Votre avis sur L'Esprit de la ruche ?
1,5
Publiée le 22 juillet 2017
Amas de saynètes quotidiennes dans un village Castillan en 1940, qui se veulent pour beaucoup d’une extrême profondeur, mais qui m’a laissé dans une vacuité décevante, un sentiment insipide de pseudo-poésie et de perte de temps. Aucune inénarrable extase ne m’a touché devant les plans qui s’éternisent, que ce soit un cours de primaire, une cueillette de champignons, une nana qui fait du vélo, une fillette qui lace ses chaussures, un homme qui se rase en se regardant profondément dans les yeux, ou un train qui passe. Cet alibi à la platitude m’a quand même fait espérer pendant 1H35 qu’il se passerait enfin quelque chose, en vain.
Régulièrement sensible à la poésie et à la sentimentalité, le petit psychodrame de cette fillette ne m’a pas échappé, mais le voir ainsi hypertrophié en une mélasse longue, lente, silencieuse me suscite plutôt une notion d’arnaque masturbatoire.
3,5
Publiée le 28 février 2023
"L'esprit de la ruche" est un grand classique du cinéma espagnol. Le film est centré sur le personnage d'Ana, une enfant qui, suite à la projection du "Frankenstein" de James Whale, va commencer à s'éveiller à la vie et se poser de nombreuses questions.


"L'esprit de la ruche" séduit d'emblée par ses qualités formelles. La photographie y est magnifique, la mise en scène soignée, ses beaux paysages avec une excellente bande son en, arrière fond. Tout cela concoure à la mise en place d'une ambiance mystérieuse et hypnotisante. Peut-être trop justement. Le contemplatif peut parfois se faire soporifique et cette accumulation de lenteurs à parfois eu raison de mon attention.


"L'esprit de la ruche" n'en demeure pas moins intéressant et mérite amplement le coup d'oeil.
4,5
Publiée le 27 septembre 2023
J'ai vu un film... un des plus beaux films sur l'enfance, sur l'imaginaire qu'un enfant développe pour faire face à une réalité souvent triste (ici la guerre civile en Espagne). J'ai admiré le travail sur la composition des images, presque des tableaux, avec des mouvements qui nous emportent...

C'est un film empreint de mélancolie et de cette nostalgie de l'enfance, emportée par le regard des adultes. ET que dire de ces enfants qui découvrent Frankenstein pour la première fois et qui transportent leurs peurs, leurs angoisses dans le monde d'aujourd'hui... Le film présente des situations qui peuvent être vues avec un regard d'enfant ou un regard d'adulte. Il ne donne pas vraiment d'explication. C'est à chacun de se faire une idée... La bande-son est envoûtante... C'est un très grand film....

