Pris dans la toile
Face à une invasion d'araignées, les habitants d'un immeuble vont devoir survivre… Un des pitchs les plus courts de l’année, mais pour un des films d’épouvante de l’année. Et ce qui est nouveau, c’est que ces 105 minutes viennent de France, où, décidément, le genre horrifique s’installe pour de bon dans le paysage du cinéma français. Après, Vincent doit mourir, Gueules noires, Acide… voici le 1er film de Sébastien Vaniček qui a tout d’une réussite. La preuve, après un petit mois d’exploitation, il a déjà attiré plus de 250 000 spectateurs. Et c’est mérité, car, malgré de tous petits moyens évidents, avec un scénario minimaliste, une affiche peuplée de quasi inconnus, le film marche et il faut s’en féliciter.
Notre cinéaste du jour est tout de même frappé par ce qu’on appelle le « syndrome du banlieusard ». Pour lui, il y a un sous-texte dans son film. L’araignée serait pour lui un symbole de la xénophobie, de l’intolérance ou du délit de faciès. Il avait à cœur de montrer la banlieue dans laquelle il a grandi, à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, comme un microcosme très positif, où les gens se connaissent, s’aident, s’apprécient, sont polis. Noble ambition, mais je ne suis pas bien sûr que l’agressivité permanente de ses personnages – incapables de se dire deux mots sans s’insulter -, participe vraiment à l’image désirée. Quant à la bande son tout en rap survitaminé, elle est épuisante. Vaniček ne cache pas son admiration pour le cinéma coréen. Là, je dis OK. Bon, vous avez compris, le contexte social dans lequel le cinéaste a voulu insérer son film me paraît du genre capillotracté. Mais, c’est bourré de qualités et réussit à transformer un vrai film d’horreur en film grand public… et ça, c’est une performance.
Côté casting, pour Théo Christine, c’est un 1er grand rôle et il s’en sort tout à son honneur. A ses côtés, s’agitent avec beaucoup de conviction, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko et Finnegan Oldfield. A part ça, c’est un peu cousu de fil – d’araignée – blanc. Combien et qui va survivre à ce huis clos étouffant, bruyant, grouillant et poisseux ? Attention… top départ ! En tout cas, ce moment de cinéma de genre, s’il ne réconciliera pas les arachnophobes avec les arthropodes prédateurs et leurs 8 pattes velues, et il nous aura fait découvrir un jeune cinéaste doué. C’est tout de même ça le principal.