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Enzo
3 abonnés
15 critiques
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1,5
Publiée le 24 décembre 2023
Film lourd de sens qui rappelle le massacre des indiens en Amérique du Sud comme en Amérique du Nord bien plus illustré par Hollywood. Le film a le mérite de faire mieux connaître cette tragédie. Dommage qu'à part le dernier quart d'heure, on s'ennuie terriblement. Beaucoup de longueurs et de gros plans sans intérêt comme une partie de la tête des chevaux qui revient souvent. Très peu de paroles. Ne partez pas avant la fin car le dernier 1/4h captive mais avant d'y arriver, ennui garanti.
J'ai été frappée par la beauté du film, l'ampleur et le lyrisme sombre de ses images, les coups de boutoir de sa musique (du français Harry Allouche). Du Chili, je ne connais que la tragédie d'Allende, la poésie de Neruda, la dictature de Pinochet. Bien sûr les conquistadors du XVIe siècle. Mais le film raconte avec force au début du XXème siècle les massacres des Indiens Selk'nam dans la région de la Terre de feu par les colons, éleveurs de moutons, aidés par des mercenaires anglais ou américains. L' Anglais porte une veste rouge, la couleur du sang qui va couler pendant la première partie du film. Violence sidérante qui surprend par des plans inattendus, meurtres soudains ou viols au fond du bois. Deux mercenaires blancs et un paysan métis sont chargés par le propriétaire Menéndez de l'élimination des Indiens. Le métis est beau, son visage est souvent filmé en gros plan, son regard est le nôtre. Il est proche des animaux et surtout des chevaux dont les regards intenses sont semblables au sien. Des tueries perpétrées dans le brouillard, nous n'entendrons que le claquement des fusils. Celui du métis sera tourné vers les nuages. La caméra se tournera alors vers la montagne des Andes, apparaissant comme dans un film en noir et blanc, desséchée, vidée de son sang. Vols multiples des oiseaux et descente vers l'océan. De vrais documents d'actualité nous rappelleront que malgré le lyrisme et la beauté des images le film raconte une réalité. Le personnage central est un Indien. Il interroge sur la collaboration, le courage ou la lâcheté. Sans rien révéler de la fin bouleversante, disons seulement que le visage du refus et de la révolte muette sera celui d'une femme.
Un film "chapitré" tourné dans des paysages sublimes, rudes et bruts. Le problème de fond est encore et toujours la terre. La terre qu'on s'approprie puis qu'on exploite pour créer de la richesse, des routes commerciales et construire un pays. La musique est brillante, l'interprétation est parfaite. Seule fausse note : "le dernier détail", une scène qui n'apporte absolument rien au récit. A part ça, ce film m'a vraiment intéressé.
Film attachant par sa facture, sa thématique, des paysages, et également sa musique (formidable), mais qui ne tient pas vraiment ses promesses. Les personnages, leur contours, leurs rapports, n’évoluent finalement jamais et l’on sort de cette histoire sur sa faim.
Film un peu trop fabriqué pour s'affirmer comme pleine réussite. Alternant entre plans larges sur les paysages grandioses de la pampa chilienne et gros plans sur les visages tout en tension (surtout celui de Segundo, anguleux, taille à la machette, superbe), passant de la lenteur extatique aux brèves accélérations de violence pure jusqu'à l'insoutenable, jouant des contrastes entre la pénombre sophistiquée de la vaste demeure de Mendoza le latifundiaire infect et le blanc lumineux éclairant les flancs des montagnes, le réalisateur vise ostensiblement les effets... trop, dommage, car c'est dans l'inattendu, la surprise et la douceur qu'il excelle (étrange rencontre avec l'expédition scientifique, yeux tristes et conquérants de Rosa l'épouse indienne de Segundo, échappées de pure forme avec des scènes de transition formellement pures...). Le tout début donne le ton, avec l'ouvrier amputé abattu avec sadisme : la férocité sert une certaine démonstration. Le découpage en chapitres très littéraires et la dernière partie teintée d'un amer cynisme auraient pu amener le film vers une autre proposition, moins radicale peut-être, sans éviter les scènes éprouvantes, mais ne les laissant pas s'épuiser pour elles-mêmes.
