Contrairement à certains, ce film n’est pas du tout vieillot. L’image restituée peut donner cette impression, ou si elle donne cette impression ou si c’est une réalité, elle peut définir une période. Peu importe, cela ne m’a pas gêné. Si je reconnais quelques petites longueurs entre Rose et Houston, le film a gardé toute son énergie. Et grâce évidemment à l’interprétation remarquable de Bette Midler et au-delà de l’actrice, à son implication en qualité de chanteuse rock. Quelle voix ! Quelle présence ! Quelle bête de scène ! Ce film ne fait pas référence qu’à Janis Joplin, mais à toutes les rock stars de ces années 70, 80. A leur vie dissolue. A leur solitude malgré le succès, l’argent, l’hystérie des foules. C’est aussi le côté coulisse. Une souffrance qui se transforme en joie sous l’éclat des projecteurs. Les sentiments ne peuvent être qu’excessifs pour une artiste sensible, fragile, épuisée. Même si le personnage Rose peut par moments être antipathique, elle arrive à m'émouvoir. Surtout quand elle chante. C'est en ça où le film est réussi. Mark Rydell ne cherche pas à nous édulcorer un personnage ni à porter un jugement. Rose est à prendre ou à aimer comme elle est. Ce film et la musique n’ont pas pris une ride. A voir en VO, évidemment…