Donc, pour mon anniversaire, le cinéma m’a offert un IMMENSE coup de cœur venu droit du Québec.
Sophia et Xavier, deux professeurs universitaires à Montréal, sont en couple depuis dix ans. Au fil des années, l’amour passionnel des débuts a laissé place à « autre chose », comme ont dit… Quand elle rencontre Sylvain « simple » charpentier, alors que le monde dans lequel ils vivent semble les opposer, c’est le coup de foudre.
Sophia est donc professeur de philosophie, et ses cours sur l’amour seront même le fil rouge du récit, chapitrant le récit avec les points de vue de grands philosophes, allant de Planton à Spinoza. Des cours qui seront toujours en concordance avec l’état actuel de Sophia.
On est ainsi face à une comédie romantique d’une profondeur assez déconcertante. Le film est souvent très drôle, avec notamment une critique jubilatoire des classes. Il dépeint les stéréotypes sociaux, sans jamais juger ses personnages, amenant dans moments malaisants lorsque nos amoureux rencontreront l’entourage de l’autre.
Mais surtout il fera réfléchir le spectateur sur la définition même de l’amour.
Monia Chokri maitrise particulièrement bien la rupture de ton. On rit énormément et sans prévenir, elle arrive à nous transpercer le cœur par une scène, une phrase.
Car la plus grande force du film, est son écriture, la puissance de ses dialogues, mais aussi l’interprétation sans faille des comédiens qui sont d’une justesse inouïe. Magalie Lépine Blondeau et Pierre-Yves Cardinal sont en symbiose total et nous font croire en leur amour inconditionnel dès le premier regard.
Le dialogue entre les personnages sera aussi au centre du film, mettant en avant le pouvoir des mots, mais aussi, lors des scène de groupe, la façon dont tout le monde semble parler sans réellement s’écouter
Mais en plus de briller par son fond, le film le fait aussi par la forme. Une des grandes forces du cinéma est d’exprimer les choses par les images si les mots ne sont pas nécessaires, et ça, Monia Chokri l’a compris. Elle n’oublie jamais la caméra et a une réelle maitrise de ses plans.
La composition de ses cadres est exemplaire, jouant avec le décor, comme lors de la scène du premier baiser. Mais aussi cette scène finale exemplaire, qui sans un mot exprime énormément de choses.
Souvent elle isolera ses personnages dans le cadre, via une porte, un mur ou un autre élément, mais elle utilisera aussi parfois des plans séquences qui sont loin d’être accessoires…
De la même manière, elle filmera admirablement les scènes d’amour charnel, en se focalisant sur le visage de la comédienne.
Je n’ai qu’une envie, c’est de revoir le film, pour décortiquer ce coup de cœur monumental, car comme le dit Sophia à Sylvain après avoir fait l’amour « Une fois, ce n’est pas assez »…
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