Tiens donc! Je suis assez surpris d'être le premier à laisser un message sur Les Dragueurs, film que je viens de découvrir, comme premier film de Jean-Pierre Mocky, premier des 43 (si j’ai bien compté) de la très belle collection Pathé, de couleur brune et d’une texture fine très originale.
Un film visiblement oublié, mais qui a connu un beau succès - y compris à l’étranger - et qui a quand même permis de glisser dans le vocabulaire commun le terme « dragueur », toujours d’actualité, en lieu et places d’autres (comme « chasseur », précise Mocky dans l’un des bonus).
Cette sorte de road-movie, où l’on retrouve avec plaisir Jacques Charrier (un jeune premier dont la carrière tourna court) et Charles Aznavour, permet d’observer de manière fort intéressante le quotidien parisien des années 50 - qui laisse toujours rêveur - avec plusieurs lieux ayant bien changé depuis (tel le Lido). Avec les techniques de dragues obsolètes qui nous sont présentées ici, on mesure plus que jamais l’immense gouffre séparant les mentalités de cette époque avec la nôtre. Même si, en pleine période de Nouvelle Vague, Mocky démontre une liberté peu habituelle pour l’époque.
Une satire mordante des comportements sexuels libérés, avait écrit Le Monde à l’époque, et qui s’observe aujourd’hui comme véritable outil sociologique. Ou un film scandaleux devenu une œuvre charmante. Bien sûr, il en reste ce beau défilé d’actrices emblématiques d’une époque, telles Dany Carrel, Anouk Aimée, Estella Blain, Belinda Lee ou Dany Robin. Que tout cela est savoureux, pardi!