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Paulin S.
5 abonnés
43 critiques
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4,0
Publiée le 25 février 2024
Legrand nous offre en drame asphyxiant qui s'inscrit dans la continuité de jusqu'à la garde. Dans un registre différent certes, mais il parvient comme dans son précédent long-métrage à étouffer ses personnages et par extension à nous étouffer en tant que spectateur. Le scénario prend aux tripes, et l'on en vient à ressentir horreur et fascination sur cette histoire glaçante. Le film a une rythmique efficace, et il parvient à nous surprendre jusqu'au bout. Marc-André Gondrin est extrêmement convaincant dans ce rôle de couturier sous ventoline, il touche juste. Le grand bémol du film se trouve dans l'imagerie et la composition. Les cadrages sont timides et plutôt plats. J'en attendais plus après jusqu'à la garde. Hormis les scènes marquantes du scénario le remplissage adjacent nous offre des scènes en champs-contre champs bien ennuyeuses et sans plus value esthétiquement parlant.
Film très déroutant, les 20 premières minutes ne laissent en rien présager de la suite du film. La réalisation est de qualité. On a affaire à un thriller rondement mené et très bien écrit. Le rebondissement principal du film est bien trouvé et nous pousse à nous interroger sur de nombreuses choses. Néanmoins j’ai trouvé le film trop long et l’atmosphère un peu angoissante je ne m’attendais pas à un film de la sorte
Le successeur" a été une énorme claque dans la figure pour moi. Dès le début du film, j'ai été happé par l'esthétique et l'ambiance musicale du défilé de mode. Ensuite je me suis laissé porter par le récit, qui nous laisse imaginer une histoire assez classique sur un fils qui renoue avec son père après sa mort. Quelle surprise de voir où nous emmène l'œuvre ! J'ai été bousculé, glacé, horrifié, prenant claque sur claque au fil des révélations plus choquantes les unes que les autres. Le rythme est très bien pensé, piégeant le spectateur naïf comme dans une toile. absolument a voir!!!!!
Il y a longtemps que j'avais vu un aussi bon thriller. Une excellente surprise car, si je connaissais le réalisateur de "Jusqu'à la garde", j'ignorais tout des acteurs de ce film qui jouent juste. C'est prenant et intelligent. La dernière demi-heure est notamment assez brillante. Avoir sans hésiter.
J’en tremble encore, Lorsque un élément sur la vie du père refait surface, le personnage principal se retrouve malgré lui confronté à un engrenage dévastateur. La tension sur certaine scènes est folle avec une caméra qui fait parfois exprès de ne pas nous montrer l’action pour nous laisser imaginer, c’est tout simplement brillant de bout en bout!
Excellente dernière heure de film. L'intrigue, l'intensité,le dénouement c'est très bon. La première partie ne semble rien apporter....le film aurait été merveilleux si le début avait eu la même intensité que la fin .
La bande annonce ne dévoile rien de l'intrigue, et il ne faut pas trop en dire pour ne pas gâcher la découverte de ce très bon film. malgré quelques incohérences, on suit l'intrigue avec le personnage principal et on découvre les secrets de famille suite à la mort de son père.
Vous voulez que j'vous raconte? Noooon, surtout pas! Faites comme moi, ne lisez que le strict minimum sur ce film avant d'aller en salle! Sachez juste que j'ai aimé !!!
Le Successeur n'est pas du tout le film auquel je m'attendais. En un mot de dirais "éprouvant". Ça relève d'ailleur plus du thriller que du drame. En tout cas c'est bien ficelé, bien construit, bien filmé, et incroyablement bien interprété. On peut lui reprocher certaines longueurs, et le scénario est assez avare en explications, ce qui valorise notre opinion de spectateur, mais peut aussi nous frustrer car certaines questions ne trouveront pas de réponse, et on peut avoir du mal pendant un temps à cerner le comportement des personnages. Dans la globalité j'ai été surpris, et scotché à mon siège devant les horribles surprises qui nous sont amenées. Je recommande.
Vous pensiez avoir été suffisamment troublé par Xavier Legrand avec son long-métrage « Jusqu’à la garde » et sa série « Tout va bien » ? « Le Successeur » va vous retourner les tripes et le cerveau. Alors que sa carrière dans la mode explose en France, un homme doit retourner sur ses terres canadiennes pour régler les funérailles de son père qu’il ne connaît pas. Au fil du récit, le drame va plonger le spectateur dans un thriller inattendu, terrifiant et bouleversant. Pour couronner le tout, le réalisateur offre la tête d’affiche au trop rare Marc-André Grondin, qui livre ici son plus beau rôle.
