Avis sur L'Or noir de l'Oklahoma

En 1973, George G. Scott est au summum de sa riche carrière qui demeure néanmoins encore trop méconnue en Europe. Il vient tout juste de recevoir l'Oscar du meilleur acteur pour sa prestation hallucinante dans l'excellent "Patton" de Franklin J. Schaffner (1970) et de produire deux de ses meilleures prestations sous la direction de Richard Fleischer ("Les complices de la dernière chance" et surtout "Les flics ne dorment pas la nuit"). De son côté, Faye Dunaway est l'actrice qui monte après avoir éclaté au grand jour dans "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn (1967) et avoir tenu la dragée haute à Steve McQueen dans "L'affaire Thomas Crown" de Norman Jewison (1968). Quant à Stanley Kramer qui avait commencé sa carrière dans le cinéma comme producteur à succès, il s'est définitivement reconverti à la réalisation depuis 1963. "L'or noir de l'Oklahoma" semble donc l'occasion pour la Columbia d'une commande pour le moins excitante grâce à la réunion de trois forts tempéraments. Le film nous transporte en Oklahoma au début du XXème siècle alors que la ruée vers l'or noir bat son plein. Lena Doyle est une aventurière qui a décidé d'exploiter à son propre compte une concession enserrée dans la multitude de puits déjà rentabilisés par les grandes compagnies pétrolières dont la plus puissante d'entre elles a envoyé en la personne du menaçant Jack Palance, un émissaire chargé de convaincre la jeune femme de renoncer à ses rêves d'indépendance et de fortune. Inutile de chercher une quelconque vraisemblance dans le déroulé de l'intrigue, c'est surtout la passe d'armes tout à la fois tendre et musclée entre Faye Dunaway et George G. Scott jouant le vagabond venu en renfort de Lina qui intéresse Stanley Kramer et la Columbia. Si l'on est pas trop regardant sur le rythme assez lent imprimé par le scénario de Marc Norman , on peut prendre un réel plaisir à voir Faye Dunaway au sommet de sa beauté malmener à l'aide de dialogues fleuris un George G Scott renfrogné dont il s'est dit qu'il aurait pris son rôle très au sérieux. Jack Palance incarnant un homme de main aussi brutal que cauteleux est comme toujours parfait tout comme John Mills acteur méconnu particulièrement touchant dans le rôle du père repentant de la belle Lina. Un gentil rafraichissement sans conséquence magnifiquement mis en image par le grand chef opérateur américain, Robert Surtees.

vu en VOD ... il faut s'arrêter un instant sur ce long-métrage qui paraît peut-être fade pour certain...mais qui ne devrait pas être rangé dans la catégorie Western...Certes, la ruée vers l'Or terminée, une autre ruée s'est produite au début du XXème Siècle dans ces contrées encore Sauvages. Le duo spoiler:
SCOTT/DUNAWAY fonctionne à merveille et se permet même de distiller en première partie un fameux discours sur le troisième "sexe" très avant-gardiste et surtout dans l'ère de l'époque de production du Film les 70's..donc une petite propagande gentillette sur le féminisme que F.DUNAWAY a toujours défendu d'ailleurs. Un film plutôt hybride entre aventure,Historique et film engagé sans oublier un trait d'humour bienvenu. Les seconds rôles spoiler:
J.PALANCE reste un peu en retrait malgré quelques répliques bien amenées..un agréable moment sans verser ni dans le mélo, ni dans le franchouillard en gardant cette trame principale de cette territorialité prépondérante en préservant honneur et humilité.

Classique, typique.