Quel film ! Mati Diop livre un long métrage remarquable, une œuvre hybride qui déconcerte aussi bien la critique que le public (quoi, ce n'est ni un documentaire ni une fiction, mais les deux, et bien plus encore ?!).
La cinéaste franco-sénégalaise réalise le film qu'il fallait faire sur le processus de restitution des œuvres d'art pillées par les occidentaux en Afrique, processus qui commence à peine, et qui charrie beaucoup débats, mais qui ouvre aussi à beaucoup d'espoir.
Dahomey n'est pas une œuvre didactique, comme pourrait l'être un simple documentaire télévisé. C'est un beau film de cinéma, à l'esthétique très travaillée, mais aussi et avant tout un film politique et sociologique.
Mati Diop, pour l'occasion, a lancé un débat dans une université béninoise, donnant la parole à de jeunes étudiants du Bénin, au sujet de cette restitution. Un passage passionnant et intellectuellement très stimulant (humainement aussi).
J'ai également beaucoup apprécié la sensibilité de ce film et de son autrice-réalisatrice, qui s'exprime notamment par cette statue majestueuse qui prend plusieurs fois la parole, du fin fond des siècles et dans notre monde d'aujourd'hui. Dahomey est un film magnifique, primé à raison par un Ours d'Or du meilleur film au dernier Festival de Berlin.
Un ennui abyssal. En 1h15 j'ai du m'endormir 3 fois ! Je partage le point de vue de Pascal et Averroes. Vrai beau sujet, mal filmé maladroit. Quant aux sous-titres à l'orthographe inclusive...iel m'insupporte
Avantage (ou moindre prise de risque si on craint de ne pas trop gouter au sujet), c’est court. Une heure et 8 minutes. Inconvénient, on reste sur sa faim ou du moins on ne retrouve pas ce que, dans un souci de vulgarisation et de compréhension, on aurait voulu qu’on nous explique et qu’on nous documente puisque tel est le registre de ce programme. Le documentaire se situe au moment où une 26ème statue (et dernière ?) est restituée par la France au Bénin (ex-Dahomey), sur quelques milliers d’œuvres d’art primitif pillées en 1882. On ne saura pas par qui, un général français finalement resté oublié de l’Histoire et c’est très bien comme ça ! On ne saura pas non plus quelles ont été les tractations entre la France et le Bénin comme ne seront abordées aucune question d’ordre diplomatique ou géopolitique. Quel spectateur lambda se souviendra que c’est une loi française du 17 décembre 2020 qui a validé ce transfert après qu’un précédent gouvernement en ait refusé tout de go le principe ? Bref, le sujet reste concentré sur un registre nationaliste Béninois, porté par des étudiant(e)s du cru dont toutes les subtilités et les rancœurs (légitimes sans doute) sont difficiles à cerner.
"Dahomey" plébiscité par la presse, Ours d'Or à la Berlinale cette année, est un documentaire quasiment sans intérêt. En effet la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop retrace la restitution par la France de 26 trésors royaux datant de l'ancien royaume du Dahomey au Bénin en novembre 2021. J'ai trouvé quelques idées intéressantes comme les conséquences de la colonisation de la France au Bénin et l'importance pour les Béninois de la restitution de ces trésors. Cependant la voix off tout au long du film est embarrassante, c'est ennuyant dans l'ensemble, pour le coup je n'ai pas compris le choix du jury à la Berlinale cette année, un choix encore contestable malheureusement.
C'est dommage, la mise en scène est belle et originale et le propos passionnant. Mais l'ensemble est trop brouillon, manque de continuité et on aimerait en savoir davantage sur l'histoire des statues et sur le Bénin. Les sous titres en écriture inclusive sont un plus. .
Ours d'or à Berlin, " Dahomey" constitue (à mes yeux) une grande déception. En un peu plus d'une heure ( la première demi-heure ne présente - de mon point de vue - aucun intérêt), ce documentaire parvient à distiller un immense ennui.
Au plan formel, l'absence de sous titres dans la partie finalement la plus intéressante, celle du débat entre les étudiants, ne permet pas de surcroît, de suivre confortablement les propos tenus.
On comprend que la restitution par la France d'objets culturels au Bénin ( ex Dahomey ) est considérée comme le geste insuffisant, voire vaguement méprisant, d'une ex puissance coloniale, dont l'influence est déclinante en Afrique.
Il y a de la rancoeur à propos de la France, dans les propos des intervenants. On peut les comprendre, mais on peut aussi s'interroger sur la portée et peut-être les sous entendus qui expliquent le prix prestigieux attribué au dernier opus de M.Diop.
Un vrai sujet ne fait pas forcément un bon film, "Dahomey" ( de mon point de vue) fait figure d'illustration.
Documentaire très bien emmené qui aborde différents sujets sur la colonisation (et non celle uniquement physiques mais aussi éducative. On se laisse prendre par ce format avec fil rouge.
