Après nous avoir offert un excellent film durant l'année dernière, Xavier Gens revient sur Netflix avec "Sous la Seine". Sur le papier, le film semblait vouloir proposer un concept de série B assez évident, mais avec un traitement bien plus sérieux. On pouvait donc être attentif à cette proposition, même si cette dernière ne volait pas très haut. Et globalement, on ne peut pas dire que la volonté de rendre ça plus sérieux est ce qui ressort le plus du long-métrage. Je préfère le dire d'avance, mais j'ai réussi à apprécier certains passages du film, et je vais y revenir. Cependant, je ne peux pas laisser ces gros défauts de côté. Globalement, le gros souci de ce projet est qu'il est très mal écrit. Dans sa base, il y a déjà un problème avec les messages qu'il souhaite faire passer. On est sur un film qui emprunte le chemin de l'écologie, mais de la pire manière possible, car dans ce projet, les personnages écologistes sont les plus grands crétins possibles. Comment voulez-vous aborder cette thématique, quand les personnages qui incarnent cela semblent être les méchants de l'histoire ? Ils sont constamment à contre-courant de ce qu'il faut faire, et ce n'est même pas une question de manichéisme, c'est juste une question de vouloir les ridiculiser. Et traiter une question aussi importante de cette manière, pour moi, c'est déjà problématique. Malgré tout, tous les personnages sont assez mal écrits de toute façon, à commencer par le duo de tête, qui ne dégage jamais rien d'intéressant. On essaye de développer un attachement entre eux, mais rien ne fonctionne jamais, tout semble artificielle. Tout ce film n'est donc fait que de clichés et de caricatures, et aucune ne fonctionne vraiment. À la limite, la seule qui marche légèrement sera le personnage de la maire, qui réussit à faire rire. Mais en dehors de ça, on est constamment consterné par les choix du long-métrage. Heureusement, Xavier Gens est à la caméra, et je dois dire que son style visuel rattrape beaucoup de séquences. Personnellement, j'ai aimé sa manière d'aborder les attaques de requin, on sent qu'il arrive à créer un véritable sentiment de panique et de chaos ambiant, notamment lors de la scène des catacombes. C'est assez violent et gore, ça ne se cache pas. Pour le coup, c'est là que ce concept trouve sa singularité, car s'il n'apporte rien au niveau du scénario, il permet de laisser le réalisateur s'exprimer. Et tout allait plutôt bien à partir du moment où il commence à faire bouger les choses, le final est d'ailleurs également dans ce choix. On commence franchement à trouver du plaisir face à ce film à ce moment-là. Mais comme on ne pouvait pas partir sur une bonne note, le long-métrage décide d'envoyer tous ces efforts à la poubelle lors de sa dernière séquence. Celle-ci est totalement invraisemblable, et je ne pense même pas avoir besoin d'expliquer pourquoi. Elle conclut le film de manière bien trop brusque et laisse complètement le sujet principal de côté. Dans l'ensemble, le projet est donc frustrant. Il y avait moyen de s'éclater avec un tel concept, et par la caméra de Xavier Gens, on voit ce que cela peut donner. Malheureusement, les défauts inévitables d'une telle histoire se font ressentir, et de manière bien trop appuyée. Par conséquent, même si je n'ai pas passé un moment atroce, je ne vous recommande pas forcément ce projet. Pour conclure, un moment vraiment bête.