Avis sur Rodéo

Un père, sa fille de 9 ans, dans un périple vers l'ouest du Canada et l'Alberta..., et un gros truck en plus ! De course de camions, fumées noires et klaxons stridents, il en est bien question au début de Rodéo, le premier long-métrage de Joëlle Desjardins Paquette, mais ce n'est que le prélude à un véritable road trip; pour lequel c'est bien le voyage qui compte, plus que la destination. Tout est contenu dans cette relation difficile entre un père immature, suffisamment lucide pour se traiter de "ostie d'cave" (trop vulgaire pour être traduit) et une fillette sensible qui a bien compris quel genre de type instable était son père. Bref, l'itinéraire relationnel entre ces deux-là sonne des plus classiques mais le scénario parvient à ne jamais lasser, grâce aux rencontres de hasard et à une mise en scène sans ostentation mais délicate, qui alterne entre scènes dans la cabine du camion et paysages canadiens qui déroulent leur infinité. Il y a de la poésie dans ce cinéma intimiste, rien de révolutionnaire ni d'exceptionnelle dans l'histoire elle-même, mais une interprétation à la hauteur avec le duo constitué de Maxime Le Flaguais et de Lilou Roy-Lanouette, cette dernière très naturelle et parfaitement exempte de toute minauderie.

Démesure est le mot qui vient à l'esprit. Des paysages grandioses traversés par d'interminables routes droites. Des camions, surpuissantes bêtes de course. Démesure aussi au niveau de cette relation père-fille, celle d'un amour insondable.

Un film à éviter honnêtement. Les couleurs sont ternes, les acteurs peu investis, les scènes de rides vraiment téléguidées. Dommage