Le film m’a roulé dessus, j’en suis ressorti KO et c’est clairement un IMMENSE coup de cœur de ce début d’année. Le plus frustrant, c’est que je vais essayer d’en dire un minimum pour vous laisser découvrir ce petit bijou…
Pour faire court, Ellias, nouveau directeur d’une maison de haute couture française, apprend la mort de son père et va au Québec régler la succession. Un père avec lequel il a coupé les ponts il y a vingt ans et dont, à l’image du spectateur, il va découvrir sa vie là-bas, son entourage et le terrible héritage qu’il lui laisse…
Xavier Legrand, après son excellent JUSQU’À LA GARDE, montre une nouvelle fois à quel point il maitrise la tension. Le film s’ouvre sur la spirale d’un défilé de mode, une spirale dans laquelle sera entrainé le protagoniste. Son film tisse ici diaboliquement sa toile avec une efficacité redoutable. Il n’épargne jamais le spectateur, ni son héros et l’électrochoc est d’autant plus puissant. La violence phycologique est implacable et vient attraper le spectateur aux tripes, sans jamais relâcher son étreinte.
Marc-André Gondrin est grandiose et porte littéralement le film sur ses épaules en proposant des scènes d’émotions qui ravagent le spectateur.
Le film est aidé par une très bonne mise en scène, faisant la part belle au hors champs et quelques très bonnes idées, comme les sublimes ellipses temporelles…
Xavier Legrand nous offre un drame terrifiant et extrêmement maitrisé. En deux films le réalisateur n’a cessé de m’impressionner et il je suis déjà impatient de découvrir son prochain long métrage.
J’aurai tellement de choses à dire, mais je préfère m’arrêter là et vous inciter à foncer le découvrir en salle, en vous ayant prévenu que vous risquez de vous prendre un uppercut qui laissera des traces…
Réussir un deuxième film est, dit-on, ce qu'il y a de plus compliqué. Cela doit l'être encore plus lorsque son premier (Jusqu'à la Garde, ici, en l'occurrence) a été porté aux nues et même récompensé du César du Meilleur Film en 2019.
Xavier Legrand a mis en place plusieurs stratégies pour alléger cette difficulté et faire en sorte que son nouveau long métrage ne souffre pas trop de la comparaison avec son prédécesseur. Tout d'abord, en se délocalisant et en s'appuyant sur un casting quasi exclusivement Québecois puis, même s'il poursuit ici sa réflexion sur la violence intra familiale, en évitant de l'aborder de nouveau sous un angle sociétal, comme dans Jusqu'à la Garde.
Pour autant, ce Successeur semble diviser depuis sa sortie et même provoquer des réactions épidermiques chez certains.
Une des raisons probables est que, plus qu'un drame, le film est une vraie tragédie et qu'il faut donc accepter de s'y plonger complètement pour en supporter les excès et certains choix scénaristiques dont notamment un qui divise plus particulièrement : une des décisions du personnage principal qui peut paraître invraisemblable, mais qui peut aussi s'expliquer et sans laquelle le film n'aurait pas la portée qu'il a. Ce dernier prend alors une autre dimension et nous permet de nous interroger sur la question de l'hérédité et sur la possibilité ou non de s'affranchir du poids de l'héritage familial.
Une chose est sûre, Xavier Legrand confirme son talent de metteur en scène. S'il nous avait laissé entrevoir son talent pour générer chez le spectateur angoisse et terreur dans le cadre d'une séquence finale, sidérante d'effroi, dans Jusqu'à la Garde, il parvient ici à nous faire sursauter et à instaurer une tension constante et éprouvante avec davantage d'efficacité que le raté Sleep, sorti le même jour, et pourtant film de genre.
Et rien que pour ça, mais aussi parce qu'il dépeint avec une belle intensité la descente aux enfers d'un homme (Marc-André Grondin, aux capacités lacrymales impressionnantes !), jusqu'à une fin inexorablement tragique, l'on peut dire que le test du deuxième film est totalement réussi !
