Bart, jeune garçon d'une dizaine d'années, commence à en avoir marre des cours de piano qu'il prend pour faire plaisir à sa mère, de plus son professeur est un tyran aussi méchant qu'ennuyeux. Tellement ennuyeux qu'il finit par s'endormir et là il se retrouve dans un monde haut en couleur où il est fait prisonnier par le Docteur T, un mégalomane ressemblant étrangement à son prof de musique qui souhaite créer un concerto joué par 500 enfants.
Adaptation d'un conte du Dr Seuss, "Les 5000 doigts du docteur T" nous emmène assez vite dans le monde de Bart passé une introduction dans le monde réel. On se retrouve donc dans un monde d'enfants, imaginé comme tel où l'on retrouve des couleurs vives, un piano géant, des costumes délirants, de longs toboggans ainsi que des personnages loufoques à l'image du tyran mélomane ou des gardiens à barbes.
Roy Rowland va jusqu'au bout des choses et l'histoire sort aussi tout droit de l'imagination de Bart où l'on retrouve sa mère qu'il adore tant au centre de son monde, tout comme celui qui, dans le monde réel, il verrait bien comme son père. Dans l'ensemble, Rowland retranscrit bien ce monde et on prend plaisir à suivre Bart tenter de s'en sortir et de sauver sa mère. De plus, il a la bonne idée de structurer son film telle une comédie musicale, avec des numéros dans l'ensemble plutôt convaincant, le tout ne manquant pas d'humour.
Néanmoins, c'est dommage que le film tombe dans une naïveté par moment un peu trop excessive et que le rythme soit inégal. De plus, le scénario n'est pas sans failles et tombe par moments dans quelques facilités. Par contre "Les 5000 doigts du Dr T" bénéficie d'une belle qualité visuelle, sublimé par un technicolor qui retranscrit à merveille l'imagination de ce garçon, qui en plus est très bien interprété.
Bref, bien qu'imparfait on se laisse tout de même charmer par le monde orchestré par Roy Rowland. Entre rêve et réalité, il aura inspiré de nombreux cinéastes à l'image de Terry Gilliam ou Tim Burton.