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Yves G.
1 498 abonnés
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2,5
Publiée le 28 avril 2024
Gunnar a passé toute sa vie dans sa ferme, héritée de son père et de son grand-père. Il y a vécu seul, sans femme, avec la seule compagnie de ses chevaux. Quand l’État l’en exproprie pour la construction d’un barrage, il reçoit un gros pécule dont il ne sait que faire. Contraint de se réinstaller en ville, il s’habitue mal à son nouvel environnement. C’est là qu’il fait la connaissance du fils de ses voisins, Ari, un rouquin haut comme trois pommes.
"Le Vieil Homme et l’Enfant" a le même titre que le film célèbre de Claude Berri avec Michel Simon. La ressemblance s’arrête là.
Je suis allé voir ce film islandais par amour inconditionnel pour ce petit pays nordique où j’ai réalisé peut-être le plus beau de tous mes voyages. Las ! Ma soif de paysages volcaniques et glacés battus par les vents a été mal récompensée par ce film dont l’action, mis à part quelques rares scènes dans la ferme de Gunnar, se déroule pour l’essentiel dans les paysages tristes d’une ville anonyme et pluvieuse.
À cette première déception allait bientôt s’en rajouter une seconde : l’amitié naissante entre Gunnar et Ari se déploie gentiment, sans tension ni enjeu, pendant le deuxième tiers du film. Elle nous fait craindre un film gentillet réduit à cela : un vieux fermier solitaire, contraint de quitter sa ferme, voit son exil attendri par la fréquentation d’un gamin joueur.
Dieu merci, le film connaît dans son dernier tiers une bifurcation inattendue. Elle le sauve. Elle aurait pu donner lieu à de plus amples développements : pourquoi Ari a-t-il agi ainsi ? pourquoi Gunnar n’a-t-il pas réagi autrement ? mais "Le Vieil Homme et l’Enfant" se termine déjà, après une heure et quinze minutes à peine, en nous laissant imaginer deux fins alternatives.
Un drame très concis (1h15 qui filent vite) sur l'amitié improbable entre un vieux monsieur ronchon, récemment expulsé de sa campagne pour une résidence pavillonnaire à laquelle il se fait difficilement, et un petit garçon qui est négligé par ses parents divorcés, reflet triste d'une époque moderne qui n'a plus le temps de rien, sauf de s'enguirlander et rejeter les fautes sur l'autre... Le film démarre illico, il n'a pas envie qu'on s'ennuie avec ses longs plans et son filtre gris (typiques du cinéma scandinave), et cela fonctionne, on embarque directement dans le déménagement subi par ce vieillard, dans les premiers contacts attendrissants avec le petit garçon, et on soupire de bonheur devant ce qu'on pensait être une jolie comédie mignonne... On s'est bien trompé, et on est bien content, car on n'a pas vu venir le virage dramatique à 180° que le film propose subitement, et on a eu les nerfs à vif jusqu'à la dernière scène, une "lalalandisation" (la scène qu'on veut tellement voir, qui résout tout avec chaleur humaine et bonheur, que spoiler: le retour à la réalité fait très mal ) qui nous laisse dans le plus grand déni (on refuse catégoriquement tout autre fin que celle qu'on nous a fait miroiter, on espère tellement que cela se conclue ainsi entre les voisins...). Si l'on ressort du film à plusieurs, impossible de ne pas discuter de cette fin, de s'impliquer émotionnellement dans ce qu'on veut (et pense) qu'il advienne après le générique de fin, une envie de réfléchir à la suite qui nous démange, et prouve que le film nous a chopé aux tripes. Les acteurs sont formidables (on ne peut pas faire autrement que de s'attacher, en un clin d'œil, à ces deux joueurs d'échecs qui trompent leur peine et s'aident mutuellement à avancer), on aime beaucoup le message de la préoccupation des parents qui ne s'aperçoivent qu'ils ont un enfant qu'une fois qu'ils soupçonnent un spoiler: attouchement sexuel, et décident enfin de s'en occuper (le seul bon point de cette tragédie, si l'on peut dire) , et vraiment on aime cette dernière scène qui joue sur ce que l'on voudrait voir, et qui ne tient qu'à nous d'imaginer être réel. Le Vieil homme et l'enfant ne se repose pas seulement sur son sujet (bien défendu), il est aussi très enthousiaste dans sa forme, en commençant directement dans l'action (sans intro), en basculant de la tendre comédie au drame tragique en une seconde, et en nous surprenant encore dans sa dernière scène. On pense que le film fait 1h15 car il sait que vous allez en parler 1h après, on adore.
