Drôle, touchant, intelligent, inventif, savoureux... les adjectifs mélioratifs ne manquent pas pour qualifier la troisième réalisation de Monia Chokri.
Dans ce nouveau film, elle parvient à trouver l'équilibre parfait entre comédie populaire et cinéma d'auteur grâce, notamment, à une jolie finesse d'écriture, au travers de scènes délicieuses, de dialogues ciselés et de références cinématographiques et philosophiques, distillées tout le long.
Ainsi, le film n'est jamais manichéen, et par sa capacité à nous faire rire et pleurer lors d'une même scène, il n'impose jamais au spectateur quoi penser. Le propos sur le rapport de classes est traité avec subtilité et ne vient jamais occuper tout l'espace, à part dans sa toute dernière partie, lors d'une scène d'anniversaire volontairement plus caricaturale.
Le film est d'abord et avant tout un film sur le désir, l'attraction irrésistible des corps (rendue compte à l'écran dans de belles scènes de sexe, intenses, assez crues mais jamais vulgaires), le combat intérieur entre la passion et la raison, le lâcher prise et le regard des autres.
Essentiellement au zoom, la réalisation est très soignée et se démarque de ce que l'on voit habituellement au cinéma, rendant ainsi un bel hommage au cinéma des années 70 et à la Nouvelle Vague.
Les acteurs sont tous formidables. Les deux principaux, Magalie Lépine-Blondeau et Pierre-Yves Cardinal, magistraux, parviennent, grâce à des rôles remarquablement bien écrits et à leur finesse de jeu, à ne jamais tomber dans la caricature (Sylvain n'est pas aussi simple que le titre le laisse penser). Mais il faut également mettre en avant les seconds rôles, tous plus truculents les uns que les autres, et interprétés par des acteurs épatants, aussi drôles que touchants, à l'image des deux mamans, la belle-soeur (dont la fille s'appelle Carolane 😂) et la cousine.
Le plaisir que Monia Chokri a eu à faire ce film est palpable à chaque instant
Viendrais-je de rédiger la critique du meilleur film de 2023 ?
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