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Nathalie C.
3 abonnés
12 critiques
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3,0
Publiée le 14 juillet 2024
Les cadrages et les paysages, les personnages taiseux, l’importance de l’eau, font penser à Tarkowsky. Intéressant, avec un climat étrange et oppressant.
Film noir qui a inspiré "The Pledge" la première réalisation de Sean Penn. Film bien noir mais qui bénéficie de conditions techniques assez rudimentaires ce qui est normal...le mur de Berlin était tombé l'année précédente !
Ce n'est pas un polar véritablement. Plutôt une lente plongée dans un univers presque décalé où règnent l'ambiguïté et l'énigmatique. Les visages sourient étrangement à l'absurde acharnement des enquêteurs comme si ces personnages savaient que les efforts des seconds étaient vains. La musique et de vastes paysages surplombés appuient l'idée d'une résistance opaque à toute initiative.
On est en 1990, le communisme vient de s'effondrer en Hongrie, lorsque G.Feher producteur du chef d'œuvre de Bela Tarr "Satantango" réalise ce remake de l'adaptation du polar de l'écrivain suisse F.Durrenmatt (1921/1990) " la promesse".
Deux policiers ( l'un est le point d'être muté sans doute pour raison disciplinaire) sont chargés de résoudre le meurtre d'une écolière. Le principal suspect se suicide, mais le chef d'enquête persuadé de son innocence poursuit ses investigations lié par le serment effectué à la mère de la victime de retrouver le coupable.
"La promesse" fit l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques dont la plus célèbre aujourd'hui est sans doute " The pledge" de Sean Penn ( 2002).
Au plan formel le titre relève du slow cinéma ( plan séquence étirés, peu de dialogues, lenteur) et pourrait avoir été réalisé par Bela Tarr lui-même (la durée de " crépuscule" est toutefois d'une durée habituelle pour un long métrage ; " Satantango" est aussi mémorable pour sa durée de 7h30.).
Par delà le premier niveau de lecture ( la recherche d'un criminel par un policier), on peut émettre l'hypothèse que le titre en a d'autres
Le titre met sur la piste. On est à la fin d'un cycle ( le communisme en Hongrie et dans les pays satellites de l'URSS) mais peut-être aussi au passage du pays sous la coupe du fascisme .dans les années 1930 ( les uniformes des policiers, les voitures) laissent entendre que nous sommes vraisemblablement à cette période.
Le crime atroce d'une enfant, le climat envoûtant qui règnent dans " crépuscule" représentent peut être là métaphore de la tragédie de la vie, de sa part la plus noire.
Mais c'est aussi une réflexion sur le serment à partir de " la chaotique incertitude de l'avenir" ( selon l'expression.de H. Arendt).
Faire une promesse c'est nous engager face aux contingences parfois absurdes du futur ; mais c'est aussi l'affirmation de notre part de Liberté. Tenir notre parole ne dépend que de nous.