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    Au Clémenceau
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Au Clémenceau" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Xavier Gayan a connu Georges, le patron du bar Le Clémenceau, en 2011, sur le chemin de Compostelle. Le metteur en scène était parti marcher trente et un jours, pour oublier qu'il n'était pas satisfait d'un scénario qu'il venait d'écrire et pour retrouver du sens à sa vie. Il se rappelle :

    "Malgré nos 15 ans de différence, et des parcours d'existence opposés, une amitié est née. Depuis je suis venu à de nombreuses reprises le voir à Saint- Raphaël. Il connaissait et appréciait mon travail de documentariste et m’a, un jour, proposé de réaliser un film sur son bar."

    "J’étais hésitant, car le sujet était délicat. Je ne voulais pas filmer les clients du bar comme des personnages de foire et faire du sensationnel : il y avait donc une question morale à se poser. Je voulais les filmer avec leur humanité et leurs faiblesses, sans dresser des portraits idéalisés."

    Un déclic

    Xavier Gayan explique quel a été le déclic de la réalisation du film : "J’y ai réfléchi. Il est vrai que filmer un bar-tabac, sous la proposition du patron n’allait pas se représenter de sitôt. Les bars-tabac m’ont toujours attiré et les addictions, un sujet qui m'a beaucoup questionné. J’ai vu des gens très proches de moi se suicider du fait d'une consommation excessive de tabac et d’alcool. Je crois qu'au fond c'est ça qui a été le déclic."

    Historique du bar

    A l'origine, Georges a acheté le bar pour sa fille Neige. Elle avait 21 ans, avait abandonné ses études de médecine et attendait un enfant. "Il pensait que ce serait un bon moyen pour lui permettre de s’en sortir. 13 ans plus tard, Neige n’en pouvait plus. Ce bar avait eu de nombreuses incidences sur sa vie, ses enfants souffraient de ne pas voir leur mère. Georges qui s’apprêtait à prendre sa retraite (il s’occupait de chambres d’hôtes) a décidé de reprendre le bar", confie Xavier Gayan.

    Au plus près des visages

    Pour Au ClémenceauXavier Gayan a opté pour une mise en scène directe et brute : capter la parole et la vie du bar en tentant de restituer ce qui s’y passe habituellement. Le réalisateur voulait filmer en majorité caméra à l’épaule, au plus près des visages : "Nous avions ce goût des gros plans avec le chef opérateur Aurélien Py, que je connais depuis 20 ans."

    "Il était indispensable de trouver pour ce film un chef-opérateur qui soit capable de filmer durant plusieurs heures caméra à l’épaule, et de refaire le point le plus rapidement possible. J’ai eu la chance qu’il accepte, car en plus de son talent de cadreur, il a une immense connaissance de l’histoire du documentaire. Nous avons beaucoup de références en commun."

    Phase de montage

    La productrice du documentaire, Laurène Belrose, était convaincue que Au Clémenceau avait de grandes chances d’être sélectionné dans un festival important. Elle a ainsi décidé de financer au plus vite un montage de quatre semaines pour parvenir à une copie de travail. Le metteur en scène Xavier Gayan se remémore : "Nous étions comme dans un tunnel pour terminer le montage en si peu de temps."

    "Notre priorité était de restituer l’impression générale que j’avais eu au tournage, restituer l’image que j’avais du bar, et partager mes sensations. Il y avait des moments où je n’en pouvais plus d’être dans le bar et j’avais besoin d’aller filmer le ciel, la mer pour respirer. Je pense que le spectateur aussi a besoin de respirer. Une des priorités était de trouver le rythme, de réussir à trouver le début du film."

    "La première scène de discussion fût difficile à trouver. Un autre point important était de trouver la bonne place pour chaque séquence au cœur de la construction globale du film… Nous avons envoyé le film à ce fameux festival et nous n’avons pas été sélectionnés, et peu de temps après, ma productrice est décédée. J’ai erré pendant plus d’un an à me demander ce que j’allais pouvoir faire de ce film."

    "J’ai demandé conseil à une grande monteuse Catherine Gouze (qui a monté des films dans les années 80 et 90 quand il y avait une plus grande liberté). Elle m’avait déjà permis d’affirmer certains choix de montages pour mon film Les Poètes sont encore vivants. Elle m’a consacré trois heures et m'a encouragé. Pour elle aucune scène ne devait être soustraite mais nous devions les monter à la bonne place."

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