"Nous avons voulu faire de cette faune et cette flore plus que de simples arrière-plans ou des décors du film, mais des personnages à part entière. Nous nous sommes inspirés des « bosquets sacrés » reliques des forêts primaires dont l’histoire est préservée par le folklore des communautés autochtones. Les marais du sud de l’Inde, avec leur étrange enchevêtrement de racines aériennes, sont particulièrement intéressants car leur origine coïncide avec la formation même du sous-continent indien. Racontant l’histoire de l’évolution de ces écosystèmes, le film remet en question la croyance de la jeune fille selon laquelle ce n’était qu’une « stupide graine » qu’elle était sur le point de ramasser dans la forêt. Nous avons souhaité terminer par un message d’espoir provenant de l’héritage de ses ancêtres qu’elle portera pour l’avenir."
"Je suis attachée à des histoires dans lesquelles les personnages génèrent eux-mêmes leurs problèmes et doivent, pour les résoudre, en passer par une prise de conscience. Ici, la chèvre est en proie à un « aveuglement » qui va générer ses déboires. Affectionnant la comédie, en particulier quand elle parvient à lier le grinçant et le tendre, je cherche un ton qui permette à la fois de rire de l’absurdité des situations dans laquelle la chèvre s’empêtre tout en suscitant une réelle empathie à son égard. La présence de la jungle et de la beauté du monde végétal a depuis le début motivé l’écriture du projet. Je vois dans le développement de cet aspect un potentiel poétique et graphique très riche."
"Avec La Reine des renards je voulais faire un film qui finisse bien, - mais vraiment, vraiment bien ! - et dont on ressortirait un peu plus heureux qu’on y est entré. Je prends les sentiments de mes personnages très au sérieux tout en me permettant d’en rire un peu quand même. Dans l’image, j’ai cherché à garder la spontanéité, la fragilité et les imperfections d’un dessin fait à la main, tout en restant suffisamment lisible et coloré pour parler à un jeune public."