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J. Le Sommier
17 critiques
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3,5
Publiée le 5 novembre 2024
« Comme un fils » est un film sincère et humaniste, bien écrit et réalisé par Nicolas Boukhrief. Jacques, professeur désabusé, aide à l’arrestation de Victor un jeune roumain qui volait dans une épicerie. En découvrant les conditions de vie de Victor obligé à voler par un oncle violent, Jacques veut l’aider à échapper à son sort et l’instruire au prix de risques et de sacrifices. Jacques et Victor vont nouer une relation qui va permettre à chacun de redonner un sens à sa vie.
Vincent Lindon se montre engagé dans le rôle d’un héros ordinaire comme il en joue souvent depuis qu’il s’est mis en tête de sauver le monde. Il est un Jacques sensible et déterminé. Le jeune acteur roumain Stefan Virgil Stoica est touchant en petit délinquant apprivoisé, tiraillé entre la fidélité à une communauté qui l’exploite et le maltraite et l’espoir d’une vie meilleure. Dans son film Nicolas Boukhrief montre sans édulcorer les conditions de vie d’enfants roms dans des squats insalubres et qui, déscolarisés et errants, n’ont d’utilité pour des adultes brutaux qu’à rapporter de l’argent sous peine de punition.
Ce film montre la réalité dure des conditions de vie des roms en France. On est touché par cette envie de sauver ce jeune homme mais les difficultés et les obligations nous paraissent insensés. Un beau témoignage de condition humaine
Après avoir mis en scène beaucoup de films policiers, de thrillers et de polars, dont certains très réussis comme l’excellent « Gardiens de l’ordre » avec Cécile de France, le plus récent et très intéressant « Trois jours et une vie » ainsi que le film qui l’a révélé au grand public, « Le Convoyeur » avec Albert Dupontel, le cinéaste francophone Nicolas Boukhrief s’essaie pour la seconde fois à autre chose après le drame romantique « La Confession ». Ici, avec « Comme un fils », il saute à pieds joints dans une veine sociale que ne renieraient pas les frères Dardenne. De la façon de filmer de manière nerveuse et au plus près de ses personnages en passant par le sujet (ici les conditions de vie des Roms et les enfants battus) en plus d’une visée fortement humaniste, c’est un essai clairement assumé de cinéma purement social.
Et de choisir Vincent Lindon pour le rôle principal apparaîtrait presque comme une évidence. Le comédien s’est spécialisé depuis une décennie dans ce type de cinéma à message fort hormis quelques écarts plus étonnants comme les films particulièrement particuliers de Claire Denis (qu’on le droit de ne pas aimer) ou son rôle dans la Palme d’or clivante et trash « Titane ». Sinon c’est du cinéma social mais davantage tourné vers le monde du travail et en guerre contre le capitalisme sauvage comme le prouve sa belle trilogie sur le sujet avec Stéphane Brizé composée de « La Loi du marché », « En guerre » et « Un autre monde », tous trois de qualité diverse mais formant un ensemble homogène. L’acteur continue donc sur cette voie mais cette fois vers du social tourné vers l’humain, davantage comme les Dardenne que Ken Loach donc. Et encore une fois il est impérial et évite la redite avec un personnage bien écrit et dont on cerne bien les contours grâce à un script lui donnant beaucoup de profondeur. Un beau rôle, grave et touchant que l’acteur empoigne avec sa force, son naturel et sa grâce habituels. Mais le jeune acteur qui joue l’enfant roumain est également très bon tout comme la trop rare Karole Rocher. Au niveau de l’interprétation c’est donc un sans-faute.
Le message que laisse paraître Boukhrief est assez nuancé sur le problème Rom ainsi que sur les conditions d’accueil et de gestion de ces populations en France. Il n’enjolive pas cette communauté mais ne la stigmatise non plus, restant sur une neutralité assez payante sur un sujet asse polémique et qui ne flattera pas plus l’électorat de gauche que celui de droite. Le rythme et la mise en scène soutenue de ce film tantôt âpre et tantôt doux finissent de nous faire passer un agréable moment même si « Comme un fils » n’a pas la force de frappe et la puissance de ces illustres modèles. Là où le bât blesse probablement le plus et empêche le film d’être vraiment bon c’est sur le flot d’incohérences voire d’invraisemblances qu’il comporte. La première, énorme, est qu’on ne saura jamais comment le gamin a retrouvé l’adresse du personnage principal. Ensuite, toute leur relation apparaît trop angélique, presque forcée... Qui caresse le front d’un gamin qui vient de saccager son domicile ?! Et sa relation sentimentale naissante avec l’assistante sociale est peu crédible. Un côté naïf et donc peut-être trop idéaliste auquel on a du mal à accrocher en plus d’un côté récit initiatique prévisible. Peut-être que selon l’humeur ça peut passer mais cela fait tout de même irréaliste à plusieurs reprises ce qui bloque forcément notre adhésion quand bien même les intentions sont bonnes et le récit prenant.
