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Loïck G.
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4,0
Publiée le 30 janvier 2024
On retrouve l’état d’esprit de « Une séparation » de Asghar Farhadi , les atermoiements, les interdits. Comment les contourner quand votre conscience vous poursuit. Avorter ou pas dans ce pays yéménite en guerre depuis dix ans et qui n’en finit pas de retourner son identité. Une famille de plus en plus nécessiteuse est confrontée à ce problème. Tout un processus d’identification à une culture, à une religion se met en place dans une réflexion personnelle au détriment du collectif. Mais que fait la collectivité ? C’est le sens de la démarche du réalisateur qui visiblement n’a pas de réponse quand les interdits prônent des coutumes tout aussi contradictoires. La morale vous retient de les contourner, la pratique s’autorise aux évidences. Dans Aden la ville, la gardienne. Une ville qui n’existe plus. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
« Un enfant c’est un don du ciel » s’entend dire Ahmed, ce à quoi il répond « sans moyens, ça devient un malheur ». Des enfants, Ahmed et Isra’a, son épouse, en ont déjà 3 et, dans un Yémen ravagé par la guerre depuis des années, le couple a déjà beaucoup de mal à s’en sortir. Le petit dernier n’était pas vraiment désiré, un 4ème enfant mettrait vraiment en péril la famille entière. Cette fois ci ils envisagent sérieusement de recourir à la seule solution envisageable dans un tel cas : l’avortement. Tout petit problème pour Isra’a et Ahmed : au Yémen, l’Islam est la religion d’état et l’avortement n’est autorisé que pour sauver la vie d’une femme enceinte. En partant de ce synopsis très intéressant mais qu’on a déjà croisé au cinéma à plusieurs reprises, le réalisateur yéménite Amr Gamal nous propose un film d’une grande richesse qui va beaucoup plus loin que le grave problème familial de Isra’a et Ahmed en nous plongeant dans le quotidien d’un pays qu’on connaît très mal. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-les-lueurs-daden/
Le premier long-métrage d'Amr Gamal, 10 jours avant le mariage, a été le premier film yéménite exploité commercialement dans son pays d'origine, depuis trois décennies. Son second, Les lueurs d'Aden, est lui le tout premier film yéménite de fiction à être distribué en France. La guerre civile, seule actualité relayée parfois, concernant cette région du monde, n'est pas montrée directement dans Les lueurs d'Aden qui s'intéresse aux difficultés économiques qui en résultent et qui plombent la plupart des familles. C'est le cas de celle d'Isra'a et de son mari, avec leurs trois enfants, et un quatrième en route, qu'ils ne peuvent se permettre. Commence alors un chemin de croix, celui d'un avortement que la société ne saurait accepter, pour des raisons religieuses qui cachent surtout une hypocrisie générale, y compris auprès des proches d'Isra'a. Jamais misérabiliste, le film joue pleinement la carte du réalisme (il est inspiré de situations réelles), avec une mise en scène sans chichis mais soignée et un montage particulièrement fluide. Un long-métrage comme une tranche de vie, particulière à un pays qui n'arrive pas à sortir de l'engrenage de la violence, et universel de par ses préoccupations morales et économiques. qui ne peut que séduire par l'absence de pathos et de gras dans sa réalisation.