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    De l'autre côté du vent
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    2,9
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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 097 abonnés 3 970 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 novembre 2018
    The over side of the wind est un film juste fou tellement fou qu'il n'y a plus réellement de différences entre ce film et la réalité. Le film parle d'un réalisateur talentueux, mégalo, joué par un John Huston magistral, d'un film qui n'est pas terminé, de problèmes financiers et surtout d'un réalisateur qui meurt sans avoir pu finir son œuvre (le film s'ouvre là-dessus).
    D'ailleurs les liens entre le film et la réalité sont si étroits que lorsque l'on entend au début du film Peter Bogdanovich (c'est lui qui a terminé le film pour Netflix) parler d'un grand réalisateur mort sans avoir vu finir son film, j'ai eu un doute, parle-t-il de Welles ou du personnage de John Huston ?

    L'histoire du film est fascinante et l'est d'autant plus aujourd'hui (et une fois n'est pas coutume je regarderai sans doute les différents docus sur le sujet disponibles en même temps que le film sur Netflix). Mais au-delà de ça, le film est juste dingue, que ça soit au niveau des dialogues, de la mise en scène et surtout du montage.

    En gros au départ Peter Bogdanovich (qui joue le jeune protégé de John Huston dans le film et qui était le protégé de Welles dans la vie) nous explique que ce film est fait à partir d'une multitudes de sources vidéos (à une époque sans téléphone mobile, c'est dire à quel point Orson Welles était prophétique d'une époque où tout le monde filmerait tout et n'importe quoi sous tous les angles différents possibles) et on se retrouve avec de la couleur, du noir et blanc, du 8mm, du 16mm, c'est un joyeux bordel ! Mais surtout ça fait du film l'un des premiers found foutage (avant même Cannibal Holocaust). Tout le film se situe durant la fête d'anniversaire du réalisateur qui fête ses 70 ans.

    Une fois le postulat de départ posé, on a sans doute l'un des films les plus minutieux que j'ai pu voir, parce que oui ça semble être un bordel constant entre les passages aux différents formats d'images, de la couleur au noir et blanc, etc, mais tout est fait dans un sens, tout est fait pour que ça soit compréhensible pour le spectateur.

    Je veux dire on commence au départ avec un montage alterné qui permet de suivre le réalisateur et son protégé qui sont dans une voiture avec des journalistes, on a John Huston qui boit du whisky au volant et ça c'est fabuleux, je ne pensais pas voir ça un jour, un car qui amène des gens à la fête d'anniversaire et surtout on voit un type qui peut financer la fin du film se faire projeter ce qui a déjà été tourné. Le rythme est effréné on passe de l'un à l'autre sans jamais n'avoir ne serait ce que le temps de s'ennuyer, mais surtout c'est l'occasion de poser la relation entre le réalisateur et son protégé et de montrer le début du film The other side of the wind et de comprendre son histoire, tant en posant la question des problèmes financiers pour finir le film.

    Et lorsqu'on arrive à la fête, le film devient un véritable festival, assaillit de questions venant de partout, avec des réponses cinglantes, c'est réellement jouissif ! Orgasmique même ! Je dirais presque qu'on a une version sous acide et sous excta (en même temps n'ayons peur de rien) de la séquence d'entretien avec Melville dans A bout de souffle, on pose plusieurs fois les mêmes questions, les cut sont brutaux on passe à autre chose, on y revient, la question se répète, on répond par une pirouette.

    Et en même temps on a ce drame qui se joue, parce que l'on sait depuis l'ouverture que ce soir, c'est la dernière soirée du réalisateur et qu'il va faire un accident de voiture... Toute la construction du film est folle pour arriver à ce point, pour en arriver à la dernière séquence, pour en arriver à la dernière image du réalisateur prise juste avant qu'il ne se tue (volontairement ou non, le film ne tranche pas réellement, même si sa dernière discussion laisse sans doute comprendre des choses).

    C'est un salaud, un enfoiré de première, il a tous les défauts du monde et pourtant ce final est vraiment beau, on le prend en empathie.

