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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 17 septembre 2013
En 1959, Jean-Pierre Mocky enlève sa défroque d'acteur pour endosser celle de réalisateur qu'il ne quittera plus jusqu'à aujourd'hui, tournant encore à 80 ans bien sonnés. Il joue ici de l'opposition de deux personnages dont la confrontation ne va pas obligatoirement profiter à celui que l'on pense. Jacques Charrier est à l'époque avec Alain Delon le jeune premier qui monte et Mocky déjà malin et opportuniste profite de la notoriété montante de son acteur principal pour rameuter toute une pléiade de jeunes starlettes en devenir dont la déjà très accorte Dany Carrel autour de cette divagation sur la pratique de la drague qui semble devenue le sport favori des jeunes parisiens. Mocky qui est encore un jeune homme sait parfaitement saisir l'humeur de son temps. La jeunesse corsetée de l'Après-guerre qui étouffe sous les convenances de la société exprime à travers ce jeu un peu ridicule que Mocky dépeint comme tel dès l'entame de son film, sa soif d'expression et surtout sa crainte de finir comme ses aînés qui se sont jetés dans la société de consommation qui leur tendait les bras après des années de privation. Aznavour et Charrier expriment deux faces opposées de cette société. Pour l'un, la drague est un exercice obligé pour s'y insérer pour l'autre elle constitue le moyen d'exprimer sa rébellion en se jouant de la gent féminine à ses yeux le meilleur agent de propagande de l'ordre établi symbolisé par le désir de maternité. Le film revêt un ton particulier presque fellinien qui évoluera avec le temps et de l'œuvre vers une critique acerbe quoique toujours bienveillante des petites gens à qui Mocky reproche une soumission trop facilement acceptée à l'exploitation des puissants. Le style du réalisateur mutera mais le fond profondément révolutionnaire voire anarchiste de la pensée sera toujours entretenu par Mocky dont le parcours professionnel lui-même n'aura jamais rien de conventionnel. Mais le réalisateur iconoclaste sait aussi nous toucher jusqu'aux larmes face à cette jeune et jolie femme (Anouk Aimée magnifique) qui se trouve exclue de cette sarabande par un handicap physique qu'elle ne peut cacher qu'un moment . Ce premier film est en somme la pierre brute que Mocky taillera sur plus de 50 ans. Qui pour le remplacer ? On peut se le demander avec inquiétude.
Tiens donc! Je suis assez surpris d'être le premier à laisser un message sur Les Dragueurs, film que je viens de découvrir, comme premier film de Jean-Pierre Mocky, premier des 43 (si j’ai bien compté) de la très belle collection Pathé, de couleur brune et d’une texture fine très originale.
Un film visiblement oublié, mais qui a connu un beau succès - y compris à l’étranger - et qui a quand même permis de glisser dans le vocabulaire commun le terme « dragueur », toujours d’actualité, en lieu et places d’autres (comme « chasseur », précise Mocky dans l’un des bonus).
Cette sorte de road-movie, où l’on retrouve avec plaisir Jacques Charrier (un jeune premier dont la carrière tourna court) et Charles Aznavour, permet d’observer de manière fort intéressante le quotidien parisien des années 50 - qui laisse toujours rêveur - avec plusieurs lieux ayant bien changé depuis (tel le Lido). Avec les techniques de dragues obsolètes qui nous sont présentées ici, on mesure plus que jamais l’immense gouffre séparant les mentalités de cette époque avec la nôtre. Même si, en pleine période de Nouvelle Vague, Mocky démontre une liberté peu habituelle pour l’époque.
Une satire mordante des comportements sexuels libérés, avait écrit Le Monde à l’époque, et qui s’observe aujourd’hui comme véritable outil sociologique. Ou un film scandaleux devenu une œuvre charmante. Bien sûr, il en reste ce beau défilé d’actrices emblématiques d’une époque, telles Dany Carrel, Anouk Aimée, Estella Blain, Belinda Lee ou Dany Robin. Que tout cela est savoureux, pardi!