ça renvoie d'une certaine manière à un 1er film qui nous a effrayé, trop jeune pour trouver la bonne distance... Pour ma part, c'était l'Exorciste, j'avais 12 ans... Et je dois dire que je n'ai pas su quoi en faire pendant longtemps...
0,5
Publiée le 5 février 2022
En dehors du choix des enfants parfaitement candides... tout le reste est d une parfaite vacuité. Lire le synopsis c est connaître le film et donc ... et bien rien. On pourra se contenter d admirer quelques décors d Espagne des années 40 !!! Fabuleux n est ce pas ?
0,5
Publiée le 14 juin 2019
Un ennui mortel. J'aime un peu tous les genres de films, y compris les films "intellos" mais là ça dépasse les bornes. J'ai dû vérifier que le film ne passait pas au ralenti, mais non. A part de très nombreuses longueurs infinies, il n'y a rien dans ce film, si ce n'est les fantasmes que le spectateur a envie d'y mettre (cf les critiques presse qui s'écoutent écrire). A fuir !!
3,5
Publiée le 7 janvier 2024
Réalisé dans les dernières années du franquisme, ce premier long-métrage de Víctor Erice est considéré comme culte, comme l’est devenue toute l’œuvre d’un cinéaste espagnol cultivant la rareté – il tourna seulement quatre fois en l’espace de cinquante ans. Porté par une Ana Torrent formidable – elle avait 7 ans à l’époque, et s’apprêtait à tourner Cría cuervos trois ans plus tard – ce film d’ambiance et d’atmosphère nous plonge au cœur de la campagne castillane des années 40 où une petite fille, après avoir vu le Frankenstein de James Whale dans le cadre d’une projection ambulante, se met en tête de chercher des esprits. Sa quête enfantine sera percutée par la réalité du monde des adultes alors en pleine guerre civile. Magnifiquement mis en lumière, une œuvre à la fois d’une grande douceur et d’une vraie noirceur.
4,5
Publiée le 1 juin 2023
El espíritu de la colmena explore, au moyen du réalisme magique, le traumatisme du franquisme à l’échelle d’un village castillan, à l’échelle d’une famille désunie dont les adultes et les enfants vivent séparés tels des spectres engagés dans la répétition, jour après jour, des mêmes tâches ; en cela, il emprunte aux genres de la chronique sociale et du conte pour donner à voir et à vivre le point de vue d’une petite fille dont l’acclimatation au régime politique prend la forme d’une initiation à la mort : Ana ne comprend pas pourquoi le monstre de Frankenstein a ôté la vie à l’enfant, et pourquoi il la perd à son tour, elle écoute l’arrivée du train sur la voie ferrée jusqu’au danger signalée par la sirène, elle est fascinée par un champignon vénéneux que son père lui interdit pourtant de consommer, elle ne sait comment réagir devant sa sœur gisant sur le sol de sa chambre, elle tend une pomme au soldat républicain caché dans la grange. Son récit de perte d’innocence se construit au miroir de celui de sa mère, désolée par une correspondance amoureuse qui restera sans réponse, que le montage rapproche habilement : plusieurs portraits se brossent en même temps, pour mieux représenter la solitude profonde de la femme pendant la guerre et l’omniprésence des fantômes, qu’il s’agisse de ceux qu’on a perdus, des projections de cinéma organisées dans la salle municipale ou des esprits qui sortent la nuit et qui parfois se déguisent en humains. Un plan, magnifique au demeurant, conduit Ana à poser le pied dans une trace de pas bien plus grande – celle du spectre ? – comme si elle interrogeait ses perspectives d’avenir, qui restent de l’ordre de la fiction pure.
La photographique somptueuse de Luis Cuadrado (chef opérateur de Carlos Saura entre 1966 et 1973) restitue le sentiment complexe de vide lié à l’espace et d’enchantement lié à l’enfance : la grande abandonnée est filmée comme une maison hantée où les sœurs viennent s’amuser et chercher l’esprit, le puits attenant semble doté de pouvoirs magiques, etc. Victor Erice signe une œuvre forte et mystérieuse, dont l’intelligence tient essentiellement à son esthétique du détour et de la suggestion : en dire le moins possible, dresser un réquisitoire contre le franquisme par métaphores interposées tel un peintre qui, par petites touches successives qui doivent être vues ensemble avec distance, restitue les mouvements contraires d’un paysage tourmenté.