Mati Diop nous revient enfin après son fabuleux premier film « Atlantique », ici avec un documentaire sur la restitution de 26 œuvres royales du musée du Quai Branly à celui de Cotonou. Avec toujours son approche de plasticienne elle fait vivre ces statues qui parlent au spectateur et l’embarquent avec elles dans les caisses qui les ramènent au pays natal. S’ensuit une discussion très intéressante entre étudiants béninois qui tentent de s’approprier l’histoire qui leur a été confisquée. Un beau geste de cinéaste pour un film nécessaire qui ouvre de multiples pistes de réflexions. Une parmi tant d’autres : « 26 œuvres rendues pour 7000 pillées : un début ou une insulte? »
En novembre 2021, vingt-six pièces des collections du musée du Quai-Branly, que le corps expéditionnaire du colonel Alfred Dodds avait ramenées du pillage de la ville royale d'Abomey en 1892, ont été restituées au terme d'un accord conclu entre la France et le Bénin. Mati Diop filme leur départ du Quai-Branly, leur arrivée à Cotonou où elles sont exposées au Palais présidentiel, exceptionnellement ouvert au public à l'occasion et le débat que cette restitution suscite parmi les étudiants de l'université.
La jeune cinéaste Mati Diop a fait des débuts retentissants en ratant de peu la Palme d'or à Cannes en 2019 avec "Atlantique". Son film suivant est un documentaire d'une heure et huit minutes seulement, qui a obtenu l'Ours d'or à la dernière Berlinale.
Son parti pris est poétique. Elle choisit de donner la parole à l'une des pièces restituées, la vingt-sixième, la statue anthropo-zoomorphe (!) du roi Ghezo. Elle utilise pour cela un synthétiseur qui mixe les voix d'hommes et de femmes. La statue récite en langue fon un texte de l’écrivain haïtien Makenzy Orcel. Les sous-titres sont rédigés en écriture inclusive pour souligner peut-être l'universalité de sa parole et ne pas la réduire seulement à celle d'un monarque mâle.
Ce parti pris est discutable. On aurait aimé en savoir plus sur le retour de ces vingt-six pièces. Comment sont-elles arrivées en France ? Pourquoi la France, cent-vingt ans plus tard, a-t-elle accepté de les restituer au Bénin ? Quelles ont été les conditions financières de cette restitution ? Une loi a-t-elle dû être votée par le Parlement français pour ratifier cet accord international et/ou modifier les dispositions de notre législation ? Le Bénin a-t-il dû fournir des garanties sur leurs futures conditions de conservation ? Quelles voix se sont élevées en faveur de cette restitution ? Quelles autres s'y sont opposées ? Nous n'en saurons rien.
La seule place laissée au débat est celle du dernier tiers du film qui se déroule à l'Université. On apprend dans le dossier de presse que ce débat a été organisé pour les besoins du film, ce qui ôte une grande part de son authenticité. Ce qui frappe, c'est la faiblesse des arguments échangés. Les jeunes étudiants béninois se plaignent d'avoir été élevés et éduqués dans l'ignorance de leur culture. Ils regrettent d'utiliser la langue du colon, le français, au détriment de leur langue primaire. Ils voient dans la restitution de vingt-six pièces seulement, alors que des milliers seraient encore conservées en Europe une "insulte" - ce à quoi une oratrice répond très pertinemment que cette restitution ne constitue qu'un début et qu'au lieu de s'en plaindre, mieux vaudrait réfléchir aux moyens d'en préparer d'autres. Ils récusent la notion, occidentalo-centrée de musée et souhaitent que les pièces restituées soient replacées dans leur environnement original.
Dahomey traite un sujet passionnant : les œuvres d'art qui peuplent les musées occidentaux et qui y sont parvenus souvent par des pillages ou, à tout le moins, des spoliations pour des sommes ridicules, doivent-elles être restituées à leur pays d'origine ? Les marbres d'Elgin à la Grèce ? La Joconde à l'Italie ? L'obélisque de la Concorde à l’Égypte ? Mais les choix de sa réalisatrice pour traiter ce sujet-là sont frustrants.
Un documentaire passionnant empreint de nostalgie, porté par une mise en scène originale qui donne vie à ces statues volées et restituées, symbole de l'âme africaine.
Sur le sujet brûlant de la restitution du patrimoine africain spolié par la France aux anciennes colonies, le décollage du DAHOMEY de Mati Diop ne se fait pas attendre. Avant le décollage littéral des œuvres rapatriées, s'opère déjà un décollage au-delà du réel, une ascension vers des sommets de poésie, grâce à la voix des trésors, merveille de lyrisme comme de design sonore, qui fait trembler les murs de la salle. Mati Diop n'enregistre pas seulement le réel mais en fait sourdre l'impensé politique, le douloureux passé colonial qu'ont recouvert les discours lisses et la technologie froide.
Lors que le chœur de la jeunesse béninois répond à celui des œuvres, le film atteint ses sommets, nous galvanise après qu'il nous a hypnotisé. Le dialogue entre images du débat étudiant, images des visites de l'exposition des trésors et voix-off des œuvres est l'acmé du film. Dans le montage image/son, dans la puissance des mots, des images nocturnes, des regards et des superpositions, des énergies nouvelles fusionnent. De celles, rebelles, qui font croire en un avenir meilleur.
Les bonnes intentions décoloninalistes ne font hélas pas les bons films. Ce documentaire, à l'allure d'un reportage scolaire, d'à peine une heure (pourtant ça parait long!) est très mal fichu, entre voix off embarrassantes des objets restitués, mal écrites et un débat final qui laisse sur sa faim, survolant des sujets passionnants mais qui restent en suspens. Beaucoup de maladresses et des volontés d'effets poétiques qui tombent à plat. Dommage, sujet qui méritait mieux.