Voilà un remarquable premier long métrage porté par un scénario qui revient sur le massacre des indiens des confins du continent sud américain.
Le cinéaste, dont le travail relève du cinéma d'auteur, donne un éclairage à des évènements tragiques de l'histoire de son pays.
Pas enseignés au Chili, l'auteur donne écho, en creux, à ceux de la période de la dictature Pinochetiste ( eux aussi encore aujourd'hui mis sous le boisseau dans les cursus scolaires locaux ).
Le scénario relate la recherche d'un itinéraire afin de convoyer du bétail jusqu'aux rives du Pacifique.( des tribus indiennes sont installées ici ou là) et de le "sécuriser".
Trois hommes sont envoyés par le maître de Punta Arénas ( seule ville d'importance du bout du monde chilien) et ne s'embarrassent d'aucunes régles morales envers les natifs.
Les paysages, la photo, la mise en image sont somptueux dans ce titre qui fait vaguement penser à "Godland" de l'Islandais H.Pamelson (2022), avec cette magie des grands espaces.
Il me semble que le Werner Herzog de ses opus sud américains, ou l'Argentine Lucrecia Martel ("Zama" 2017) aurait adoubé ce " les colons" qui obtint le prix de la critique internationale à Cannes (2023) en compétition parallèle "un certain regard". Selon moi, le standard de "les colons" est tel, qu'il aurait largement mérité de figurer en CO.
Des paysages nus et sauvages et trois tueurs partent donc en périple meurtrier dont on comprend mal le but réel et précis, qui crée encore un décalage avec une musique abrutissante qui serait sans doute plus adéquate dans un thriller sanglant plutôt que dans ce western qui oscille sans savoir ni pourquoi ni comment entre docu-fiction et métaphysique. Le style n'est pas sans rappeler le très bon "Godland" (2022). On constate que le film est scindé en deux parties bien distinctes, la première est la partie western, dans un rythme lancinant et envoûtant qui évite toute torpeur par la beauté sauvage des paysages de la Terre de Feu et les massacres plus ou moins violents, tandis que la seconde partie se passe des années après dans un but un peu flou ; on comprend la finalité (bâtir une nation par le pardon et/ou l'introspection) mais dont le déroulement est un peu vain malgré un dernier plan aussi déchirant que pessimiste. En conclusion un film stylé et assez fascinant sur la forme, mais sur le fond le récit reste trop en surface, ne gratte pas grand chose et paraît même prétentieux et superficiel. Dommage. Site : Selenie.fr
UN morceau de l'histoire du Chili, l'exploitation des indiens par les colons chiliens, vers le début du vingtième siècle....C'est raconté sous forme de western, subtilement et discrètement....La photographie est excellente, la musique rare et le scénario extrapole beaucoup de choses.....Le sort des indiens est peu enviable....C'est donc un western sans action, à prendre au second degré, car rien n'est explicité, si ce n'est dans la lente trame du film.....peu d'actions, des dialogues parfois complexes, si vous voulez connaitre un peu mieux le chili, vous serez peut être intéressé..... à vous de voir
En 1901, au sud de la Patagonie, un riche propriétaire foncier, José Menéndez, missionne trois homme, un ancien lieutenant de l’armée anglaise, un ranchero mexicain et un métis chilien, pour aller prendre possession de nouvelles pâtures sur ses bêtes. Ils rencontrent un détachement militaire argentin venu borner la frontière entre l’Argentine et le Chili et des Indiens autochtones.
"Les Colons" a le mérite de raconter une page méconnue de l’histoire contemporaine : le génocide des Indiens Selknam ou Onas suite à la privatisation de leurs terres, l’extinction de leurs ressources de chasse, la répression de leur révolte et finalement leur lente extinction par l’effet de la tuberculose.
