et ont commencé à travailler sur le scénario. Maria Alché a commencé sa carrière cinématographique comme comédienne, en 2004, dans un film de Lucrecia Martel, avant de réaliser "Familia Sumergida" en 2018. De son côté, Benjamín Naishtat avait réalisé 3 longs métrages, dont "Rojo", avant de se lancer dans "El profeso"r avec sa compagne. "El Profesor" ne ressemble à aucun de leurs films précédents : pour "El profesor", film sur une lutte pour le pouvoir au sein d’une université, ils ont choisi le genre de la comédie et, pour être plus précis, la comédie grinçante. On y trouve donc des scènes pleines d’un humour ironique, mélange de moquerie et de bienveillance. Si le couple de réalisateurs fait tout pour nous attacher à Marcelo, il ne se prive pas pour autant d’insister sur ses failles, sur ses maladresses, que ce soit dans son combat avec Rafael, à l’intérieur de son couple ou dans ses rapports avec Decana, la grande bourgeoise octogénaire à qui il donne des cours de philo pour arrondir ses fins de mois. A l’inverse, Rafael, tout en étant le personnage a priori antipathique de l’histoire, est parfois amené à montrer de véritables côtés positifs. Par ailleurs, on ne peut qu’être intéressé par la peinture que donne le film de la situation sociale en Argentine, tout en se demandant dans quelle mesure de tels films pourront continuer à nous parvenir suite à l’élection de Javier Milei en novembre dernier. Que voit on dans El profesor ? Des professeurs d’université ne gagnant même pas de quoi vivre correctement au point d’être obligés de donner des cours particuliers pour améliorer l’ordinaire ; une grande université qui va fermer par manque de crédit et les professeurs qui décident d’aller faire cours dans la rue. En résumé, une situation dramatique et qui va empirer si le nouveau président arrive à dérouler son programme.critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-el-profesor/ Film vu aux Rencontres Cinématographiques de Cannes en novembre 2023
je l'ai vu via Amazon prime Argentina. tellement bien joué que j'ai ressenti de l'empathie pour le "looser" malgré lui, pour le personnage principal. Et de la répulsion pour l'autre! cela fait bien longtemps que je n'entrais pas dans un film totalement