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bsalvert
412 abonnés
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3,0
Publiée le 17 février 2013
Un film d'Alexandre Arcady c'est toujours des personnages attachants, vrais qui ont leurs qualités et leurs défauts qui les rendent crédibles. PLV : voir un film d'Alexandre Arcady c'est toujours être plongé dans une famille pendant 2 heures
Malgré un bon début, "Le Grand Carnaval" perd vite de son souffle en raison du manque de consistance du scénario et d'un rythme qui tourne parfois au ralenti. Je trouve regrettable qu' Alexandre Arcady n'est pas plus creuser l'aspect historique du film (débarquement des américains en Algérie et développement des tensions qui mèneront aux évènements d'Algérie) et se soit trop concentré sur les histoires d'amour et d'amitié d'autant plus que ces petites historiettes ont déjà été traitées moultes fois au cinéma et parfois de manière plus talentueuse. Au final, "Le grand carnaval" est un film frais aux personnages chaleureux mais qui restera au stade de l'anecdotique.
Fort du succès reçu par « Le grand pardon », sorte de « Parrain » revu à la sauce pied-noir, Alexandre Arcady profite de sa notoriété pour monter un projet ambitieux qui lui tenait à cœur avec « Le grand carnaval ». Faisant équipe depuis ses débuts avec Alain Le Henry et Daniel Saint-Hamont pour l’écriture de ses scénarios, il ambitionne de retranscrire à travers une chronique sociale, familiale et amoureuse, le climat de relative insouciance qui régnait en Algérie au moment du débarquement des américains en 1942, pour en creux laisser transpirer les germes de l’insurrection à venir qui obligera les côlons à quitter leur terre natale. Le film se fraye hardiment un chemin entre la grande et la petite histoire, faisant se côtoyer l’épique et le quotidien, le tragique et l’humour. Alexandre Arcady s’en sort plutôt bien, dirigeant avec fluidité son prestigieux casting aux vocalises chatoyantes de Roger Hanin à Marthe Villalonga en passant par Jean-Pierre Bacri , Gérard Darmon, Jean Benguigui et un Patrick Bruel mutique, campant le fils frustré d’un riche propriétaire terrien, potentat local aux manières doucereuses cachant un mépris de classe profond. Philippe Noiret apporte tout le savoureux mélange de bonhomie et de distance onctueuse qu’il savait distiller à l’écran pour donner toute sa dimension au personnage le plus complexe de ce « Grand Carnaval » qui s’il n’est pas sans longueur, contribue à démontrer encore une fois l’amour nostalgique mais néanmoins lucide d’Alexandre Arcady pour les rives méditerranéennes de son enfance. On remarquera le rôle de Michel Creton qui en garde-chiourme sadique et sournois symbolise à lui seul l’impossible contradiction de la présence française en Algérie. Dans un registre plus léger, Fiona Gélin par sa beauté irradie la lumière déjà éclatante du soleil algérien.
Un film méconnu de la filmographie d'Alexandre Arcady qui ne manque pourtant pas de charme mais qui souffre de quelques maux récurrents de la mise en scène du réalisateur, à savoir l'éparpillement de son scénario et la longueur de certaines scènes (en particulier les scènes de début avec leurs fêtes interminables). Pourtant, contrairement à la majorité de ses films, Arcady ne fait pas de la communauté juive et de la religion le thème central de l'histoire qui traite davantage de la relation mi-haine, mi-amour entre le chaleureux patron d'un bistrot (Roger Hanin avant qu'il ne s'enferme dans le personnage de Navarro) et le maire de la ville (le classieux Philippe Noiret, égal à lui-même) sur fond de débarquement des Américains en Algérie en 42 (un pan méconnu de la 2nde Guerre Mondiale). Dommage qu'Arcady ne se soit pas davantage concentré sur cette intrigue, préférant introduire de multiples personnages certes sympathiques mais handicapant pour le rythme du film. On retrouve ainsi, le timide Gérard Darmon, la grande gueule Jean-Pierre Bacri, le beau gosse Richard Berry, la tentatrice Fiona Gélin (comme d'habitude à poil), le mutique Patrick Bruel, l'indispensable Marthe Villalonga, le sadique Michel Créton ou encore la classe Macha Méril dans de nombreuses sous-intrigues pas toujours indispensables et souvent sous-exploitées. En outre, le film rate le coche quand il évoque l'attitude des Français à l'égard de la population locale (qui amènera les événements de 62). Une "critique" maladroitement développée qui fait un peu trop cheveu sur la soupe (voir le monologue final, en décalage avec le reste du film). Reste un film chaleureux, comme Arcady en a tant réalisés, qui fleure bon la Méditerranée.
Un des rares films qui décrivent absolument justement la vie en Algérie française, loin des clichés colonisateurs que l'on veut bien lui prêter. Les pieds-noirs y vivaient comme en France, parce qu'on leur a dit que c'était la France. Plus qu'un documentaire, une fresque.
Fort du succès de l'estimable "Coup de sirocco", Alexandre Arcady retourne à Tadjira avec des moyens plus conséquents et un casting étoffé. En amont du "Coup de sirocco", Arcardy raconte une courte période de l'histoire de Tadjira, celle où pendant la seconde guerre mondiale, les américains débarquent dans la ville d'Etienne Labrouche et Léon Castelli, les deux personnages principaux du film. Le cinéaste décrit l'amabiance dans Tadjira, une sorte de grand carnaval né de la rencontre détonnante de l'Amérique et des cultures arabe et pied-noir. Mais, si Arcady réalise un film ambitieux, celui-ci ne reproduit que rarement les qualités du "Coup de sirocco", son approche sensible et nostalgique, son attachante authenticité. Quoiqu' Arcady transcrive la réalité de l'Algérie de l'époque- en évoquant notamment l'attitude des colons vis-à-vis des algériens et les désirs d'indépendance encore velléitaires des arabes- "Le grand carnaval" est avant tout une oeuvre romanesque (le personnage de Fiona Gélin, glamour et complaisamment sensuel, en est le procédé le plus évident, le plus vain aussi). Au coeur de l'effervescence de Tadjira, peuplée de personnages pittoresques autant que superficiels se détachent les existences de Labrouche , maire de la ville et riche colon, et de Castelli, modeste cafetier à l'accent pied-noir prononcé trafiquant avec les GI. Ce sont deux façons qui expriment habilement les moeurs des français d'Algérie mais qui se fondent dans un récit trop facilement spectaculaire, trop dispersé, pour être une chronique réaliste et sincère de l'Algérie française.