Premier long-métrage écrit et réalisé par Drew Hancock, Companion est un film aussi surprenant que bon. L'histoire nous fait suivre John et Iris, un jeune couple à l'allure parfaite. Seulement, lors d'un week-end entre amis, un secret bien gardé fait tout basculer, faisant virer au drame leur union. Ce synopsis, volontairement nébuleux afin de ne rien révéler, s'avère particulièrement intrigant à visionner pendant toute sa durée d'un peu plus d'une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à un scénario à concept comportant de nombreux rebondissements et se voulant totalement imprévisible au fil des minutes. Cela le rend fort intéressant car on ne sait pas à quoi s'attendre, le récit pouvant constamment évoluer et changer de direction. Celui-ci mêle très bien tous les genres qu'il représente, à savoir l'épouvante, la romance, le thriller psychologique ou encore la science-fiction, tout en implémentant également une dimension humoristique assumée lors de certains passages. Et ce ton employé entre gravité et comédie fonctionne bien en décrochant quelques rires entre deux moments de tension. Car le métrage se veut quand même avant tout sérieux et traite de sujets poussant au questionnement concernant les technologies avancées et les rapports de dominations et de contrôle menant à une réflexion sur la découverte de soi. De plus, le message féministe s'incorpore de façon naturelle et se veut donc parfaitement audible. L'ensemble est bien porté par des personnages consistants, interprétés par une distribution convaincante comprenant Sophie Thatcher dont la plastique crève l'écran, Jack Quaid, moins charismatique dans son rôle qu'il campe tout de même convenablement, Lukas Gage, capable de changer d'émotions en un claquement de doigt, Harvey Guillén plein de sympathie, Megan Suri, plus en retrait et Rupert Friend en homme caricatural. Tous ces individus entretiennent des relations changeantes procurant de nombreux sentiments divers et variés. Des échanges soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain s'avère bonne. Sa mise en scène n'est pas très créative mais elle fait le boulot et nous offre quand même quelques scènes marquantes. De plus, elle évolue dans un cadre appréciable dans un lieu coupé du monde extérieur en pleine nature. Ce visuel lumineux et sanglant est accompagné par une b.o. agréable raccord avec l'ambiance entre compositions inquiétantes et titres plus légers se voulant en décalage avec la gravité des faits. Cette romance futuriste s'achève sur une fin satisfaisante venant mettre un terme à Companion, qui, en conclusion, est un film méritant d'être découvert.