4,0
Publiée le 5 novembre 2023
Les premières scènes du film sont merveilleuses, montrant l’arrivée d’un cinéma ambulant dans un village perdu de Castille, puis sa projection et son impact sur les spectateurs, en particulier les enfants. C’est une superbe représentation du pouvoir et de la place du cinéma dans la formation de l’imaginaire. Cette expérience cinématographique va avoir des conséquences sur la vie intérieure et le comportement de la petite Ana (délicieuse et attachante Ana Torrent). Puis tout le film est empreint de l’idée de la mort : la petite fille victime de Frankenstein, la simulation de la mort d’Isabel, le champignon vénéneux, le républicain en fuite dont Ana retrouve le sang, … La mise en scène et la photographie magnifient cette ambiance étrange, voire fantomatique, dans cet endroit du monde seulement traversé par les trains menaçants d’un pays qui laisse cette contrée abandonnée hors du temps.
On se souviendra longtemps de cette espèce de petit chaperon rouge trimbalant sa valisette d’école dans des décors arides, en chemin vers la découverte de la vie et de la mort.
3,5
Publiée le 22 mai 2021
Jeu d'Ana Torrent tout simplement génial!
Le film lui-même, aux allures de Shining ou Vale Abraao tant par l'image que les décors, conserve un mysticisme prenant (par son silence notamment), malgré quelques moments longuets...
De belles séquences comme la danse du feu, qu'on pourrait apparenter à une danse macabre.
Morale : ne pas laisser ses enfants aller voir Frankenstein ?
2,0
Publiée le 5 février 2024
Ce film espagnol devenu culte avec l’âge est tout de même rempli de longueurs et de non-dits qui en font un métrage difficile à regarder. Certes, il donne une représentation de l’Espagne rurale des années 40 et plus précisément de la Castille, mais il faut quand même résister 1h40 pour s’apercevoir qu’il n’y a vraiment pas grand-chose à sauver. En tout cas, je suis passé complétement à côté de tout ce sentimentalisme teinté d’onirisme et de l’histoire de cette petite fille qui vit un drame intime.
3,5
Publiée le 15 octobre 2023
Un récit initiatique sombre et fascinant (malgré un rythme un peu languissant) qui explore les mystères et les angoisses de l’enfance dans un petit village espagnol sous Franco, à travers les yeux noirs envoûtants d’Ana Torrent.
4,0
Publiée le 5 juin 2017
Deux avant "Cria Cuervos", la jeune Ana Torrent est l'héroïne de ce film mystérieux de Victor Erice, dont l'action est située dans les années 40, où l'on peut voir une parabole sur le franquisme et ses exactions. Tournée dans des paysages désolés, en proie à des fantômes terrifiants dont la créature de Frankenstein n'est pas la moindre, cette oeuvre lancinante laisse une empreinte durable grâce, aussi, à une belle photographie.
4,0
Publiée le 24 mai 2016
L’esprit de la ruche est un sublime et profond récit existentialiste construit sur de multiples dualités. Réalisé en 1973, ce film qui emprunte à un fantastique teinté d'onirisme reste atypique, mystérieux et intemporel. Sujet à de multiples interprétations et niveaux de lecture, cette œuvre majeure de Victor Erice est un vibrant hommage au film culte Frankenstein de James Whale doublé d'une critique sous-jacente de la dictature franquiste. Plus de détails sur notre blog ciné :
2,5
Publiée le 24 août 2023
L'Esprit de la ruche (El espíritu de la colmena), sortit dans les salles de cinéma en 1973 relate un compte cru, obscur et profondément violent d'une Espagne de 40, d'un petit village ou les distances sembles entérinés dans une question de manque au pluriel. Film difficile tant l'observation se doit d'être méticuleuse, ma compréhension personnelle fut très rudimentaire malgré l'effleurement d'une histoire que j'aborde avec une profonde envie ...

