Stressée sur bien des aspects de sa vie, Hannah, une jeune styliste, est inquiétée par une étrange excroissance de plus en plus importante sur son ventre. Bientôt, quelque chose doué de conscience s'en exfiltre...
De "Elmer le remue-méninges" au plus récent "Bad Milo!", les petits créatures parasites issues (ou attachées) au corps humain semblent toujours prendre un malin plaisir à malmener la vie de leurs hôtes et celle qui sort tout droit de la tâche de naissance de Hannah ne va bien sûr pas faire exception à la règle ! Là où la jeune femme aurait en effet tous les droits de faire un bon gros ulcère face à la pression sociale permanente exercée sur elle, celle-ci va une fois de plus s'incarner métaphoriquement dans un être haut comme trois affreuses pommes, qui va la renvoyer à toutes les critiques dont elle fait l'objet.
Si tous les éléments négatifs présentés autour de cette héroïne flirtent trop avec la caricature (avec encore une image éculée du milieu de la mode comme contexte notamment) et, de prime abord, laissent penser que son "compagnon" va s'adonner à un joyeux carnage sur cet entourage toxique comme dans la plupart des films au sujet similaire, "Excroissance" va tout de même essayer, à l'instar de sa créature vis-à-vis de son hôte, de s'extirper de ce schéma attendu pour offrir autre chose....
L'hommage à un certain cinéma artisanal 80's dont Franck Henenlotter fut l'un des fers de lance se fait pourtant bien sentir (avec cet appendice sur pattes aux FX bien "en chair") mais le côté cartoonesque sanglant qu'il pourrait suggérer va en fait laisser place à un étonnant premier degré par le biais d'un traitement prenant plutôt au sérieux l'intrusion de ce petit monstre dans le quotidien de Hannah.
Malheureusement, si l'on se réjouit dans un premier temps des quelques surprises offertes par cette direction (l'idée d'un certain groupe n'est pas nouvelle mais a le mérite de faire sourire dans cette perspective), celle-ci va s'essouffler sur la durée, n'arrivant jamais vraiment à trouver le rebond nécessaire à la franche originalité dont le film aurait pu se réclamer. Dès lors, malgré des effets visuels de qualité et un ou deux twists à la relative efficacité, "Excroissance" s'apparentera à une banale balance symbolique où il s'agira de savoir si Hannah se laisse ou non engloutir par ses démons tout autant dans la confrontation intime face à ses proches qu'à celle plus directe initiée par son entité (et ce qui l'entoure) bien décidée à profiter de sa nouvelle indépendance en dehors de son involontaire génitrice.
Pas assez fou ou si malin qu'il semble le penser, "Excroissance" nous laisse donc sur un sentiment mitigé, un peu dans la lignée de trop nombreux films de genre sortis sur plateformes récemment et auxquels il manque toujours quelque chose pour donner pleinement satisfaction. Dommage, cet appendice avait pas mal de qualités pour grandir autrement.