Jurassienne pur jus, Louise Courvoisier à tout naturellement consacré son premier long-métrage, Vingt Dieux, à sa région et, plus particulièrement à sa jeunesse, celle qui, pour combattre l'ennui, boit plus que de raison et cherche parfois là bagarre. Mais au-delà de ce contexte, une plongée dans le monde rural, d'une manière pas si différente de Chien de la casse, la réalisatrice impose très vite un regard personnel sur ses personnages, un peu frustes, avec une vraie tendresse et un souci d'authenticité, accentué par son casting de non-professionnels. N'allons pas jusqu'à parler de Pialat mais il y a dans Vingt Dieux un goût avéré pour le naturalisme, qui n'empêche pas de l'agrémenter d'une envie de romanesque, sans oublier un sens de l'humour très marqué et jamais gratuit. À l'international, le film s'intitule Holy Cow et c'est vrai que les vaches y tiennent un rôle primordial, de même que la fabrication du Comté. C'est ce mariage entre une veine réaliste, voire documentariste, jamais austère, et une fiction simple et attachante (le jeune héros et sa petite sœur adorable) qui fait en grande partie l'attrait de ce premier long-métrage dont on a le droit de tomber un peu amoureux. Et si la néo-réalisatrice a encore des histoires à nous raconter sur le Jura, qu'elle ne se gêne surtout pas, cet appel d'air frais et de nature est en tous points appréciable.
Vu dans la compétition du festival du film francophone d'Angoulême. Pour la fraicheur et le naturel du casting, qui ne compte que des non professionnels.
Beaucoup de talents dans ce premier film, de comédiens non professionnels très touchants, c'est tellement rafraichissant de découvrir un personnage avec un nouveau comédien, sans le biais de l'avoir vu dans des tas de films, arborant toujours le même jeu. Très belle mise en scène, écriture juste pathos évité, c'est le coup de coeur cette année.
Vingt Dieux aurait pu tenir du film réaliste et plombant sur la vie dans la campagne franc-comtoise. Après tout, il débute par le décès accidentel du père de Totone, 17 ans et héros du film, pour cause de consommation excessive d'alcool. Réaliste, le film l'est sans aucun doute : du concours agricole local sur fond de danse du Limousin à la production du comté en passant par l'élevage (et la naissance) de Montbéliardes. En revanche, il nous emporte par son énergie et son optimisme en narrant la tentative de Totone de gagner 30 000€ (il a besoin d'argent maintenant qu'il élève seul sa petite sœur) en produisant un comté récompensé au concours général agricole. Les acteurs sont excellents, et on retrouve l'esprit de Ken Loach dans cette bande de bras-cassés qui se lance dans la fabrication du comté au chaudron. Un premier film pour sa réalisatrice et une vraie réussite ! [Visionné au festival de Cannes]
Un film sublime, belles émotions, des jeunes acteurs forts, vrais et touchants. Nous sommes dans une histoire tout du long, nul besoin de son, un film naturel, assez peu commun Sacrée tranche de comté! Sans compter les lieux exceptionnels du Haut-Jura...