… Et surtout complètement ailleurs !
Hélas, le nouveau film de Ludovic Bernard est, pour moi – mais j’ai bien l’impression de ne pas être le seul à le penser – un flop complet, malgré les bonnes intentions et les bons sentiments. Installé depuis 15 ans au Sénégal, Adrien mène une vie paisible au côté de sa compagne Aminata. Lorsqu' il est renvoyé en France pour un problème de visa, il débarque chez Sékou, un cousin éloigné de sa femme, qui travaille comme commercial à Paris. Contraint par sa patronne d'aller en régions à la rencontre de clients, Sékou n'a d'autre choix que d'embarquer ce drôle de cousin dans un tour de France qui leur réserve bien des surprises. 90 minutes à contretemps. Quand ça se veut comique, ce n’est pas drôle, quand ça vire à l’émotion, c’est pathos à souhait. Raté je vois dis.
Remarquez, quand on consulte la filmographie de ce cinéaste, on n’est pas surpris. A part son 1er long, Au bout des doigts, qui laissait espérer, il a plongé dans le médiocre avec les 2 10 jours sans maman et Mission basque, seul L’ascension était présentable. Mais là, c’est la grosse rechute. Faire une comédie sur les tensions identitaires, ce n’est pas nouveau et en même temps très casse gueule, sans croûler sous une avalanche de clichés ou de bons sentiments moralisateurs. Mais, en l’occurrence, il n’évite aucun des écueils pévisibles d’où le… naufrage. Seule originalité du scénario, l’inversion des stéréotypes : le personnage blanc veut obtenir un passeport sénégalais pour rentrer « chez lui », tandis que le personnage noir fait tout s’intégrer. Le problème, c’est que ça ne tient pas 90 minutes. En résumé, un road-movie poussif du Sénégal à Paris, de la Bretagne à Uzès, de Berck à Troyes, etc… La France est belle, mais son cinéma, pas toujours.
Ahmed Sylla, qui est bourré de talent, fait ce qu’il peut mais, là, il peut peu vu l’aspect caricatural de son personnage. Mais ce n’est rien à côté de l’insupportable Hakim Jemili, qui en fait des tonnes dans un rôle beaucoup trop grand pour lui. Le reste de la distribution joue les utilités plus ou moins avec bonheur en servant la soupe au duo star. Vous pouvez donc éviter ce gloubiboulga scolaire et démonstratif, nourri aux clichés et aux stéréotypes. Ici et là bas ? Jamais au grand jamais !