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Backpacker
82 abonnés
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4,0
Publiée le 30 avril 2007
La seul reproche que l'on peut faire au regretté réalisateur, est de n'avoir su insuffler plus de rythme à son "Théorème", provocant indirectement quelques bâillements et longueurs... Pour le reste, le grand Pasolini dégomme à merveille la bourgeoisie et ses frustrations, se moque de la religion catholique en faisant de son visiteur, perturbateur de la vie bien monotone d'une famille bourgeoise, une sorte de dieu de passage, et soutient ouvertement la lutte des classes... Tout cela en y ajoutant des images à la limite du surréalisme... Une oeuvre riche qui ne manque aucunement de mordant...
Chef-d'oeuvre de Pasolini, "Théorème" est une brillante critique de la bourgeoisie italienne des années 60. Un film engagé avec une approche politique subtile. Une oeuvre à la fois belle, malsaine et dérangeante. La mise en scène est géniale, Terence Stamp aussi.
Je ne dirais pas que ce film est plaisant, mais il reste toutefois l'un des films qui m'a le plus marqué de par sa beauté plastique et ses plans d'une incroyable beauté, minutieusement travaillés, et quelquefois sublimes...Théorème de Pier Paolo Pasolini peut être visionné comme un film très simple finalement, une histoire dans laquelle un professeur vient bouleverser l'existence de chaque membre d'une famille bourgeoise. Ainsi, et ce suite au départ de l'instituteur ( intense Terence Stamp ) le jeune garçon peint des toiles abstraites, la jeune fille se tétanise, la servante part en pélerinage dans une ferme, la mère de famille se prostitue et le père laisse son usine à ses employés avant se retrouver nu dans le désert...Le professeur fait donc ici l'objet d'une fascination, une sorte d'élément perturbateur qui peut s'apparenter à une figure du christique, un ange par exemple ( d'ailleurs, Théorème vient du grec Théos qui signifie dieu, ce qui explique peut être le choix de Pasolini pour le titre de son film ). Le réalisateur met donc ses personnages à nu ( on peut constater l'importance des corps dans ce film : le torse de Terence Stamp, celui du père de famille alors qu'il hurle dans le désert en levant les bras tel un Christ, les jambes de la servante, etc... ) et parvient à démontrer avec un certain génie que ce qui paraît au premier abord anodin peut s'avérer destructeur. Excellente musique d'Ennio Morricone.
Le choix du casting est excellent, en particulier pour Silvano Mangano et Terence Stamp ce dernier étant d'une présence très fascinante, et le postulat de départ à base de foi chrétienne et d'éclatement de la cellule bourgeoise est incontestablement très bon. Son traitement l'est beaucoup moins car Pier Paolo Pasolini intellectualise à fond son propos. Ce qui veut dire que ce qui aurait être féroce et percutant n'est en fait que de la branlette intellectuelle dans le sens le plus ennuyeux du terme.
Presque 45 ans après, viens de revoir "Théorème" et suis retombé sous son emprise. Tout est parfait : lumière, plans, pas de dialogues mais de courts monologues, la caméra ne s'attarde pas, ce qui donne à chaque scène cette impression de coup de poing. La beauté d'un film à l'état pur qui se suffit à elle-même laissant à chacun le soin et le besoin d'intérioriser ses propres fantasmes, ses manques et le peu que la vie peut apprendre. Le regard de Pasolini sur la société italienne ne peut, aujourd'hui, que nous accabler, nous qui sommes encore là et devons supporter ce qu'il dénonçait déjà : l'absurdité et le vide de plus en plus contraignant, provoqués par un ultralibéralisme à l'échelle mondiale, mis en place et accepté de gré ou de force.
Réalisé en 1968 et frappé à l'époque d'une interdiction aux moins de seize ans en France, "Théorème" semble incarner à lui seul le cinéma et l'idéologie politique de Pier Paolo Pasolini. Adapté d'un de ses romans, l'oeuvre conte l'immixtion d'un mystérieux et angélique personnage au sein d'une riche famille bourgeoise de Milan. A travers son séjour et les ravages qu'il causera, nous retrouvons ainsi tous les motifs et autres récurrences qui auront fait la personnalité du sulfureux auteur italien. Son entreprise se présente en effet comme un vaste giron érotico-marxiste trouvant en réalité son point d'orgue dans chacun des dégâts collatéraux légués par le Visiteur. "Libération sexuelle" d'une mère qui se prostitue, artistique d'un fils sublimant sa créativité ou encore marxisme d'un père songeant à offrir son entreprise à ses ouvriers. Passant la bourgeoisie au pilori, on y retrouve bien sûr en outre, la critique acerbe de toutes les institutions et en particulier l'institution catholique. Cette dernière se trouve muée en approche très personnelle, avec notamment le leitmotiv du désert et de l'homme nu venu en toute fin le peupler. Bien qu'assez difficile d'accès (certains seront peut-être rebutés par les longueurs...), "Théorème" n'en constitue donc pas moins une oeuvre-clé, sinon un incontournable absolu pour comprendre et saisir l'essence même de ce cinéaste.
