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    Ici et là-bas
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ici et là-bas" et de son tournage !

    Naissance du projet

    A l'origine, les producteurs Philippe Rousselet et Jonathan Blumental sont venus voir Ludovic Bernard avec un scénario original de Sarah Kaminsky et Kamel Guemra, dont le titre a tout de suite plu au réalisateur : "Je l’ai lu rapidement et je les ai rappelés pour leur dire que ce projet n’était pour personne d’autre que moi ! (rires) Car j’aime ce genre de film, qui mêle émotion et humour, comme L’Ascenstion auquel il me faisait penser". Ludovic Bernard a ensuite modifié quelques détails dans ce scénario, comme il l'explique :

    "Il y avait dans le scénario original, davantage de scènes traitant de la différence d’être noir ou blanc dans la France d’aujourd’hui qui nous semblaient un peu clichées et donneuses de leçons. Nous avons choisi de les supprimer. Non par crainte du regard des autres mais parce qu’elles n’apportaient rien au récit."

    Qui pour les 2 rôles principaux ?

    Avec Ici et là-bas, Ludovic Bernard retrouve Ahmed Sylla après L'Ascension. Le cinéaste a tout de suite pensé au comédien pour le rôle de Sékou. Il se rappelle : "Évidemment, on a une relation très forte : L’ASCENSION, c’était un peu notre Everest à tous les deux et j’avais très envie de le retrouver. Il m’a dit oui en moins de 24 heures. Ensuite, très vite, le nom de Hakim Jemili s’est imposé. D’ailleurs, quand j’en ai parlé à ma fille, j’ai entendu un hurlement de joie ! (rires) Il a lu le scénario très rapidement et il m’a dit oui, lui aussi."

    "Pour l’anecdote, dans la vraie vie, il est marié à une Sénégalaise. Ses racines viennent donc du Maghreb et du Sénégal, et il connaît bien la question des tensions identitaires. Autant dire que l’idée de jouer un garçon qui s’appelle Adrien ne lui posait aucun problème."

    Patrimoine

    Ici et là-bas est un film qui parle de la France d’aujourd’hui et de son patrimoine. Ludovic Bernard confie : "C’est une France diversifiée, une France qui est belle, et je me refuse à croire les discours déclinistes que j’entends constamment. Je ne cherche pas à faire de politique, mais notre France est belle. J’ai eu la chance de beaucoup voyager avec ce film et d’être émerveillé, de redécouvrir des paysages de bord de mer et de campagne. C’est ainsi qu’on a traversé toute la France en voiture pour capter des images de la campagne et pour que le spectateur ressente le voyage."

    Retrouvailles

    Ludovic Bernard retrouve Annelise Hesme dans le rôle de la patronne de la fabrique de confitures, qu'il avait dirigée dans 10 jours encore sans maman.

    Côté photographie

    Côté photographie, Ludovic Bernard voulait marquer chaque région avec sa propre authenticité : "C’était primordial et il était inenvisageable, par exemple, de filmer des scènes censées se dérouler à Paimpol ailleurs qu’en Bretagne ! Au départ, le film est dans des tons bleutéas et froids, puis à mesure que les personnages évoluent dans leur trajectoire, les couleurs deviennent plus chaudes. Et bien entendu, la gamme chromatique est encore plus solaire au Sénégal qu’en France. C’est une direction qu’on a assumée avec Vincent Richard, le chef-opérateur du film."

    Inversion des stéréotypes

    Ici et là-bas joue sur l’inversion des stéréotypes : le personnage blanc veut obtenir un passeport sénégalais pour rentrer "chez lui", tandis que le personnage noir fait tout s’intégrer. Ludovic Bernard note : "C’est ce qui m’a beaucoup plu dans le scénario. Ce sont des antagonismes qui sont très forts en comédie, qui peuvent donner lieu à des quiproquos et nourrir un discours qui parlera à beaucoup de monde aujourd’hui. Car la France 'black blanc beur' dont on était si fier à l’époque de la Coupe du monde de football, en 1998, a cédé la place à une exacerbation des tensions entre les communautés."

    "On parle désormais plus souvent de racisme, de communautarisme, et à travers les dialogues des deux protagonistes, le propos du film en la matière est très sain : Adrien et Sékou parlent vrai et ont des choses subtiles à dire sur leur histoire et sur leur envie d’être des hommes d’aujourd’hui."

    Côté bande-originale

    Côté musique, Ludovic Bernard voulait être moderne et classique en même temps : "Je voulais un peu de jazz et de blues pour donner du rythme, et ne pas trop abuser des violons sur les scènes émotionnelles. Il s’agissait donc de trouver une légèreté qui se traduise à travers la musique", précise le metteur en scène.

    Un road-movie

    Le film est un road-movie entraînant le spectateur du Sénégal à Paris, de la Bretagne à Uzès, de Berck à Troyes, etc. : "C’était d’autant plus compliqué qu’on tournait sans filet ! À chaque fois, on avait très peu de temps, et à peine arrivés, on savait qu’on devait repartir pour une nouvelle destination. Au total, on a tourné à Paris, Berck, Meaux, Paimpol, Paimpont, Troyes, Toulon, Marseille, et au Sénégal évidemment ! Pour la séquence en Bretagne, que je trouve très drôle et touchante, on a fait venir d’authentiques danseurs bretons, en costumes traditionnels."

    "Et il en est de même pour la fête médiévale à Uzès. Je me suis servi de ce qui existe dans chacun de ces terroirs, sans jamais me moquer de qui que ce soit. Le film part d’un principe : ne jamais tourner en dérision les situations qu’on décrit. Il n’y a aucun second degré dans notre regard sur ces différents univers", se souvient Ludovic Bernard.

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