Sept ans plus tôt, Jusqu’à la garde nous avait scotché au fin fond de notre siège pour sa maîtrise de la tension et à la force d’un cadrage millimétré. Ce premier long-métrage de Xavier Legrand ne pouvait pas mieux lancer le cinéaste dans une carrière qui lui reste à dessiner. Comment enchaîner après tel succès ? Comment gérer une telle pression ? Le successeur semble tout indiqué pour y répondre et avec beaucoup d’audace. Nul besoin d’attendre plus longtemps pour que l’on se jette vers ce nouveau récit, d’une noirceur qui n’a d’égal que sa fureur.
Ouverture en rythme et haut en couleur, nous sommes rapidement plongés dans un défilé de mode, dont le parcours en spirale est significatif. Cette débauche promotionnelle justifie toutefois le sacre à venir d’Ellias Barnès (Marc-André Grondin), dont les créations sont à destination de la gent féminine. En cet instant, Legrand prend la peine de tourner sa caméra sur la superficialité de cette grande exhibition, redondante mais particulièrement envoûtante. Pourtant, la suite du programme est imprévisible pour le couturier. Bien qu’il sente un rapprochement entre sa douleur à la poitrine et le décès inattendu de son père, il va peu à peu découvrir la trajectoire cyclique et tragique dans lequel il se trouve.
Ayant coupé les ponts avec son dernier parent vivant, Ellias est amené à suspendre ses projets professionnels pour remettre de l’ordre dans sa vie privée. Pressé d’en finir avec les paperasses administratives et les obligations cérémoniales, il ausculte la maison familiale pour remballer ses souvenirs indésirables, une fois pour toutes. Mais dans ces longues années d’absence, son père a vécu auprès de personnes qui le considèrent et qui l’aimaient comme un frère. C’est notamment le cas lorsque Dominique (Yves Jacques) débarque sur son palier pour présenter ses condoléances. Mais Ellias ne veut pas les accepter et ne pourra pas digérer plus longtemps ce genre d’affection qui le dépasse car, entre ces murs, il découvre que le paternel ne vivait pas religieusement d’air pur et d’eau fraîche, tel l’oiseau de Michel Fugain. Bien au contraire, les masques tombent et les coutures sautent les unes après les autres. L’attaque cardiaque qu’il a eu quelques jours plus tôt est donc peut-être le signe d’une connexion profonde avec le mal.
Toute l’écriture se joue sur ce mode opératoire, sur le fait qu’il existe une porte fermée en chacun des hommes. Ce qu’elle renferme, c’est évidemment la violence, que l’on peut exprimer par bien des manières et que l’on ne peut pas éternellement refouler ou dissimuler. Et ce qu’il y a derrière cette porte devrait-il également appartenir à Ellias ? Doit-il nécessairement en être le successeur ? Xavier Legrand déroule-là un testament du patriarcat comme on en voit rarement. En prenant soin de nous promener dans cette maison, sorte de labyrinthe mental du protagoniste, il se permet également de jongler avec plusieurs genres et plusieurs nuances de langage, afin de remonter une potentielle piste tragique, dont le héros ne pourra se défaire.
Ce film souffre d'une invraisemblance majeure. On a du mal à croire qu'un homme placé dans sa situation se comporterait comme le fait le héros. Sinon, ce petit film est plutôt bien fait, même si les scènes de cérémonie funèbre sont longues et répétitives. Mis à part cette incohérence sur laquelle repose tout de même le scénario, ça sonne assez juste. Mais les histoires de serial killers et de séquestrateurs de femmes "à l'américaine", on en a beaucoup vues et ça devient lassant...
Perturbant par son changement générique ainsi que par la réaction malsaine du héros face à l'héritage paternel, ce drame instaure une atmosphère singulière entre humour noir, étude de moeurs cruelle et rapports familiaux distordus que la bande-son faussement légère recouvre de façon surprenante. Saisissant, Marc-André Grondin offre une densité enduite de secrets ou de non-dits à son héros, intriguant lors de la première révélation qui fait basculer le récit dans une autre dynamique et des enjeux inattendus, puis absolument bouleversant lors de la seconde dont le cynisme brutal incarne l'inhumanité absolue d'un mal insidieux par sa proximité insoupçonnable. Une audace déroutante mais marquante!