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selenie
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3,0
Publiée le 12 décembre 2024
Dès les premières minutes on remarque surtout que la cinéaste accumule tous les clichés du beauf en monde agricole, et si il en existe (des beaufs !) elle en fait malheureusement une grande majorité voir une affirmation un peu facile. Donc les gens de province et les agriculteurs sont sales, alcooliques, incultes et irresponsables... Malgré tout, le récit évolue et les personnages aussi donc, et le tournant arrive avec l'arrivée de la jeune Marie-Lise/Barthelemy qui apporte une vraie fraîcheur, un soupçon de sensualité et surtout une maturité et une gentillesse toute féminine tout en sachant s'imposer dans un monde très macho. Au fur et à mesure le jeune Totone/Faveau nous touche de plus en plus, l'amitié prend une place essentiel et avec la solidarité, et surtout on apprécie la place du travail mis en valeur. Le processus autour du fromage est intéressant rappelant s'il fallait que tout n'est pas si simple. On reste pourtant étonné qu'un jeune homme dont le père faisait du fromage en sache finalement si peu ?! En conclusion, un premier film qui sent bon la jeunesse et l'espoir, qui pêche par un trop plein de poncifs faciles mais qui sent bon aussi la sincérité et la bonne émotion sans sentimentalisme. Un beau et bon film à conseiller. Site : Selenie.fr
Jurassienne pur jus, Louise Courvoisier à tout naturellement consacré son premier long-métrage, Vingt Dieux, à sa région et, plus particulièrement à sa jeunesse, celle qui, pour combattre l'ennui, boit plus que de raison et cherche parfois là bagarre. Mais au-delà de ce contexte, une plongée dans le monde rural, d'une manière pas si différente de Chien de la casse, la réalisatrice impose très vite un regard personnel sur ses personnages, un peu frustes, avec une vraie tendresse et un souci d'authenticité, accentué par son casting de non-professionnels. N'allons pas jusqu'à parler de Pialat mais il y a dans Vingt Dieux un goût avéré pour le naturalisme, qui n'empêche pas de l'agrémenter d'une envie de romanesque, sans oublier un sens de l'humour très marqué et jamais gratuit. À l'international, le film s'intitule Holy Cow et c'est vrai que les vaches y tiennent un rôle primordial, de même que la fabrication du Comté. C'est ce mariage entre une veine réaliste, voire documentariste, jamais austère, et une fiction simple et attachante (le jeune héros et sa petite sœur adorable) qui fait en grande partie l'attrait de ce premier long-métrage dont on a le droit de tomber un peu amoureux. Et si la néo-réalisatrice a encore des histoires à nous raconter sur le Jura, qu'elle ne se gêne surtout pas, cet appel d'air frais et de nature est en tous points appréciable.
Inséparable de ses deux fidèles amis, Jean-Yves et Francis, Anthony, surnommé Totone, fait les quatre cents coups dans son Jura natal. Mais la dure réalité s’impose à lui quand son père meurt brutalement, lui laissant sa ferme, ses dettes et sa petite sœur de sept ans à peine. Pour se renflouer, Totone décide de participer au concours du Comté d’or. Seul problème : il ne connaît rien à la confection du fromage.
J’avais quelques préventions à l’égard de "Vingt Dieux" : je pensais en connaître par avance les enjeux (la sortie de l’adolescence d’un paysan jurassien obligé de faire face à ses responsabilités après la mort de son père) et les développements (à force de débrouillardise, sa victoire aux comices agricoles et le renflouement de son exploitation). Les prestigieuses récompenses qui l’auréolaient – prix de la jeunesse au dernier festival de Cannes, meilleur film au festival d’Angoulême, prix Jean-Vigo 2024 – n’avaient pas suffi à infléchir mes préjugés.
