Les familles Le Quesnoy et Groseille n'auraient jamais du se rencontrer. Mais elles apprennent que douze ans plus tôt, conséquence d'une embrouille sentimentale entre une infirmière et un accoucheur, leurs nouveaux-nés ont été échangés. Etienne Chatiliez réalise une satire de moeurs aussi subtile que vacharde. Par le biais du jeune Momo (Benoît Magimel, eh oui), réintégrant la famille Le Quesnoy contre rétribution des Groseille, le réalisateur met en parallèle les existences contrastées des uns, représentation caustique de la bourgeoisie catho, et des autres, façon de Thénardier de banlieue. Le ton est corrosif et c'est dans les portraits plus que dans le scénario -où l'on suit désormais la tentative d'adaptation du "sauvageon" Momo dans sa nouvelle famille de bourgeois insipides- que la comédie est la plus habile. Au mode de vie châtié des Le Quesnoy (mère au foyer, père cadre supérieur), entre catéchisme, argenterie et habits du dimanche, répond celui, populaire et vulgaire, des Groseille. Ma préférence de spectateur va aux premiers, peut-être parce qu'ils ont été moins souvent et moins bien dessinés au cinéma (à l'époque), tandis que les Groseille ont été, d'une certaine manière, consacrés par les Deschiens. André Wilms et Hélène Vincent, dans le rôle des parents Le Quesnoy, sont excellents. Aidés par des dialogues savoureux, ils sont remarquables dans l'expression des valeurs de leur classe, à peine caricaturée, autant que dans le désarroi, voire l'abattement, où les plonge l'intrusion des populeux Groseille.
Un film divertissant, bien joué et au scénario prenant, certaines scènes et situations sont très drôles, dont le fameux spoiler: "La sal*pe!" . Cependant on n'est pas passionné par l'histoire pour autant, le dernier quart d'heure est fouillis et la fin est brutale et mal amenée.
L'idée première du scénario est excellente et un excellente base pour une très bonne comédie ! Pour autant le scénario global est assez pauvre. La comédie est plutôt pas mal pour l'époque. Côté réalisation, je trouve ça un peu léger. Magimel est déjà le meilleur comédien du film à 14 ans. 13/20.
Ces fameuses comédies de mœurs propre à notre cinéma, qui parfois font des films oubliables, mais parfois, comme dans le cas de "La vie est un long fleuve tranquille", ces classiques aux personnages, dialogues et scènes cultes, le tout enrobé dans un humour intemporel.
Film fort sympathique par ces répliques cultes et sont cotés moqueur des deux milleux sociaux . L'acteur de Maurice joue très juste bien que son changement de comportement en quittant les lequesnoy soit un peu trop rapide. Ça reste tout de même un film comique
L’énorme succès que fut « La Vie Est Un Long Fleuve Tranquille » tient à plusieurs raisons. D’abord le scénario, certes très cynique au final, est fort interessant, car il renouvelle astucieusement le concept sur lequel reposait le conte de Mark Twain « The Prince And The Pauper (= Le Prince Et Le Pauvre). Ensuite, les acteurs, pour la plupart, inconnus à l’époque sont absolument brillants. Autant les adultes telle Hélène Vincent, que les très jeunes, comme Benoît Magimel. Enfin, les répliques claquent à chaque scène, car très travaillées. Cependant, la raison principale expliquant la pluie de Césars et autres récompenses reçues par le film, est que tous les messages subliminaux que fait passer Etienne Chatiliez, sont autant d’illustrations de la propagande que véhiculait l’élite politico-médiatique durant les décennies 80 et 90. Ainsi la vision caricaturale que donne Chatiliez du milieu Catho est en totale osmose avec le traitement sarcastique, par les médias, des manifs des défenseurs de l’enseignement privé, attaqué par les réformes Mittérandiennes. L’exagération du racisme, que l’on voit dans le film perpétré, par des classes populaires françaises vis-à-vis des Maghrébins, est en parfaite harmonie avec les interventions sur les plateaux télé, ou avec les discours durant les les manifs, qu’assénaient quotidiennement les représentant d'organismes tels que SOS Racisme, pures émanations du gouvernement socialiste. Enfin l’image que le film montre de la police, et de l’école, comme étant des institutions, essentiellement au service des classes bourgeoises, et d’une France Blanche, correspond à l’imprégnation irrémédiable dans les facs de journalisme, et de sciences sociales des théories de Bourdieu, et Foucault. Imprégnation qui a préparé la pensée Woke et racialiste en vogue aujourd’hui.
Difficile de croire aujourd'hui que cette comédie d'Étienne Chatillez a eu un tel succès critique et commercial à sa sortie tant elle paraît finalement assez convenue. On rit toutefois de bon cœur, et l'on se satisfait de voir que le réalisateur a la grâce de ne jamais traiter ses personnages avec mépris.