Théorème est un très bon film de Pier Paolo Pasolini. Le scénario de ce long-métrage est original et parfaitement bien ficelé. Le film vous vide littéralement et possède un petit côté dérangeant. La mise en scène du réalisateur est irréprochable. En effet il réussit à nous transporter dans une ambiance particulière et on ne perd pas une miette du film. De plus, les acteurs comme Terence Stamp, Silvana Mangano ou encore Massimo Girotti sont très convaincants dans leurs rôles. Bref, c’est à voir…
Cette oeuvre-clé pour bien comprendre la carrière et les obsessions de Pier Paolo Pasolini laisse une impression mi-figue mi-raisin,tout en étant d'une puissance spirituelle rarissime.C'est en fait en y repensant que l'on se rend compte du caractère scandaleux et multiple de "Théorème"(1968).Au visionnage,le film apparaît trop calme et pesant pour être captivant,et surtout semble n'être que le prolongement du néo-réalisme italien,qui existait depuis déjà 20 ans.Pasolini explose en règle la bourgeoisie de son pays des années 60.Il exècre tant le conformisme,l'hypocrisie sociale,la sécheresse émotionnelle et le désoeuvrement qui n'appartient qu'aux nantis;qu'il leur fait perdre la tête les uns après les autres.Le départ d'un étranger,présenté comme une figure christique(beau comme un dieu,muet comme une carpe,à l'aise avec sa nudité)met tous les membres d'une famille bourgeoise face à leurs contradictions.Ainsi,le père donne son usine à ses ouvriers et se promène nu de la gare au désert.La mère se prostitue sans se cacher.La fille tombe en léthargie.Le fils souille des peintures ratées.Et la servante se retire dans l'ascétisme d'une ferme.Pasolini intellectualise bien trop son propos,mais échappe à la pose auteuriste,grâce à la musique enveloppante d'un Ennio Morricone inspiré.
Entendons-nous bien, j'adore Pasolini, il fait partie de mes cinéastes favoris, pour des films aussi beaux et forts que Salo, Edipo Re, ou Il Decameron. Simplement, je me lançais dans Teorema avec appréhension, une peur d'être déçu, et en effet, quelle déception ...
Pasolini prend un malin plaisir à faire imploser une famille bourgeoise, à les ramener à un statut animal, vraisemblablement pour rappeler que tous les hommes sont égaux, une fois dépossédés de leur patrimoine matériel. Propos politique relativement intéressant, pas fondamentalement original, mais intéressant dans la manière dont il est traité. Autant dire que c'est à peu près la seule qualité que je trouve à Teorema, en dehors d'un final assez spectaculaire, d'une mise en scène audacieuse (quoique largement inférieure à ce que j'ai pu voir de Pasolini), d'une capacité manifeste à filmer le sexe même si le film est beaucoup moins démonstratif que la Trilogie de la Vie, à ce niveau.
Mais la force, la beauté, la vigueur, la brutalité magnifique des autres oeuvres de PPP a ici disparu au profit d'une austérité absolument déprimante, et surtout extrêmement lassante. Rarement je me suis autant ennuyé devant un film, qui plus est de Pasolini.
Une énorme déception donc, j'espère un accident de parcours dans la filmographie du maître italien.
Ne connaissant pas trop le réalisateur, je m’attendais pas du tout à un film aussi cérébral qui entre autre se réfère souvent à la Bible. Théorème raconte l’histoire d’un homme très attirant qui s’immisce dans une famille bourgeoise comprenant le père, la mère, le fils, la fille et la bonne avec laquelle il entretient avec tous une relation charnelle et spirituelle puis après son départ chaque membre de la famille se retrouve dans le désarroi et la cellule familiale se désagrège . Le fait qu’une personne révèle l’autre par la sexualité peut est vrai par contre c’est assez culoté de la par du réalisateur de présenter le séducteur naturel qui couche et révèle la vérité par la sexualité comme un ange divin à partir de la métaphore biblique « Et le verbe s'est fait chair.. » Pasolini prend la religion à contre sens puisqu’elle est souvent dans l’interdit par rapport à la sexualité et compare la transcendance de la foi mystique avec l’extase sexuelle. En plus d’être très hermétique par ses discours sur la lutte des classes, l’art, le mysticisme, le vide etc., le film est d’un réel ennui par sa forme rebutante et le manque de dialogues.
Au delà des nombreux messages allégoriques sur l'amour, le désir, le sexe, la religion, la lutte des classes, on ne peut qu'être frappé par l'expressivité authentique des acteurs, soutenue par le requiem de Mozart. Un chef d'oeuvre.
C'est en effet un superbe film rythmé par le Requiem de Mozart et des musiques de Ennio Morricone. C'est un film plus fascinant que soporifique, le temps passe incroyablement vite. Malheureusement n'ayant aucune culture religieuse je n'ai pas pu tout assimiler. Ici encore des plans sont, si ce n'est pas mythique, inoubliable. Je parle évidemment de la scène finale qui est très impressionnante et de la scène où la bonne est en "lévitation". La boite de Pandore une fois ouverte ne peu plus se fermer et c'est la catastrophe, la folie en tout cas.
Comme pour Salo ou les 120 jours de Sodome, je serais incapable de dire si j'ai aimé ou détesté le film... Cette situation est bizarre mais je n'ai pas détesté même si je me suis un peu ennuyé et j'ai trouvé le film à la fois audacieux et provocant... Je le conseille, c'est une expérience cinématographique assez originale à vivre