A hauteur d'enfant ( la plupart du film, mais pas que ), Victor Erice érige par le regard une interprétation du fil d'un temps ou tout n'est qu'emboitement, qui coïncide avec des petits riens, qui le semble tout du moins, mais aussi, avec des plus grandes lignes pas forcément plus évidente. Honnêtement, ce film m'a frustré. Autant pour mes incompris que dans le rapport que j'ai moi-même ( par fierté mal placé surement ) avec un cinéma aussi radicale, pertinent et d'une certaine liberté ! Face à des limites, ma patience à flancher, pour mon plus grand regret ...

Film sans illusions pour certains, au contraire pour d'autres, le récit qui se déroule sous nos yeux prend la température et le pouls de ces protagonistes livrés face à eux mêmes, dans l'individualité comme dans le " partage " plus collectif de ce pareil instant dont les éléments se déclenche hors champ. Erice dresse la cyme d'une fin d'innocence, pour tous. Par la découverte d'un film, ou par le sang, métaphore plus d'une fois employé dans ce long-métrage, l'on découvre une perspective de mort, entre analyse et rêverie, selon des sentiments plus que par opinion. La mort donc, devient à titre d'exemple plus qu'un mot pour cette petite Anna dans le parcours qui l'amène à grandir, à vivre, qui deviens sans doutes ce qu'il y'a de plus tragique ici ...

Film sombre, parfois macabre, L'Esprit de la Ruche regorge de ces instants qui travaille le bide, repousse par son austérité autant qu'il laisse planer son ombre encore quelques jours après. L'esthétique, la mise en scène, les décors dans leurs ensembles contribuent à part entière à susciter le malaise ... Dans la veine de ses interstices par lequel on s'engouffre et bute, se râpe, marque et dont on souhaite s'extirper à tout prix avant d'y repenser, de suer ses maux évité et d'avoir au fond, comme un quelque chose d'inachevé par une aventure raté, partiellement en tout cas !

Je garde de ses 2 derniers jours une impressions qui galvaude mes certitudes, me donne à revoir mes manières de choisir le conformisme, ou non, en terme de cinéphilie ...

Une rudesse qu'il me faudra par tout les cas retenter, si le courage me reprend un de ses quatre matins.
3,5
Publiée le 12 octobre 2023
Comme pour Fermer les yeux, ce film de Victor Erice prend son temps. On ne voit toujours pas où le réalisateur veut en venir au bout de 40 minutes de film, ce que je trouve un peu long. Par contre, une fois qu'on comprend, le film prend une autre dimension.


Dans l'Esprit de la ruche, Victor Erice évoque ce moment particulier et décisif de l'enfance où on se confronte à la perspective de la mort. Et là où il frappe le plus fort, c'est qu'il n'élude pas les aspects les plus complexes : l'attirance que l'on peut avoir pour la mort (la scène de la gamine qui reste sur les rails du train jusqu'à ce que sa soeur hurle son nom), pour la souffrance des autres (quand l'une des fillettes tente d'étouffer son chat puis se badigeonne les lèvres de sang, avant de jouer un horrible et mortifère canular à sa soeur) ou pour les milles formes cauchemardesques de l'obscurité et de l'inconnu. Ainsi Ana va-t-elle retourner plusieurs fois dans cette petite maison abandonnée au milieu d'un champs, comme piquée par l'ivresse du danger et de l'imagination. Jusqu'au jour où elle rencontrera un véritable Frankenstein, un déserteur, lointain et inconscient écho de la guerre qui fait rage dans un autre monde. Quelle merveilleuse manière d'évoquer l'irruption de la guerre et de son horreur dans le quotidien des enfants. Ou quand la brutalité de la réalité dépasse de très loin l'horreur des rêveries enfantines.


Comme dans Fermer les yeux, la clé de la mise en scène se situe en partie dans les œuvres artistiques filmées, qu'il s'agisse du film projeté au début - qui suscite en premier les questionnements des enfants - ou, plus discrètement, de ces immenses tableaux représentant des religieux tourmentés par leur pensée - comme le sont les enfants - ; une tourmente symbolisée par la tête de mort à leurs pieds. C'était aussi un film et une sculpture dans Fermer les yeux, où l'on parlait d'un autre choc existentiel et d'un autre âge de la vie. Moins aride, l'Esprit de la ruche s'avère être un fabuleux film sur l'enfance, la foi, les croyances et le fourmillement de la vie en général, comme le suggère la métaphore de la ruche et des abeilles tout au long de l'oeuvre. Dommage qu'il soit si difficile d'accès dans son premier tiers.
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