Sans doute "Vingt Dieux" contient-il quelques maladresses et quelques passages obligés. Une amie qui connaît mieux la ruralité que moi me pointait quelques incohérences : Marie-Lise ne vivrait pas seule dans une ferme sans un chien par exemple. Il serait bien indulgent d’affirmer que Vingt Dieux révolutionne à lui seul le coming of age movie. Il n’en comporte pas moins trois ou quatre éléments qui en font selon moi le meilleur film sinon du mois du moins de la semaine.
"Vingt Dieux" participe d’un mouvement cinématographique typiquement français qui utilise le monde rural et les agriculteurs comme un sujet de cinéma à part entière. On ne filmait plus guère la campagne dans les années 80 ou 90 – sinon avec "Le Grand Chemin". On la filme de plus en plus dans les années 2010, 2020. Le succès public et critique emporté par "Petit Paysan en est la preuve. Mais il n’est pas le seul : "La Famille Bélier", "Au nom de la terre" avec Guillaume Canet, "La Terre des hommes", etc. Il louche du côté du documentaire, nous enseignant par le menu (si j’ose dire) les différentes étapes de la fabrication et de l’affinage du Comté. Il évoque aussi le monde étonnant des courses de stock-cars.
"Vingt Dieux" raconte l’éveil à l’amour de Totone avec Marie-Lise. Ce personnage est étonnant. Il est interprété par une actrice amatrice, agricultrice de profession. Il nous renvoie une image de la féminité différente des canons dans lesquels elle est usuellement enfermée : sans coquetterie, avare de mots, vivant à la dure, Marie-Lise a peut-être des sentiments pour Totone mais les exprime avec une retenue qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma.
Enfin, le scénario de "Vingt Dieux" nous révèle des surprises. Il ne nous raconte pas l’histoire qu’on avait imaginée et le dénouement qu’on avait pronostiqué. Il en raconte un autre, imprévisible et pour autant parfaitement crédible.
Que vous aimiez ou pas les fromages à pâte pressée cuite, vous trouverez sans doute un grand intérêt et pas mal de plaisir à vous laisser « comté » une histoire se déroulant en plein milieu du Jura, une histoire interprétée avec un accent tout à fait authentique par des gens du (fromage) cru, une histoire qui nous parle avec beaucoup de vérité de la jeunesse rurale et, de façon quasiment documentaire, de la fabrication du comté, première AOC fromagère française en volume fabriqué. Cette histoire, c’est celle d’Anthony, que tout le monde appelle Totone, un jeune de 18 ans qui vit en toute insouciance, auprès d’un père veuf et de Claire, sa petite sœur de 7 ans, une vie de jeune de 18 ans, faite d’une présence assidue dans les bals de village, des endroits où on boit beaucoup de bière et où les castagnes sont fréquentes. Une insouciance qui va s’évaporer brutalement le jour où son père va se tuer en voiture en rentrant très sérieusement éméché d’une fête de village. Projeté brutalement dans le monde des adultes, sa propre existence et celle de Claire sont dorénavant entre ses mains. suite de la critique sur https://www.critique-film.fr/critique-express-vingt-dieux/
Je pensais que le cinéma français, avec sa production annuelle pléthorique, finirait un jour par avoir abordé tous les styles possibles... et puis arrive un film comme Vingt dieux, mélange improbable de Ken Loach (façon La part des anges) et de Raymond Depardon, tourné avec des acteurs non professionnels quelque part dans le Jura.
Un film solaire, tendre et dur à la fois, qui ne ressemble à aucun autre.
Il faut à la réalisatrice Louise Courvoisier un certain culot pour oser marier dans un premier film une âpre description sociale (outre Loach, j'ai également pensé au Wang Bing des Trois soeurs du Yunnan) à une romcom adolescente très crue, tout cela sur fond de fabrication artisanale ... du comté.
Si le film tient la route, c'est grâce à son écriture très précise, à la réalisation inventive et inspirée de la réalisatrice, mais aussi au charisme du couple des deux jeunes interprètes, Clément Faveau et Maïwène Barthelemy, irrésistibles en doux Roméo et Juliette du Doubs.
