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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 4 mai 2024
Pour sa huitième et avant dernière réalisation Karel Reisz propose avec« Sweet dreams » son deuxième film biographique. « Isadora » (1968) était consacré à la danseuse américaine Isadora Duncan qui fit carrière en France de La Belle Époque aux Années Folles grâce à sa chorégraphie vaporeuse et innovante avant de disparaître tragiquement à Nice en 1927 au volant d’une Almicar GS prêtée par son garagiste. Changement d’horizon et d’ambiance avec Patsy Cline, chanteuse de country à la trajectoire météorique décédée elle aussi tragiquement en 1963 âgée de seulement 30 ans alors qu’elle revenait de Kansas City à bord d’un avion de tourisme piloté par son manager et accompagnée de trois autres figures de la musique country (Hawkshaw Hawkins, Cowboy Copas et Randy Hughes). Pour incarner la chanteuse, Meryl Streep avait ardemment postulé mais Jessica Lange alors en pleine ascension lui avait été préférée. Animé par son souci habituel de réalisme hérité de ses débuts dans le free cinéma anglais, Karel Reisz a choisi de rester au plus près de la vérité biographique de Patsy Cline comme cela sera confirmé par ceux qui l’ont bien connue. Jessica Lange elle aussi perfectionniste a travaillé d’arrache-pied pour doubler avec ses lèvres les chansons interprétées par Patsy Cline elle-même et pour adopter la même gestuelle que la chanteuse. Une manière de remettre au goût du jour une artiste accomplie n’ayant pu aller au bout de sa trajectoire et un peu tombée dans l’oubli en ce mitan des années 1980. Ressort du film la soif de dévorer la vie de Patsy Cline très consciente de son talent mais aussi sa fragilité émotionnelle et son immaturité qui l’amènent à subir trop longtemps l’alcoolisme et la violence de son époux interprété par un tout jeune Ed Harris déjà très convaincant. Le critique Roger Ebert avait reproché le manque de parti-pris de Karel Reisz dont la mise en scène lui paraissait trop lisse. On peut ne pas être totalement de l’avis du célèbre critique du Chicago Sun-Times, Reisz souhaitant visiblement rendre un vibrant hommage à la chanteuse trop tôt disparue dont la voix de contralto est très efficacement mise en avant grâce à la totale implication de Jessica Lange qui au passage sera nommée pour la cérémonie des Oscars 1986. On notera la courte apparition de John Goodman. Un film sans doute moins personnel au sein de la filmographie très ramassée de Karel Reisz (neuf films) mais qui ne dégrade en rien son excellente qualité d’ensemble.