Récit d'une rencontre entre deux âmes solitaires, Le Vieil homme et l'enfant est un petit film au grand cœur qui réussit à parler avec intelligence de l'Islande contemporaine. La perte de la maison de Gunnar pour la construction d'un barrage évoque les efforts de développement d'un pays aux paysages magnifiques, et que la réalisatrice présente furtivement avant qu'avec la ville, ne soient exposés quelques-uns des enjeux auxquels fait actuellement face l'état insulaire ; au tri sélectif des déchets répondant au souci "environnementaliste" de notre époque, est opposé le traitement des êtres humains fuyant la guerre et la misère, ces étrangers dont on ne veut pas et que l'on traite fort mal. Les tensions et contradictions diverses de la petite société islandaise sont donc un axe important du métrage qui, par l'entremise de son charismatique personnage principal, parvient à proposer une certaine vision des préjugés, de la vie, de l'âge, des relations sociales et des aspirations que l'on peut avoir. A bien des égards, la simplicité de Gunnar est inspirante ; la fin, ouverte, laisse songeur.
Rien de bien original dans ce film islandais, qui semble de prime abord brasser des éléments vus et revus dans de multiples films : la rencontre de deux solitudes, l'arrachement à la terre ancestrale et la confrontation entre la vie en pleine nature et la ville.
La réalisatrice Ninna Pálmadóttir filme sagement l'histoire écrite par son compatriote Runar Runarsson (Sparrows, Echo) de façon sensible, mais disons-le, assez plan-plan. L'évènement principal du film, qui survient dans sa seconde partie, est un peu téléphoné, mais ses conséquences donnent lieu à des scènes habilement écrites et joliment filmées.
Comme le film est très court (1h14, un plaisir !), on n'a pas le temps de s'ennuyer, et j'ai finalement apprécié ce conte moral à l'ambiance délicieusement islandaise (les paysages autour de la ferme sont formidables). Dernier point : le visage de l'acteur Thröstur Leó Gunnarsson est en soi un paysage, magnifique à explorer.
Un petit shoot de plaisir nordique pour ceux qui apprécient les ambiances septentrionales.
Ce film est un feel-sad movie. L'histoire est vraiment belle. Un vieil homme sympathise avec un gamin d'une dizaine d'années. Alors que Gunnar a dû quitter sa campagne natale, il est perdu en ville. Cette amitié naissante lui permet de retrouver le moral. De plus, le jeune Ari est délaissé par ses parents. Gunnar devient donc sont nouveau repaire. Une amitié sincère entre deux personnes en recherche de soutiens. C'est un drame doux sur la nature humaine. Bien que le déroulé de ce film soit un message d'espoir, la tristesse viendra nous rattraper. La dernière scène est déchirante.
J'ai passé un bon moment avec ce (court) film qui est présenté sous forme de conte ( peut être adapté d'un livre ?). On est un peu dans l'esprit de films comme " le vieil homme qui n'aimait pas fêter son anniversaire" avec un humour pince sans rire comme en on les secret les pays nordiques mais le scénario est plus sophistiqué qu'il n'en laisse paraître et pose de vrais questions sur la solitude des personnes âgées , le jugement facile des urbains pressés ...
La fin reste ouverte et peut surprendre mais cela en fait du coup un film indé et non un divertissement guimauve.
La façon décalée qu'a Ninna Pálmadóttir de visiter la société islandaise, sa faculté à produire de l'émotion sans tomber dans le pathos, son aptitude à embrasser de nombreux sujets dans un temps très court et la générosité dont elle fait preuve envers ses personnages font forcément penser à un grand réalisateur venant lui aussi du nord de l'Europe, Aki Kaurismäki en personne.Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-le-vieil-homme-et-lenfant/
Ce premier film de cette réalisatrice islandaise est tout à fait réussi sur le sujet traité et la qualité technique. Le film est plein d’humanité et de subtilité dans son scénario grâce aussi au jeu tout en finesse des deux acteurs principaux : le vieil homme et l’enfant. En plus, ce beau film nous permet d’admirer de merveilleux paysages islandais très bien traités à l’image.
"Un petit film mais avec un grand cœur", ainsi la cinéaste islandaise Ninna Pálmadóttir qualifie t-elle Solitude, rebaptisé Le vieil homme et l'enfant pour sa sortie française. Le scénario, écrit par Rúnar Rúnarsson (Volcano, Sparrows), raconte la rencontre inattendue entre un homme à l'âge de la retraite, qui a toujours vécu, quasiment en ermite, dans sa ferme, et un garçon de 10 ans, livreur de journaux, délaissé par ses deux parents. Ou autrement dit, deux solitudes et deux innocences qui se confrontent, à l'écart des autres. Mais Le vieil homme et l'enfant n'est pas aussi simple qu'il y parait avec un grand point d'interrogation concernant le plus âgé des deux. Quelle a été véritablement son existence, est-il réellement l'homme un brin farouche et néanmoins généreux qu'il semble être ? Le film, par ailleurs bien trop court, ne donne pas de réponses, laissant au spectateur le soin de se déterminer. Bien interprété par ses deux principaux interprètes, réalisé avec goût, sans pour autant tirer parti des splendides paysages islandais, et pour cause, puisque le film se déroule principalement dans un quartier de Reykjavik, il laisse planer un doute quant à ses véritables intentions, même si le contexte social du pays et, notamment, son peu d'entrain à accueillir des réfugiés, est traité de manière ironique. Petit film, sans doute, mais pas mièvre du tout.