Comédie gonflée et sans gêne, qui fait le grand-écart entre deux mondes sociétaux, jouant des extrêmes en les confrontant pour mieux en faire exploser les codes: le premier film de E.Chatillez décape et dépoussière par un humour caustique notre société de classes dans les années 80, en caricaturant sans filtre une bourgeoisie catho engoncée dans ses principes de vie, face à une classe populaire grossière, hédoniste et pècheresse. A l'image de Momo et des Groseille, le réalisateur-scénariste joue au ver rongeur et malsain dans la pomme luisante et pourrissante que représente les Le Quesnoy: l'ensemble donne une comédie pleine d'humour et de désarroi comique dont on retiendra quelques scènes cultes et des répliques qui résonnent encore plus de 30 ans après sa sortie. Oui, parfois E.Chatillez a la louche un peu lourde et peu subtile dans sa charge humoristique. Il filme d'ailleurs assez classiquement et platement (même si les images sont pleines de détails croustillants). Mais "La vie est un long fleuve tranquille" demeure une pépite à l'apparence innocente, mais dont l'humour acide et sans retenue en fait une œuvre mythique et précieuse.
Le film présente l'univers de deux familles complètement opposées dans le Nord de la France. L'une riche et catholique, l'autre pauvre et socialement défavorisée. C'est aussi l'occasion de découvrir les premiers pas de Benoît Magimel dans le rôle de "Momo". Le souci, c'est qu'il manque un certain humour dans ce choc des cultures. On sourit sans rire pour autant. De même, le film dispose d'aucune fin et de réelle conclusion. Dommage.
C'est un bon film, le contexte de l'histoire est amusant. Le film est humoristique même exagéré et c'est ce qui le rend drôle je trouve. Les acteurs jouent bien, malheureusement, le film selon moi n'a pas vraiment d'histoire, ce n'est pas du très grand cinéma, il manque quelque chose, c'est dommage.
Premier long d'Etienne Chatiliez et considéré comme un classique depuis bien longtemps, je me suis lancé plutôt sereinement dans le visionnage de ce métrage. Alors je ne sais pas s'il a mal vieilli mais en terme d'humour ça manque quand même pas mal de peps ! D'ailleurs dans l'ensemble, on ne peut pas dire que ce soit hilarant, ça tire même pas mal sur le drame parce que les familles croquées, avec leurs qualités et leurs défauts, ne sont pas si loin de la réalité finalement ... Maintenant le casting est intéressant, l'idée de base aussi mais ça ne décolle jamais vraiment, on traverse l'existence de ces deux familles et puis on disparait sans vraiment s'être attaché à qui que ce soit. En fait ça manque de rebondissements puisque dès le départ les dés sont jetés et par la suite, ça reste finalement assez plat, je ne regrette pas de l'avoir vu mais j'en attendais forcément plus.
On décèle facilement dans "La vie est un long fleuve tranquille" les caractéristiques qui ont influencé certaines des comédies françaises de ces dernières années. On prend deux milieux sociaux opposés, on les caricature avant de les mélanger pour créer des situations comiques. Cette recette fut maintes fois user par la suite avec plus ou moins d'efficacité et de succès. Pour ce qui est de "La vie est un long fleuve tranquille", il y a de l'idée mais son action humoristique est assez limité. Pas de rires, quelques sourires, rien de plus. On apprécie la critique (bien que peu subtile) de cette fracture sociale entre le bourgeois et le prolétaire dans une France des années 80. Sympathique mais rien de transcendant.
Découvrir ce film célèbre 30 ans après sa sortie ne provoque pas les mêmes ressentis puisque il avait été conçu pour plaire aux spectateurs de la fin des années 80. Le temps s'est écoulé et aujourd’hui il ne serait pas politiquement correct de recommencer une telle comédie de mœurs. C’est d’ailleurs la preuve qu’une censure existe encore : celle qui impose la crainte de faire un ‘’bide’’. Cela étant dit ce film se regarde avec plaisir grâce aux comédiens tous excellents avec une mention particulière pour Hélène Vincent. C'est sur elle que repose toute notre mauvaise conscience due à nos éclats de rire malseins. Contrairement au ‘’diner de cons’’ ou les cons seront finalement les salauds, ici la bêtise s’en sortira sans dommages au mot fin. Malgré les apparences (masquées le plus souvent par le temps passé sur les divers engins de communication), rien n’a changé mais ce film ne ferait plus recette. Il est cependant heureux qu’il existe. La mise en scène sans découpages soignés ne permet pas d’émotions artistiques en dehors du plan final.