Mythologie horrifique
Ishana Shyamalan… le nom vous dit sans doute quelque chose. Mais oui, c’est bien la fille de 23 ans du fameux M.Night, qui est ici producteur. Alors que dire de ces 102 minutes classiques de chez classique dans le genre épouvante – fantastique ? Pas grand-chose sinon que c’est incontestablement bien fait mais sans surprise. Perdue dans une forêt, Mina trouve refuge dans une maison déjà occupée par trois personnes. Elle va alors découvrir les règles de ce lieu très secret : chaque nuit, les habitants doivent se laisser observer par les mystérieux occupants de cette forêt. Ils ne peuvent pas les voir, mais eux regardent tout. Tous les poncifs du genre sont au rendez-vous. D’où mon manque de surprise. Un film pas déshonorant mais qui est loin d’atteindre les sommets. La fille de Night a encore du chemin à faire.
Ce film sort deux mois avant le nouveau film de M. Night Shyamalan, qui raconte l’histoire d’un tueur en série qui se glisse dans le public du concert d’une chanteuse à succès, d’où l’approche marketing de la Warner qui parle de « L'été des Shyamalan ». L’atmosphère funeste et crépusculaire doit beaucoup à L’antéchrist de Lars von Trier et au folklore irlandais. Un soin tout particulier est ici apporté aux décors, à la photo, aux textures, aux costumes. Mais ça ne suffit pas à créer ce petit plus qui sortirait ce film honnête d’un certain anonymat, même s’il n’est pas pire que beaucoup de productions du même acabit, malgré une fausse fin et un rebondissement inattendu qui reste le seul attrait véritable avec la forêt de Ballinastoe, près de Wicklow, en Irlande, qui devient un personnage à part entière -, de ce thriller d’épouvante, vite vu et vite oublié.
Pour une fois dans ce genre de production, les acteurs et actrices n’est font pas trop dans le registre du cri et du roulement des yeux. La sobriété semble avoir été un mot d’ordre donné à Dakota Fanning, Georgina Campbell, Olwen Fouéré, Oliver Finnegan, qui ne démritent pas et font le boulot avec conviction. Mais, vous l’avez compris, le film est aussi inégal qu’ambitieux. Suggestion, hors-champ, ambiance sonore, - très inspiré du grand art de « papa » -, ne suffise pas à compenser la trop grande sagesse et le trop plein explicatif de ce qu’on aimerait voir rester un mystère.