Le film m’a littéralement pris aux tripes… J’ai lu dans certaines critiques, que l’on pouvait avoir du mal à s’immerger et s’identifier au personnage, notamment pour certaines de ses décisions contradictoires et quelques contresens du film qui nous semblent tout d’abord absurdes…… Et ce sont ces décisions qui nous amènent ces émotions, ces coups au ventre et cet ébahissement par moment Certes, en tant que spectateur cela peut nous sembler incohérent, mais en se plongeant dans la psyché, l’état émotionnel, d’urgence et d’incompréhension dans lequel est notre personnage, ces decisions-clé perdent en absurdité N’oublions pas que l’être humain est une boule d’émotions, de contradictions et que si notre espèce se déshabillait de cette incohérence, notre histoire et notre monde serait bien différents…
Après son excellent « Jusqu’à la garde » où le corps de Denis Menochet étouffait le cadre jusqu’à asphyxier le spectateur Xavier Legrand est de retour avec un nouvel épisode de sa trilogie sur le patriarcat. Cette fois on suit au Canada un enfant du pays devenu star de la mode à Paris qui revient pour l’enterrement de son père qui a bien plus de secrets qu’il ne l’imagine. Le titre est excellemment trouvé puisque l’on parle bien d’une transmission : celle du « mâle ». Mais la manière dont le film bascule dans l’horreur est si ridicule qu’elle gâche une grande partie du plaisir de le regarder.
Totalement pris par ce film et son ambiance. On oubliera le sur-joué de quelques scènes et celle peu convaincante de "l'escalier", pour ne retenir que l'intrigue haletante et terrifiante dans laquelle nous emmène le réalisateur.
Le Successeur est un film dérangeant dont on ne sort pas indemne. Marc-André Grondin est magistral. Quel choix fait-on quand notre père est un monstre ? Pourquoi ? A t-on d'ailleurs la possibilité de faire des choix ? C'est un film bien fait qui distille son suspens avec brio.
Vous voulez que j'vous raconte? Noooon, surtout pas! Faites comme moi, ne lisez que le strict minimum sur ce film avant d'aller en salle! Sachez juste que j'ai aimé !!!
Excellent thriller, extrêmement bien construit autour d’une relation père-fils chargée. Le film est porté avec talent par Marc André Grondin. Je recommande.
Avec Le successeur, de Xavier Legrand (celui de Jusqu'à la garde), nous suivons un jeune styliste de haute couture qui a rompu avec sa famille, ses origines, un passé sans doute difficile et qui a même changé de prénom. Mais la mort de son père haï va l'obliger à retourner au Québec pour les obsèques. Ce père qu'on devine toxique et sans coeur ne lui aurait laissé que la crainte et l'angoisse d'une affection cardiaque, mais il va bientôt se trouver confronté à un héritage beaucoup plus terrible … Après les débuts d'un thriller angoissant à énigme, le film prend bientôt un virage surprenant qui va mettre le spectateur très mal à l'aise : le héros, rattrapé par un passé qu'il avait fuit, s'engage dans un tourbillon infernal où il aura bien du mal à échapper à l'ascendant paternel. L'ascendant : c'est le titre du bouquin d'A. Postel dont est adapté le scénario. Un film trouble et tordu qui laisse lentement le spectateur envisager le pire. Avec encore une bande son remarquable qui nous laisse imaginer ce que le film ne veut pas nous montrer. Effet d'angoisse garanti ! Malgré quelques longueurs quand le héros se fait trop larmoyant face à cet héritage difficile à assumer.
Tous les films de Xavier Legrand parlent de possession. Possession de la relation du fils au père, ou beaucoup d’intrigues dans le film, ne sont pas dites, ne sont pas montrées, où sont suggérées. L’horreur ne peut que se déployer dans l’imaginaire du spectateur.
J’en tremble encore, Lorsque un élément sur la vie du père refait surface, le personnage principal se retrouve malgré lui confronté à un engrenage dévastateur. La tension sur certaine scènes est folle avec une caméra qui fait parfois exprès de ne pas nous montrer l’action pour nous laisser imaginer, c’est tout simplement brillant de bout en bout!