Raging Angels est un film très peu connu visiblement, et même en matière de ressources anglophones il n’est pas facile de trouver beaucoup d’informations le concernant sur internet. Pourtant il présente un casting de premier ordre, et surprenant. Flanery, Mazur, Paré, notre Arielle Dombasle nationale, Diane Ladd et surtout la légendaire Shelley Winters (dans un second rôle néanmoins). Franchement ils s’en sortent bien. Flanery trouve un bon rôle, et joue avec conviction. Il est au tout début de sa carrière et il s’investit dans son personnage, même si, soyons clair, il n’est pas non plus excellent. Monet Mazur est elle aussi une actrice débutante en 1995. Vraiment très charmante, c’est aussi surement celle qui joue avec le plus de justesse et pouvait prétendre au vu de sa prestation ici, à une carrière nettement meilleure que celle qu’elle fait, enchainant des rôles insipides dans des comédies pour la plupart pathétiques. Paré lui est un peu pareil à lui-même. Pas très expressif, il compose un personnage qui parfois a du mal à s’imposer. Il reste correct. A noter aussi donc Arielle Dombasle, elle aussi, égale à elle-même. En tant qu’actrice elle n’a pas beaucoup à faire, se contentant surtout d’arborer des tenues excentriques et de jouer de son charme particulier.
Le scénario lui est assez étonnant. Soyons honnête, il ne fonctionne pas très bien, ce qui est généralement une récurrence des films essayant d’aborder les questions du bien et du mal sous l’angle de la religion chrétienne. Par ailleurs il y a de grosses longueurs dans la première partie surtout, le film ne démarrant vraiment que tardivement. La conclusion est elle fort peu convaincante, et termine de façon bien regrettable Raging Angels. L’histoire réserve tout de même de bons moments, il y a quelques idées très sympathiques mais pas utilisées avec beaucoup d’intelligence.
Sur la forme, il y a de bonnes choses, et de moins bonnes. La mise en scène n’est pas terrible. Elle manque de recherche, elle est souvent fainéante (dans les scènes d’action c’est très bof). La photographie est moyenne, mais très honnête pour un film de 1995 avec un petit budget. Les décors sont plutôt réussis en revanche. Il y a de la variété, un vrai travail esthétique, on sent un effort certain et c’est tout à fait louable. Le seul vrai bémol du film vient de ses effets spéciaux. Là c’est un gros ratage. Je me demande pourquoi Raging Angels a à tout prix tenu à des images numériques d’une laideur sans nom, alors que leur grande majorité pouvait être remplacée sans problème par des costumes et des maquillages qui ne pouvaient de toute façon pas être pire. Les apparitions du démon, et le final avec Deron McBee sont à se masquer les yeux ! Par contre une excellente bande son. C’est le meilleur point du film. Souvent très rock, elle est vraiment présente et suit avec réussite les images (il y a notamment une très belle séquence en bord de mer avec une musique bien choisie). Il faut bien sur aimer le genre, mais je me contente de souligner l’attention porter à la bande son.
Pour conclure, Raging Angels est un film avec des défauts, mais il n’est pas honteux. Doté d’un petit budget, il est dans les rares sources que j’ai pu trouver le concernant, très souvent critiqué pour sa dimension religieuse. C’est vrai qu’elle est présente, mais c’est un choix des réalisateurs qu’il convient de respecter. Pour ma part cela ne m’a pas gêné outre mesure, et on peut même en faire abstraction. Il est à voir à l’occasion, en particulier pour son casting surprenant, et en dépit de longueurs intempestives (heureusement que la musique est là par moment) il est divertissant.