Tout premier film réalisé par Mocky, "Les dragueurs" est une oeuvre très "nouvelle vague", un peu le pendant des "Bonnes femmes" que Chabrol devait réaliser deux ans après. On y trouve la morgue de cette jeunesse de l'époque, un certain désenchantement et on peine à reconnaître l'univers du futur auteur d'"Un drôle de paroissien" et de "La grande lessive". C'est néanmoins un film plaisant, dont le fil conducteur est certes ténu, et qui a finalement passé assez bien l'épreuve du temps.
La première réalisation de Mocky et, sans doute, l'un de ses meilleurs. Cynique, amoral, désabusé, dessalé, tout cela mais le scénario (pour une fois) tient la route et la mise en scène se tient. Beaucoup de visages connus à l'écran : Charrier, Aznavour, Dany Robin, Dany Carrel, Anouk Aimée..
On a beaucoup de mal a reconnaitre ici un film de Moky. Excellent film pour un premier film. A le voir ou revoir maintenant c'est aussi un documentaire sur la jeunesse de l'époque, mais aussi le plaisir de voir un bouquet de jeunes actrices et bien sur aussi Jacques Charrier qui disparu très vite du cinéma . L'histoire c'est le thème éternel comment faire connaissance avec une femme et vice et versa. Charmer l'autre par des paroles frôle souvent le mensonge, le regard serait il plus franc.Un film émouvant.
Avec cette première réalisation en N&B de 1959, Jean-Pierre Mocky nous propose un Drame avec de belles images de Paris. Si le film a quelque peu vieilli, et les mentalités changées, il nous offre néanmoins une comédie agréable et un peu mélancolique, papillonnant entre humour et émotion. Alliant un peu de légèreté et beaucoup de misogynie, le scénario au ton acidulé, nous délivre quelques belles vibrations. Si les dialogues sont parfois mièvres, ils n'en restent pas moins charmants. Le casting nous offre la gracieuse et troublante Anouk Aimée, de sympathiques dragueurs avec le beau et ténébreux séducteur Jacques Charrier, et son ami Charles Aznavour, excellent candide dans le rôle de Joseph, un employé de banque timide avec les femmes.
Premier film de Mocky qui capte les déambulations dans Paris de deux oiseaux de nuit en quête de filles à draguer, dans une ambiance très nouvelle vague assez stylée, mais dépourvu de scénario.
J'ai vu un film... le 1er de Jean-Pierre Mocky de 1959... ça commence comme une comédie légère et fugace, On suit la virée nocturne de deux dragueurs, qui passeront de femmes en femmes avant de côtoyer le monde de la nuit décomplexé qui laisse entrevoir une vision d'un monde amoral, cynique, désabusé... où l'amour est fait et dit, sans être ressenti...
J'ai découvert le comédien Jacques Charrier (un beau gosse), avec son acolyte (Charles Aznavour)... et ils sont entourés de jolies femmes tout au long de leur escapade nocturne... On y apprend toutes les techniques de drague désuètes et "modernes"...
C'est un film assez émouvant... qui oscille entre dénonciation d'un consumérisme qui va arriver et des envies de libération d'une jeunesse dans une société corsetée...
Le premier film de Jean-Pierre Mocky se signale par un esprit et un ton amoraux en apparence, mais finalement moins provocateurs ou impertinents que dans ses films futurs. Dans cette virée nocturne parisienne, Jacques Charrier, le séducteur cynique et brutal, et Charles Aznavour, quidam idéaliste et timide, multiplient les rencontres. L'étonnant échec du premier et la réussite envisagée du second ramènent le propos de Mocky vers une idée morale assez surprenante de sa part. Car le film est loin d'être la comédie attendue. Il ne s'agit pas d'un simple concours de drague et Mocky s'attache vite à présenter le thème principal du film -assez analogue, quoique sur le mode de la comédie de moeurs, aux "Tricheurs" de Carné à la même époque- en décrivant la vulnérabilité et l'attente de l'amour vrai de ses personnages. Garçons et filles qui tentent pour la plupart de masquer leurs frustrations et leurs espoirs par le leurre d'une jeunesse dissolue. Il leur arrive d'être touchants par leur affectivité refoulée. Mocky fait preuve d'une surprenante sensibilité et c'est en définitive cet aspect du film qui nous le fait tenir pour estimable.