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PL06
10 abonnés
137 critiques
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3,0
Publiée le 14 février 2024
On ne boudera pas l’idée d’aller voir un film yéménite, tant ils sont rares et tant l’idée même de cinéma est osée dans ce pays. Les lueurs d’Aden, construit de façon très documentaire, donne effectivement une première idée de la vie au Yémen : ombre de la guerre et forte présence de l’armée, pauvreté des classes moyennes, richesse de quelques personnes bien placées, visibilité de l’islamisme radical.
Le scénario s’inscrit dans cette réalité affligeante, abordant la problématique de l’avortement dans un pays où il n’est toléré que si la vie de la femme est menacée. Un scénario dépouillé, sans surprise par rapport au synopsis qui dit presque tout déjà. La mise en scène est minimaliste et la caméra fixe offre beaucoup de plans d’ensemble, aucun gros plan. Offrant un regard froid sur cette famille pauvre et sa quête d’une solution, qui ne suscite pas beaucoup d’émotion de ce fait.
C’était sans doute le « prix à payer » pour que ce film puisse voir le jour au Yémen, mais si l’on parle de l’art du cinéma c’est un peu décevant tout de même.
Quand en occident, on essaie par tous les moyens d’avoir des enfants sans toujours y parvenir malgré la pression sociétale et l’implication de la médecine, dans certains pays comme ici au Yemen, on essaie parfois au contraire de ne pas en avoir. Et que ce soit pour des motifs moraux ou religieux, les deux semblant intimement mêlés dans ce pays, il est bien difficile d’avorter quand la fertilité a fait son œuvre. Face aux difficultés financières, c’est pourtant ce choix que fera le couple de personnages principaux dans ce document cinématographique filmé avec une grande pudeur. C’est poignant de véracité et un très beau témoignage de la vie quotidienne dans ces contrées politiquement instables qu’il est difficile d’aller voir de ses propres yeux.
Premier film de fiction provenant du Yémen à être distribué en France, le réalisateur a pris le parti de l'authenticité , avec un long métrage entre fiction et documentaire. Des plans fixes sans effet de mise en scène, aucune musique, le résultat, même avec un scénario touchant, donne un film sec, sans fioriture, parfois longuet, qui affaibli lourdement nos émotions.