Été 2024, Paris s’apprête à accueillir pour la première fois, les championnats du monde de triathlon. Un événement majeur et un joli coup de pub pour la capitale, en prévision des J.O. qu’elle va bientôt organiser. Sauf qu’au même moment, une scientifique et une activiste découvrent qu’un grand requin erre dans les eaux troubles de la Seine. Il ne reste que quelques jours pour éviter un bain de sang collectif…
Ce qui est amusant, c’est de constater à quel point le film surf sur l’actualité du moment. Dans le film, l’intrigue se déroule exclusivement dans la Seine, entre la Tour Eiffel et Notre-Dame, en pleine compétition de triathlon organisée par la Maire de Paris. Dans la réalité, alors que les J.O. 2024 doivent commencer dans un peu plus d’un mois maintenant et qu’il était prévu qu’Anne Hidalgo (la Mairie de Paris) aille se baigner dans la Seine, finalement, cette baignade est annulée, non pas pour cause de requin mais à cause de la qualité de l’eau où le taux de contamination fécale (Escherichia coli) est alarmant ! 𝐐𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐜𝐫𝐮 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐯𝐢𝐞𝐧𝐝𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐜𝐡𝐢𝐨𝐭𝐭𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐭𝐨̂𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐪𝐮𝐢𝐧𝐬 ?
Plus sérieusement, revenons-en au film, sous ses airs de Jaws version béret/baguette, se cache en réalité une prod’ Netflix (c’est rarement gage de qualité) aux allures de téléfilm, c’est filmé platement, c’est mou du genoux et surtout, ça dure plus de 90min pour ne rien raconter (ou presque).
Non seulement c’est parfaitement improbable, mais rien n’est fait pour nous aider à y adhérer. Les personnages sont grossièrement caricaturés (Sophia & Adil ont tous les deux un trauma. Elle, à perdu ses coéquipiers en pleine mer, bouffés par un requin et lui, a vu ses compagnons d'armes mourir au front. Sans parler des activistes, niveau accoutrement, on ne pouvait pas faire plus cliché, entre la binoclarde qui porte son bonnet en intérieur et l’autre aux cheveux bleus). Côté mise en scène, là aussi 𝐨𝐧 𝐧’𝐲 𝐜𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐮𝐧 𝐬𝐞𝐮𝐥 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 𝐟𝐚𝐧𝐭𝐚𝐬𝐦𝐞́ (𝐨𝐮̀ 𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐃𝐅 𝐩𝐫𝐞́𝐟𝐞̀𝐫𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐢𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐞 𝐬𝐚𝐨𝐮𝐥𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐠𝐮𝐞𝐮𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐠𝐞𝐧𝐭𝐢𝐥𝐬 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐜𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐯𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐚𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐭𝐨̂𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐝’𝐮𝐭𝐢𝐥𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐋𝐁𝐃 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐚𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐝𝐮 𝐆𝐢𝐥𝐞𝐭𝐬 𝐉𝐚𝐮𝐧𝐞𝐬). Il n'y a personne, pas âme qui vive (!). Où sont donc passés les Parisiens et les touristes ? Personne sur les quais de Seine, dans la rue, sur les ponts, même dans le bar lorsque les flics prennent un verre, ils sont tout seuls. Ça n'est qu'à 30min de la fin que la foule est enfin présente (à travers l'épreuve de triathlon), même lors du climax, à nouveau il n’y a plus personne
(Sophia & Adil trouvent refuge sur le toit d’un kiosque à journaux, entouré par la Seine… et personne d’autre).
Sous la Seine (2024) se veut à la fois très sérieux dans son traitement, avant de finalement changer de bord, se transformant en une sorte de Série B “nanardesque”, notamment à travers quelques séquences outrancières,
(l'attaque de requin dans les catacombes, lorsque le bateau de police se fait renverser ou lorsque les obus explosent créant un raz de marée).
Finalement, il n’y a que le pastiche de la Mairie de Paris (qui ressemble étrangement à Valérie Pécresse) qui soit réussi. On imagine à quel point Anne Hidalgo a pu apprécié le film (ironie), vu comment son personnage (détestable et hautain) y est représenté. Pour le reste, c’est foncièrement mauvais et invraisemblable, néanmoins, on pourra toujours prendre un certain plaisir à y retrouver Bérénice Bejo, ainsi que Nassim Lyes (le réalisateur le retrouve pour la seconde fois, après l’excellent Farang 2023), mais pour le reste, 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐛𝐞̂𝐭𝐢𝐬𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐧𝐨𝐦, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐬’𝐨𝐟𝐟𝐮𝐬𝐪𝐮𝐞𝐫, 𝐚𝐩𝐫𝐞̀𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐭, 𝐥𝐚 "𝐒𝐡𝐚𝐫𝐤𝐬𝐩𝐥𝐨𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧" 𝐧'𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐥'𝐚𝐩𝐚𝐧𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐞́𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐬 (𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐨𝐧 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐯𝐨𝐥𝐨𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬).
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