SOUS LE TAPIS, film de Camille Japy.
Annoncé comme une comédie, « Sous le tapis » m’a paru plus triste que drôle même si le pathos est constamment atténué par l’humour. Comment supporter la mort d’un être cher ? Odile (merveilleuse Ariane Ascaride) choisit le déni, Sylvie (Bérénice Benjo) oscille entre la colère et le désespoir, Lucas se laisse consoler par son amante, Clara (Marilou Aussiloux), très joli personnage de fille un peu déjantée, qui tente de détourner le chagrin de tous. Il y a, comme le disait Aragon, ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas, ceux qui préfèrent imaginer que les âmes s’envolent, comme Clara, qui voit en un merle blanc un être venu emporter l’âme du défunt, ceux qui aimeraient croire, comme Sylvie, demandant à son père mort de lui faire un signe. Camille Japy montre aussi comment ce genre de situation peut resserrer les liens ou les couper. Odile, toujours un peu distante avec sa fille, qui en souffre beaucoup, finit par révéler un secret de famille. Cette révélation va agir comme une thérapie et rapprocher la mère et la fille. En revanche, la frivolité de l’amant de Sylvie, qui ne renonce pas à une course cycliste alors que son amie aurait besoin de lui, permet à la jeune femme de voir enfin cet homme sous son vrai jour et de lui demander de s’en aller. Ce film très émouvant sur la mort, qui oscille entre tragédie et comédie, aux dialogues percutants, est aussi un véritable hymne à la vie. Il touche au cœur.