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Comme un fils est un drame poignant réalisé par Nicolas Boukhrief, qui aborde des thèmes puissants tels que la rédemption, la résilience et la lutte contre l'injustice sociale. Le film se distingue par une narration sobre et réaliste, mettant en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes marginalisés et la puissance de l'empathie et de l'engagement personnel.
Vincent Lindon, dans le rôle de Jacques Romand, livre une performance intense et nuancée. Son interprétation d'un professeur désabusé qui retrouve une raison de vivre en aidant un jeune en difficulté est à la fois touchante et inspirante. Lindon excelle à montrer la transformation intérieure de Jacques, passant d'un homme résigné à un mentor déterminé. Karole Rocher apporte une profondeur supplémentaire au film avec son rôle de soutien, tandis que Stefan Virgil Stoica, dans le rôle de Victor, est impressionnant de naturel et de sensibilité.
LINDON incarne un professeur, en retrait de l'Education Nationale, qui s'investit dans une mission éducative, armé de sa quête personnelle, blessé par un passé familial dramatique. Cinéma minimaliste caméra à l'épaule, plans resserrés, c'est insuffisant pour un spectateur exigeant. Et à cause de la froideur de la réalisation, brute sans fards, l'émotion n'est pas au Rdv. Du cinéma social embourbé!
Jacques est un professeur désabusé qui ne semble pas comprendre la nouvelle génération. Alors qu'il n'est pas du genre à abandonner, il prend sous son aile un jeune garçon isolé et malmené... Une fois de plus, Vincent Lindon incarne un héros ordinaire qui se bat avec ses armes à savoir son métier d'enseignant puisqu'il tente de sortir Viktor de la galère grâce à l'alphabétisation et l'accès aux connaissances. C'est plein de bonnes intentions, mais c'est vraiment too much par moment. La relation est parfois touchante, mais ce qui est vraiment intéressant, c'est l'impuissance d'un système. Je préfère voir cela comme une incapacité que comme une défaillance même si le résultat est le même... Malheureusement, le scénario reste trop convenu et la mise en scène vraiment plate. J'ai eu beaucoup de mal à m'impliquer émotionnellement devant ce drame social regardable, mais sans plus.
"Comme un fils" est un drame poignant mettant en scène Vincent Lindon dans le rôle de Jacques Romand, un professeur désabusé qui redécouvre sa vocation en venant en aide à Victor, un adolescent délinquant. Lindon, toujours impeccable, livre une performance touchante et authentique, donnant une profondeur convaincante à son personnage. Le film aborde des thèmes puissants comme la rédemption et la résilience face à l'adversité, et montre avec sensibilité la relation complexe entre Jacques et Victor. Cependant, malgré la force des interprétations, le récit peine parfois à se distinguer des nombreuses œuvres traitant de la réhabilitation sociale et de la seconde chance. Ce sentiment de déjà-vu amoindrit quelque peu l'impact global du film, mais il reste une œuvre honnête et émouvante grâce à la prestation inébranlable de Lindon.
Ce film montre la réalité dure des conditions de vie des roms en France. On est touché par cette envie de sauver ce jeune homme mais les difficultés et les obligations nous paraissent insensés. Un beau témoignage de condition humaine
C'est l'histoire improbable de la rencontre d'un prof improbable avec un rom improbable. Mais, pour que cela paraisse réaliste, c'est filmé en caméra-épaule avec image qui bouge, gros plans sur les yeux, sur les doigts, et tout et tout. Le film est caricatural, jusqu'à la bande-son et la scène de célébration du travail des associations d'intégration par l'apprentissage de la langue (scène totalement hors sol). Pour autant, on n'a pas envie d'enfoncer le pauvre Nicolas Boukhrief, réalisateur talentueux dont les intentions étaient très louables. Un traitement du sujet à la manière d'un "Hors norme" du duo Tolédano - Nakache eut été plus efficace. Raté.
Ce film pâtit dans sa forme: absence de banc- titre au début,tournage à l'emporte pièce, mouvements de caméra trop brusques et tout ça finit par peser lourd sur l'impression d'ensemble d'autant qu'il s'agit d'un énième film sur un problème de société interprété pour la énième fois par un Vincent Lindon irréprochable et dont le jeu véridique vient servir ce film dans l'air du temps, un scénario assez conventionnel mais qui tient plutôt la rampe.
Boukrief réalise un joli film sur les difficultés d’intégration des migrants en situation irrégulière. On peut lui reprocher un certain angélisme mais cette. fable sociale est poignante. C’est aussi la remise en question d’un professeur sur son métier. Pourquoi il enseigne ? Pourquoi il n’est plus en connexion avec ses élèves ? Victor qui arrive (par la fenêtre) dans sa vie va répondre à ces questions existentielles. Le scénario est un peu cousu de fil blanc mais nous sommes vite embarqués dans cette histoire d’humanité. Vincent Lindon habitué de ces rôles pourrait écraser ce personnage par sa présence mais c’est tout le contraire. Une fois encore il joue juste. Stefan Virgil Stoica est excellent et interprète ce rôle de Victor dans une grande sobriété.