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    MMXX
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    traversay1
    traversay1

    3 554 abonnés 4 847 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 septembre 2023
    Avec sa durée de 3h20, Malmkrog, l'avant-dernier (très) long-métrage de Cristi Puiu, avait épuisé certains de ses spectateurs, tout en recevant des louanges de ceux qui n'avaient pas vu le temps passer. Bien qu'il dure 40 minutes de moins, MMXX devrait autant scinder son public en des avis diamétralement opposés. Dans sa note d'intention, le cinéaste roumain évoque un travail collectif de conception et explique que les 4 récits qui composent le film figurent "un potentiel journal intime de l’année 2020, comme ma propre confession inachevée." Le point commun des différentes histoires, ou conversations, si l'on préfère, car ce sont les dialogues davantage que les actions qui priment, est l'époque,qui vient de s'achever (ou pas), celle de la pandémie, comme son titre de MMXX l'indique. La Covid s'invite de manière sournoise dans les 4 segments du film, équivalents à des nouvelles en littérature, semblant influer peu ou prou sur le degré d'attention des différents protagonistes. En effet, les personnages censés être à l'écoute de leurs interlocuteurs, dans des situations très diverses, paraissent comme égarés ou distraits, pour des raisons personnelles pas nécessairement explicites. MMXX parait parfois raconter des scènes anodines et c'est à chacun d'y voir, ou pas, un sous-texte qui en dit long sur cette période surréelle du XXIe siècle, aux conséquences psychologiques et collectives insondables.
    norman06
    norman06

    345 abonnés 1 663 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 septembre 2023
    Cristi Puiu confirme qu'il est un cinéaste ambitieux avec ces quatre récits complémentaires qui cernent les malaises de la société roumaine. L'abus de plans fixes pourra lasser compte tenu de la durée du film. En même temps, ils s'inscrivent avec cohérence dans le dispositif distancié.
    Yves G.
    Yves G.

    1 454 abonnés 3 480 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 novembre 2023
    "MMXX" se déroule, comme son titre l’indique, en 2020. Il se déroule aussi – mais son titre ne l’indique pas – à Bucarest et raconte quatre histoires qui sont peut-être (ou pas) reliées entre elles par un fil ténu.
    Oona, une psychanalyste, reçoit à son domicile une cliente imbue d’elle-même. Le soir venu, elle aide son frère à préparer son anniversaire et apprend au téléphone qu’une amie, atteinte du Covid, vient d’accoucher à l’hôpital avant d’être brutalement séparée de son nourrisson. Le mari d'Oona, qui travaille à l’hôpital, y rejoint un ambulancier dans une salle de repos qui lui raconte une étrange histoire. Enfin, un inspecteur de police se rend à l’enterrement d’un collègue et y prend la déposition d’une femme, victime ou peut-être complice d’un réseau de prostitution.

    Le cinéma roumain est âpre. Toute une génération de réalisateurs surdoués, nés à la fin des 60ies et au début des 70ies, qui ont atteint l’âge d’homme à la chute de Ceaucescu, décrivent une société anomique où des individus abandonnés à eux-mêmes, sans boussole éthique, sont confrontés à des dilemmes déchirants : Mungiu, Porumboiu, Sitaru, Muntean, Netzer…

    Cristi Puiu est peut-être le plus exigeant des réalisateurs roumains. Né en 1967, formé à Genève, il a pris dans ses derniers films un tournant de plus en plus radical. "Sieranevada" (2016) racontait quasiment en temps réel une réunion de famille. "Malmkrog" (2020) filmait cinq personnages dans la Russie tsariste enfermés dans une isba.

    Si "MMXX" semble a priori moins intimidant, sa durée l’est tout autant : 2h40 – alors que "Malmkrog" durait 3h21 et "Sieranevada" 2h53. Mais le dispositif retenu dans ces quatre segments est similaire à ceux des précédents films de Puiu : une intarissable logorrhée filmée en de non moins interminables plans-séquences.

    Ce dispositif plonge le spectateur dans une lente hypnose. Suivre le film et l’inépuisable flux de paroles qu’il déverse devient rapidement difficile sinon impossible. Est-ce l’effet recherché par le réalisateur sadique ? À quel degré de masochisme le spectateur doit-il être parvenu pour accepter pareil traitement ?
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