    Et pendant tout le film qui va à cent à l'heure on capte les détails qui forment cette tragédie qu'est la vie. C'est juste fascinant. C'est clairement un film hypnotisant.

    Et vu la précision du travail de montage, je ne sais pas dans quel état Bogdanovich a repris le projet, mais ça devait être un sacré merdier pour s'y retrouver, mais en tous cas, là, c'est juste parfait, pas un temps mort et tout transpire encore aujourd'hui, 33 ans après la mort du cinéaste, une putain d’œuvre avant-gardiste, loin de tout politiquement correct... C'est simple, je n'ai jamais rien vu de tel, alliant à la fois la précision dans les dialogues, le montage et puis mine de rien une sacrée classe dans la mise en scène, parce que ça a beau être des prétendues images amateures (on y croit là n'est pas le problème), mais John Huston qui fume son cigare, il empeste quand même méchamment la classe.

    C'est un pur régal de chaque instant, une ultime leçon de cinéma. Je suis aux anges face à une telle maîtrise et une fois n'est pas coutume, je pense que je le reverrai.
    Thibault F.
    Thibault F.

    56 abonnés 822 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 novembre 2018
    De l'autre côté du vent est une curiosité cinématographique : tout d'abord, cette oeuvre inachevée - chant du cygne du metteur en scène Orson Welles - débarque sur nos écrans grâce au pouvoir de persuasion (et de l'argent) de Netflix. Toujours méfiant avant de me lancer dans les VOD, je ne pouvais que succomber au charme de John Huston sous le regard avisé de l'homme derrière Citizen Kane. Ensuite, car cette oeuvre offre une narration atypique, surréaliste pour l'époque, en connivence avec la notre. Welles était un visionnaire et cette production le prouve une nouvelle fois : deux histoires se mêlent et s'entremêlent pour concevoir un tout - le come-back d'un vieux metteur en scène (sous les traits de Huston) "aux faux airs de Kazan" qui revient après avoir usés de plusieurs recours pour terminer son oeuvre (aussi poétique qu’intrigante). Finalement, on se retrouve à visionner l'oeuvre d'une vie, l'oeuvre de sa vie : celle de Orson Welles. Et je trouve que ce film clôt avec virtuosité la carrière de cet immense cinéaste. Néanmoins, on pourrait pester contre les maladresses de montage qui, selon les propos des producteurs, serait orchestré par Welles lui-même par le prisme de notes. Je ne suis pas totalement convaincu tant ce dernier ne ressemble aucunement à sa filmographie. Mais est-ce une volonté de sa part de sortir de la conformité ? Nous ne serons probablement jamais. The Other side of the wind comporte également quelques longueurs qui pénalisent l'intrigue (si on peut parler d'intrigue ici). Une autobiographie qui flirte quasiment avec les usages et supports documentaires qui devraient combler les cinéphiles. Le grand public, quant à lui, détournera son chemin pour quelque chose de plus divertissante.
    TUTUR29
    TUTUR29

