J'aime bien Laetitia Dosch pour son impertinence faussement candide et une certaine impudeur. Dans ce film qu'elle réalise, elle incarne une avocate suisse, spécialiste des causes perdues, sans doute par sa trop grande bienveillance, et le procès à à venir s'annonce insolite et burlesque.
Avril obtient qu'un chien mordeur soit jugé comme un humain. Dès lors, la comédie fourmille de situations incongrues, notamment chez le juge d'instruction puis au tribunal, dans une mise en scène foutraque compensée par la drôlerie de l'héroïne, ses maladresses rhétoriques et quelques "punchline" cinglantes.
Cependant, on sent bien que le sujet aura du mal à tenir la distance. On le voit à cette verve comique qui s'éteint progressivement et, déjà, on voit se profiler une progressive rupture de ton qui prive le film de son meilleur, c'est-à-dire de la farce judiciaire. La réalisatrice défend une cause; c'est la finalité de sa comédie. Et dès lors, son plaidoyer au tribunal sera son message. Défendre le vivant, qui englobe la cause animale comme celle des femmes, dont l'autrice nous dit qu'elles partagent la même soumission et domestication. Le discours est métaphorique parfois, confus souvent.
Malheureusement, dans ce premier film pas très maitrisé dans l'écriture comme dans la réalisation, ce n'est pas l'engagement sincère de Laeticia Dosch qu'on retient, c'est son tempérament et sa présence comiques. En face d'elle, François Damiens, en propriétaire du chien, fait une composition à peine amusante; Jean-Pascal Zadi, en comportementaliste animal, passe carrément à côté. D'une façon générale, les seconds rôles sont faibles.