Il est filmé dans des paysages grandioses. Une musique (d)étonnante l’accompagne.
"Les Colons" est composé de deux parties radicalement séparées. la seconde se déroule sept ans après la première. Elle a pour héros un politicien venu de Santiago chargé d’enquêter sur les faits commis quelques années plus tôt, d’en retrouver les témoins et de les indemniser.
"Les Colons" est une oeuvre édifiante qui mérite d’être vue. C’est un western dépaysant tourné à mille lieux de Monument Valley. C’est un film épique et radical qui m’a rappelé les austères paysages islandais de "Godland". Comme dans "Godland", on resent le froid, la faim, la crasse qui accompagnent les héros pouilleux dans ces contrées ingrates et glacées. Pour éprouvantes que soient certaines scènes – le film aurait pu être accompagné d’un avertissement pour prévenir le plus jeune public auquel il n’est clairement pas destiné – "Les Colons" n’en reste pas moins hélas un spectacle désincarné où les acteurs, assez médiocres, à l’exception peut-être de Alfredo Castro, acteur de prédilection de Pablo Larrain, dans le rôle de José Menéndez, peinent à donner chair à leurs personnages et à faire naître pour eux de l’empathie.
Très difficile d'écrire une critique, je suis sortie de la salle très dubitative et le suis toujours. Un sujet déjà maintes fois traité, une BO étrange, trop petit format pour des photos sublimes. Bon jeu d'acteurs.
Entre récit colonial, ambiance westernienne et démarche contemplative, ce drame historique a bien mérité son prix Fipresci Un Certain Regard. Du grand art! !
Film très fort. Un aspect méconnu des exactions commises contre la population native au Chili, en Argentine. Mise en scène sobre et percutante. Grande présence des acteurs. Musique originale.
Porte aux nues par la critique ce film racoleur peut indisposer des spectateurs Certains partent d’ailleurs avant la fin.Scènes igobles à la limite du supportable. Il ne suffit pas de dénoncer le colonialisme au Chili pour être un grand réalisateur. Celui ci préfère choquer, tous les soldats et officiers sont répugnants. En outre le film est lent et on n’est sorti de la torpeur que par des scènes de barbarie. On voit l objectif sous jacent : dénoncer toute forme de colonialisme et montrer l abjection des conquérants . Il suffirait donc de mettre les spectateurs au bord du malaise pour toucher juste. Un peu trop facile et sans intérêt !
Voilà un film qui, a priori, aurait dû me plaire et qui ne m'a pas enchanté du tout : un film chilien et j'aime beaucoup le Chili ! Un film qui dénonce le colonialisme et le génocide des amérindiens chiliens et je n'ai qu'aversion pour le colonialisme et les génocides. Un film qui s'apparente à un western et, en général, j'aime bien les westerns. Alors quoi ? Pourquoi ce film de la sélection Un Certain Regard de Cannes 2023 m'a-t-il laissé indifférent ? Un film qui nous parle de Don José Menendez, un riche propriétaire terrien qui possède une bonne partie de la Terre de Feu chilienne et de très importants troupeaux de moutons et qui engage trois cavaliers pour se débarasser des population autochtones et permettre ainsi d'ouvrir un chemin direct vers l’Atlantique pour ses moutons. Ces trois cavaliers : MacLennan, un soldat anglais qui prétend être un lieutenant, Bill, un mercenaire texan et Segundo, un jeune metis chilien, moitié indien, moitié blanc, excellent tireur. Nous voilà partis pour un périple présenté par ses participants comme étant un combat de la civilisation contre la barbarie mais qui est en fait une véritable chasse à l'indien. Il y a 8 ans, le réalisateur argentin Lisandro Alonso nous avait proposé lui-aussi un pseudo-western se passant à peu près à la même époque, se déroulant lui aussi au fin fond du sud de l'Amérique du Sud et évoquant lui aussi le génocide des indiens. "Jauja" était le titre de ce film qui, lui, m'avait beaucoup plu.