"Vingt Dieux" acclamé par la critique, récompensé cette année (Festival de Cannes et Festival du film francophone d'Angoulême) est une comédie dramatique à la française avec des qualités. En effet, la réalisatrice Louise Courvoisier filme son Jura natal pour nous conter une histoire simpliste, charmante, sincère, drôle et grave pour décrire la jeunesse rurale en France avec des personnages attachants et plus vrais que nature (la plupart sont de véritables agriculteurs), mention spéciale au jeune Clément Faveau révélation de ce film.
Très étonné (bien que ça m’ait attiré) par la note moyenne de 4 étoiles des spectateurs au moment où j’écris. La salle était pleine. Et pour la séance suivante, il y avait la queue. Ce qui me pose deux questions. Qu’est ce qui attire les spectateurs et leurs éloges ? Et qu’est ce qui n’a pas fonctionné pour moi ? Je pense que ce qui attire un large public, c’est la ruralité (le Jura ici bien que je crois bien avoir lu dans le générique de fin des remerciements pour la région Auvergne ; bon le département de l’Ain, en Auvergne donc, est dans le périmètre de l’appellation du fromage Comté). Autour de ce scénario ayant pour fil conducteur la fabrication du célèbre fromage (hum, ça donne envie de s’en couper une tranche), il y a un petit côté Salon de l’Agriculture qui plait aux citadins même si la vulgarisation des techniques de fabrication restera superficielle. Et puis, les jeunes acteurs (non professionnels) du cru avec leur intonation particulière, un accent quoi. Pour en venir à ce qui n’a pas fonctionné pour moi, c’est justement le côté peu approfondi de tout ce qui précède. Un documentaire (sur le Comté) ? Une chronique sociale et rurale ? Un portrait de la jeunesse, pas celle des banlieues pour une fois ? Interrogatif. Mais bon, je ne m'offusquerai jamais que les salles obscures soient remplies de spectacteurs. Comme je dis toujours, ça finance le reste.
"Petite bulle solaire où l’on chante l’ivresse de l’adolescence, Vingt dieux est un premier film qui ne manque pas de sincérité et de tendresse. Louise Courvoisier nous promène au pays du comté en y contant la force tranquille des habitants, qui sont quotidiennement amenés à encaisser un coup plus fort que le précédent. Une vie en campagne qui n’a pourtant rien de repoussant et c’est même tout le contraire."
"Sans prétendre réinventer le drame social dans un milieu souvent sujet à l’humour gras de citadins condescendants, Courvoisier capte dans le vif cette flamme qui anime la jeunesse campagnarde. Elle l’a connue dans son enfance et la reconnaît encore aujourd’hui, dans son village natal où elle a su réunir toute une équipe hétéroclite en apparence, mais dont la solidarité n’est pas à mettre en doute. Cette alchimie tient d’ailleurs d’un prodigieux casting sauvage, payant et édifiant."
"Huit semaines de tournage ont suffi pour que cette histoire et l’espoir prennent vie. Totone ne tarde pas à former un précieux duo avec Marie-Lise. Il découvre ainsi ses sentiments, parfois en contradiction avec sa personnalité impulsive et explosive. Sans sacrifier une bonne dose d’humour, Louise Courvoisier parvient justement à les conjuguer avec la tendresse et la sincérité de Marie-Lise, une productrice de lait qui n’a pas besoin des hommes, si ce n’est pour leur affection et leur loyauté. Ce personnage constitue la somme de toute la bienveillance de cette communauté de fermiers et agriculteurs, qui œuvre aux aurores et dans le contrechamp d’un mode de vie mécanique. Vingt dieux est à la fois une exclamation blasphématoire et un hymne qui reflète la force de caractère d’une jeunesse en quête d’identité, de reconnaissance, d’amour et de fromage… amenée à s’affiner avec le temps."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
Vu en avant-première, "Vingt dieux" est un chouette film. La cinéaste, Louise Courvoisier nous emmène dans son Jura natal pour son premier long-métrage déjà multirécompensé. Sous la forme d'un western rural, elle met en scène le jeune Totone (Clément Faveau) vivant seul avec sa petite soeur spoiler: suite à l'accident de la route qui a coûté la vie à son père . Ode à la campagne, aux bals populaires, aux embrouilles mais aussi aux amourettes, ce film dénote par ses dialogues savoureux (avec l'accent local) et l'on se prend vite d'affection pour ce jeune homme turbulent à la recherche du fromage parfait (et de l'argent qui va avec). L'ensemble a un petit côté "Chien de la casse" en plus rural encore. Souhaitons-lui le même parcours...
