Florent Bernard, FloBer pour les connaisseurs est un symbole de l’humour qui brille depuis longtemps parmi les scénaristes « d’internet ». Il n’a de cesse de se réinventer, ayant fait partie de Golden Moustache, collaborant avec Canal + pour « La Flamme » ou créant le « Floodcast », un des podcasts les plus écoutés en France. Cette-fois, il s’attaque au cinéma avec sa première réalisation et je dois dire que c’est très prometteur pour la suite. « Nous, les Leroy » raconte la drôle de rupture qui s’effectue au sein d’une famille ordinaire lorsque la mère, Sandrine, annonce au père, Christophe, son intention de divorcer. Dévasté, il souhaite organiser un dernier week-end avec Sandrine et ses deux enfants pour retracer les moments phares de leur couple.
Je m’attendais à un bon moment en salle, faisant confiance à FloBer dont j’aime déjà beaucoup le travail et j’ai passé un excellent moment. Je dois bien le dire, le film, sans être exceptionnel, est sincèrement très bon, en tous cas plus que ce que je pensais. On y parle d’amour, de famille et de jeunesse avec un mélange de légèreté, de mélancolie et d’insouciance. Toujours est-il que c’est un visionnage plein de fraîcheur. Dès les premières secondes, j’ai su que j’allais aimer. Et pour cause, le film s’ouvre sur un enchainement de plans qui nous font découvrir les messages sur le répondeur des parents, de leur rencontre à aujourd’hui, un procédé intéressant accompagné par des vues d’une agréable mouvance. Car ce qui fait la force du film, c’est qu’il ne fait pas une fausse note. La réalisation est merveilleuse, orchestrant le tout avec un œil qu’on devine bienveillant et surtout plein d’inventivité (chaque plan est soigné). Les acteurs campent tous leur personnage avec un stupéfiant réalisme et cela s’applique à chacun d’entre-eux : José Garcia qui parvient en un regard à nous faire sourire ou à nous émouvoir, Charlotte Gainsbourg qui incarne avec puissance une mère dépassée, ainsi que Hadrien Heaulmé et Lily Aubry, les deux ados qui jouent avec la même justesse (et jusque dans les « petits rôles » dans lesquels on reconnaît des figures marquantes de l’univers du réalisateur à la manière d’Adrien Ménielle en serveur atypique). L’humour récurrent fait toujours mouche sans aller chercher bien loin, se basant sur l’absurdité de certaines situations : on y parle autant de l’étrange phénomène de l’érection dans un bus que de mauvais caricaturistes. Les musiques sont toujours bien choisies pour apporter une frivolité dans certaines scènes malgré un contexte inévitablement dramatique. Et enfin, les décors qui constituent ma mention spéciale et qui m’ont tout du long impressionné tant ils sont riches et soignés (notamment quand on découvre le premier logement des parents dans lequel les murs sont recouverts de références au cinéma tel que Georges Méliès et à la musique avec les Beatles ou Queen, c’est un plaisir de détailler chaque cloison et de reconnaître toutes ces figures emblématiques). Les rebondissements s’enchaînent, on ne s’ennuie pas une seule seconde, foncez !