    35 abonnés 1 130 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 24 août 2021
    Je trouve l'initiative de ce film vraiment génial, à savoir reprendre les rushs du film d'Orson Welles et faire le montage de façon à ce que "De l'autre côté du vent" puisse enfin être terminé. Malheureusement, il y a un élément qui m'a empêché toute l'appréciation du film : c'est le montage. Je ne sais pas si cela vient du nouveau montage ou si c'était l'idée propre de Welles, mais je trouve le montage beaucoup trop rapide et avec beaucoup trop de cuts, ce qui fait que le scénario ne prend jamais le temps de se poser, on a pas le temps de repérer les différents personnages et leurs rôles. Personnellement, je me suis retrouvé à regarder les 30 premières minutes jusqu'à me dire : "je ne comprends vraiment rien à ce qui se passe". Est-ce que c'est juste moi qui n'ai pas réussi à me concentrer ou à accrocher le style du film, ou est ce que la tentative de monter les rushs restants du film est un réel échec ? Je n'en sais rien, mais en tout cas, je n'ai malheureusement pas du tout aimé l'expérience et je n'ai pas tenu jusqu'à la fin.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    272 abonnés 1 649 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 mars 2020
    C'est le dernier film d'Orson Welles, coécrit avec sa dernière épouse (Oja Kodar, qui joue "l'actrice" dans le film). Le tournage, partiel, a eu lieu dans les années 1970, maintes fois interrompu, abandonné et donc resté inachevé à la mort du cinéaste en 1985. Les rushs et les premiers essais de montage ont été repris 40 ans plus tard par Peter Bogdanovich, ami de Welles, réalisateur, également acteur dans le film. Cette post-production posthume a été guidée par les notes de Welles, ses recommandations à Bogdanovich. Et c'est finalement Netflix, à la recherche d'œuvres de prestige, qui a distribué le film abouti en 2018.
    Peter Bogdanovich a ainsi relevé un défi monstre en essayant de mettre de l'ordre dans un matériel touffu et disparate : mises en scène de discussions à bâtons rompus, d'interviews, de témoignages ponctués d'aphorismes, petites scènes filmées à l'arrache, séquences stylisées, couleur, noir et blanc… Au niveau du fil narratif, ça passe assez bien, si l'on accepte un zapping permanent, et même si tout n'est pas limpide. Mais au niveau du rythme, c'est plus problématique : le montage speed, avec beaucoup de plans courts, donnent 2 heures de dialogues à la volée et de chaos stylistique. Ça part littéralement dans tous les sens. C'est stimulant au début, puis malheureusement un peu soûlant et assommant, pour un résultat original et inclassable, certes, mais aussi très bavard et prétentieux.
    Au demeurant, ce film au joli titre, poétique, n'est pas inintéressant au regard de l'œuvre globale et de la vie d'Orson Welles, dans la mesure où c'est un évident miroir que le réalisateur se tend ici à lui-même. Il y a beaucoup d'éléments autobiographiques dans ce portrait d'un cinéaste sur le retour, créateur et destructeur, incontrôlable et despotique selon certains, ne trouvant plus de producteur pour le suivre sur des projets sans scénario, ruiné mais toujours en mouvement... Le film vaut enfin pour ses différents niveaux de mise en abyme, notamment pour le film dans le film, au style seventies intrigant, qui fait vaguement songer à Zabriskie Point d'Antonioni.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    702 abonnés 2 747 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 octobre 2018
    Netflix qui finit le dernier film de Orson Wells, ça a de quoi être cocasse. De l’autre côté du vent offre un double film passionnant dans ses enjeux et ses questionnements.

    https://www.facebook.com/la7emecritique/
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    94 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 décembre 2018
    Un temps perdu puis retrouvé, l’inachevé De l’autre côté du vent réalisé par Orson Welles est enfin visible sur le réseau Netflix, trente-trois ans après le décès de son auteur. Retour sur la genèse d’un projet cinématographique au long cours dont l’origine nous ramène plus de cinquante ans en arrière. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
    Ransom Stoddard
    Ransom Stoddard

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2018
    Le propre des génies, c'est de ne jamais s'arrêter, d'aller là où on ne les attend pas et d'être toujours en avance d'un temps, par rapport à nous simples mortels. Cet opus final de Welles - sur ce plan - ne nous déçoit pas. Je reviendrai plus tard sur ce choc cinématographique, une fois que je l'aurai revu et digéré.
    En attendant, une petite remarque sur l'étrange calcul des notes critiques d'ALLO CINE : 2 x 5 étoiles, plus 1 x 4 étoiles, plus 2 x 3 étoiles, ça ne fait pas une moyenne de 3 étoiles, mais de 4. Sans prétendre au génie d'Orson Welles, on attend au moins de la rédaction d'Allo Ciné qu'elle sache compter !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 novembre 2018
    Ce film est un mystère. Il est à voir 100 fois car d'une richesse infini, je crois que, malgré les apparences, chaque geste, chaque plan, chaque mot, mouvement, battement de cil est voulu, travaillé, millimètré. Regardez le
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