Ce premier long métrage de cette réalisatrice est bien maitrisé tant sur la réalisation que sur le scénario. Le film raconte les galères d’un très jeune fils d’agriculteur qui à la suite du décès de son pére doit gérer seul sa jeune soeur et trouver les moyens de vivre. Pour cela il doit lui même se remettre en cause. La réalisatrice a bien su montrer la vie sociologique de ces campagnes avec des dialogues assez percutants parfois. Tourné dans le Doubs, on peut aussi découvrir les techniques de fabrication du fromage de Comté qui tient une place importante dans ce film. Les jeunes acteurs inconnus sont remarquables de naturel et sont très efficaces dans leur rôle respectif.
Bernard CORIC
(film visionné le 19/09/2024 au Studio MARBEUF a PARIS)
Un premier long métrage attachant par sa démarche semi-documentaire et sa liberté de ton. On peut aussi estimer qu'il s'agit d'un énieme film d'auteur décrivant une jeunesse désœuvrée. En ce sens, on a vu mieux chez Loach ou les Dardenne.
Vu en avant première et sorti de la séance avec la conviction qu'une grande réalisatrice est née et que Ken Loach a déjà une relève francophone assurée.
C'est bien filmé, photographié, monté et cadré donc du cinéma mais en plus il y a un truc qui tient du petit miracle et qui donne envie à tout ceux qui trouvent que la vie actuelle est moche et qu'il n'y a pas trop d'espoir de sortir la tête du trou et de croire à leurs rêves.
On rit aux maladresses de totonne, on pleurniche devant ces deux orphelins qui n'ont pas le mode d'emploi d'une vie de famille normale, on a envie de s'acheter du Comté pour ressentir le film comme une fromage qui aurait été patiemment conçu avec amour et avec le sens du collectif
Vingt Dieux c'est un peu tout ça, goutez y et vous ne voudrez plus vous en passer
Un portrait réussi et original de la jeunesse rural, au pays du comté. Entre drame social et comédie rurale. Les acteurs amateurs sont excellents notamment Clément Faveau.
Premier long métrage de cette toute jeune Louise Courvoisier ! D'emblée dans le grand bain du monde agricole qu'elle connait très bien, les images ne cherchent jamais en embellir, ou cacher des réalités de terrain, au coeur des fermes du Jura si magique. En effet il n' y a pas que la "vache qui rit" dans cette magnifique région, mais la tradition du comté, les fêtes paysannes, etc. La réalisatrice montre admirablement la difficulté de survivre, de poursuivre notamment en cas de pépin, mais on y voit aussi le désir de s'évader pas toujours au mieux via l' alcool, aussi par toutes sortes de rencontres sociales. Un travail familial et un casting humain et frais, avec Maïwène Barthelemy ( Marie-Lise ) extra, ainsi que la petite Luna Garret ( Claire ) et bien sur "Totone" Clément Faveau. Un sacré talent de mise en scène, qui semble si naturelle, surfant sur des scènes intimes, sans en ajouter, et sur d'autres un peu plus brutales ou rudes, entre jeunes.... J'y ai retrouvé un climat, une ambiance si pittoresque et un charme absolu...... !!**