Réalisé en 1952 par le cinéaste argentin d'origine uruguayenne Roman Vinoly Barreto, cette adaptation d'un roman de C.Day Lewis (père du futur acteur Daniel Day Lewis) retiendra notamment l'attention des aficionados de la filmographie de Claude Chabrol.
Le cinéaste français adaptera en effet à son tour, près de deux décennies plus tard, ce texte littéraire.
On connaît le scénario, un homme, bien sous tous rapports, dont le fils a été tué par un chauffard qui a pris la fuite, cherche à le retrouver pour se venger.
La comparaison entre les deux adaptations différent sur plusieurs détails, mais le sujet abordé est identique.
Réflexion sur la vengeance comme passion humaine archaïque, mais dont la puissance est parfois trop légèrement enfouie par la civilisation et prête à renaître chez certains hommes.
La citation tirée de l'Ecclésiaste ( affichée au début et à la fin du film) nous rappelle la tragédie de la vie. Bon ou mauvais, le destin final des hommes est le même. C'est donc par conséquent aussi une interrogation sur le bien et le mal.
Pourquoi choisir le bien si le mal est parfois prospère ( comme le montre l'exemple du chauffard à la personnalité cynique et sans empathie) ? C'est parmi d'autres une interrogation que pose " la bestia debe mourir" ( la bête doit mourir).
Le scénario est aussi une critique profonde de la bourgeoisie ( le chauffard est richissime, dans l'abus de pouvoir, le mépris total à l'égard de son environnement humain).
La seule personne qui le soutien de façon inconditionnelle est sa mère. Le détail à son importance puisqu'on sait le poids de l'éducation de l'enfant, dans la naissance de ce type de personnalité narcissique et malfaisante.
On dira quelques mots sur le casting. Les deux acteurs principaux Narciso Ibanez Menta et Laura Hidalgo étaient en couple au moment du tournage.
Laura Hidalgo actrice d'origine roumaine mais élevée en Argentine fût célébrée à son époque pour sa beauté et sa petite ressemblance avec Hedy Lamarr.
Sa carrière fut courte, mais suffisamment renommée pour inciter aussi le spectateur à découvrir ce titre qui ressort en salle, dans une réédition de qualité remarquable.