Séminaire est un petit slasher horrifico-comique suédois, et franchement, moi qui ait vu un nombre incroyable de slashers, je n’attends plus forcément d’originalité du genre, seulement de l’efficacité divertissante. Eh bien malgré tout, j’ai été assez agréablement surpris par le métrage ! L’ambiance suédoise apporte une vraie touche originale au métrage. Dans les décors (petits chalets au milieu de la forêt suédoise), dans les mœurs des personnages, dans les enjeux du film, il y a vraiment un côté suédois qui nous change clairement de ce qu’on aurait eu si le film avait été américain. Cet exotisme est appréciable, d’autant que le film est plutôt bien fichu, avec une belle réalisation, des décors sympas, une photographie soignée, ce n’est pas exceptionnel mais le métrage ne fait pas trop fauché. Toutefois, on ne va pas se mentir, ce que l’on attend d’un tel film c’est surtout les effets horrifiques, et franchement, plutôt convaincu. Le film s’avère violent, parfois assez gore, il nous montre les meurtres, il les amène assez bien et offre même de la résistance de la part des victimes, ce qui ajoute au suspens. Toutefois, il ne faut pas se mentir, le métrage, très bon au début, va vraiment décliner au fil du temps. En effet, Séminaire commence sur les chapeaux de roue côté comédie, avec beaucoup d’humour grinçant, des personnages hauts en couleur, les répliques fusent, on prend déjà un malin plaisir à imaginer ces bouffons se faire zigouiller, puis l’horreur arrive, et c’est réjouissant. Seulement, dans la dernière partie, pour une raison peu évidente, ça devient relativement n’importe quoi. Beaucoup de personnages ont des réactions clichées ou ridicules, mais le pire, c’est que ça touche surtout le méchant ! Plutôt bon et cash au début, vers la fin il devient hyper nul ! Fatigue, il étouffe sous son masque, il n’a pas mangé son quatre heures ? Vous voyez votre grand-mère ? Ben dites vous qu’au début du film elle n’a aucune chance, à la fin du film elle lui fait trois katas et l’étale au sol. Pas bien compris cette évolution qui gache un peu la fin que je trouve facile et assez mal amenée, sans compter le mobile du tueur, assez prétexte et sans saveur. Par ailleurs, le film abandonne son côté comique petit à petit, pour basculer vers l’horreur. Je trouve qu’il aurait été plus cohérent de vraiment harmoniser les deux pour avoir un sentiment moins dissonant.
Pour le casting, j’avoue ne pas connaître ces acteurs, mais tous sont bien dans leurs personnages et font le travail. L’héroïne se fait toutefois voler la vedette par des seconds rôles caricaturaux mais drôles et souvent juste dans leur description du monde du travail, de la fonction publique, des séminaires inutiles et des réunions foireuses. Franchement, je ne peux pas dire qu’on s’attache aux personnages et qu’on est triste de les voir mourir, mais même le méchant (pas le tueur, un autre !), avec son côté cartoonesque et excessif fait qu’on a plaisir à les suivre malgré tout.
Séminaire n’est pas un grand film, et certainement on pourra lui reprocher d’évidentes similarités avec des classiques du slasher, comme Scream, ce qui apparaît assez net dans certains choix de mises en scène pour les crimes. Toutefois, bien fichu, dynamique et assez gore, le résultat profite aussi de l’exotisme suédois et les amateurs devraient apprécier. 3