Ishana Shyamalan (fille de M. Night) essaie de faire comme papa, mais présente un premier film qui manque cruellement de finesse, de maturité, d'un scénario solide (pour résumer). Les Guetteurs a tous les défauts du film à concept qui tient cinq minutes, et ne fait rien de son idée de départ, alors il meuble avec tous les clichés du genre, qu'on sature de voir. Ils sont observés, enfermés dans un salon... Cela a-t-il une incidence sur la suite de l'histoire ? Vont-ils devenir maboules et s'entre-déchirer, essayer d'utiliser le salon/le miroir sans tain comme
piège des monstres
(retourner le concept contre leurs instigateurs) ? Non. On revient directement sur un scénario de
fuite en forêt avec les grosses bébêtes, sans forme distincte (de la bouillie numérique, avec des ailes) qui les pourchassent.
Tout ça pour ça. Le mini-twist final est là pour justifier très facilement l'aspect "guetteurs" du début : Ishana pioche au hasard dans le
folklore irlandais les légendes des fées (pas forcément gentilles, cf l'épisode "Les Fées" de la série Torchwood - oui, on a les réf' qu'on mérite) pour faire un pont improbable avec la scopophilie (elles veulent ressembler à des êtres humains, donc elles observent...) D'accord, mais elles sont un peu lentes à la détente, ces fées, non ? Concrètement elles viennent tous les soirs se planter devant un miroir pour voir quatre personnes ne rien faire, et ce, depuis des années. Pourquoi n'essaient-elles pas de s'enfuir pour envahir le monde, elles aussi ? Ah, parce qu'on s'apercevrait que ce plan ne tient pas : on aurait uniquement quatre modèles de "copies" en plusieurs exemplaires (très discret)
. Bref, on a des
fées
complètement à la ramasse ("Un peu comme les gens qui regardent la téléréalité", OK Ishana, on a compris à la dixième fois qu'on a une scène qui critique les consommateurs de shows-réalité), des gens coincés dans un salon qui ne font rien (parce que le scénariste n'a pas trouvé comment développer son concept), et à l'inverse
décampent
(abandonnant le concept sur place, donc) pour qu'on ait ce deuxième petit twist final (pour faire comme papa) avec la
mamie qui était une fée depuis le début (ce qui nous fait poser plein de questions sur la concrétisation de la copie : comment est-ce possible, sans le modèle vivant à copier ?
), peut-être le moins pire de ce scénario ultra brouillon. Le concept de départ était plutôt intéressant, mais on l'abandonne bien vite au profit d'une suite qui part dans tous les sens, et tente des explications hasardeuses qui nous donnent une migraine (ou un fou-rire, selon votre humeur). On ne voudrait pas penser au piston, mais...le copieur, qui a mal observé Papounet, n'est pas forcément dans le film.