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Christoblog
840 abonnés
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4,0
Publiée le 10 octobre 2024
Il y avait bien des manières de rater ce film, qui suit durant 48h un jeune Guinéen sans papier, qui parcourt sans relâche les rues de Paris en tant que livreur Uber.
Boris Lojkine aurait pu ainsi concevoir un film pétri de bons sentiments, dans lequel le jeune Souleymane n'aurait rencontré que de mauvaises personnes (à la Dardenne) et aurait accumulé tous les malheurs du monde. Il aurait pu aussi construire un drame, précipitant son héros dans une spirale qui aurait abouti à une tragédie nocturne. Il aurait enfin pu choisir de raconter une histoire larmoyante, dans laquelle de sympathiques parisiens bien attentionnés aurait pris Souleymane en affection (ou plus), se cassant les dents sur une administration impitoyable.
Mais non. L'histoire de Souleymane est, de façon beaucoup plus intéressante, une description presque documentaire du quotidien d'un sans papier sous OQTF, qui lutte pour sans sortir. Le film est sans pathos, rythmé comme un thriller nocturne, constamment soumis à une tension qui résulte non pas d'évènements exceptionnels, mais de petits soucis du quotidien qui prennent ici des allures de quitte ou double décisifs (Souleymane va-t-il attraper son bus ? fera-t-il réparer son vélo ? conservera-t-il l'usage du compte Uber qu'il "sous-loue" ?).
Le spectateur est ainsi rivé solidement à son fauteuil, complètement absorbé dans ce qui apparaît être une sorte d'odyssée urbaine pour Ulysse moderne. Paris est filmé comme jamais, les ambiances sont incroyablement réalistes, la prestation du jeune Abou Sangare dans le rôle principal est merveilleuse de simplicité. La scène finale dans laquelle Nina Meurisse campe un agent de l'Ofpra est de toute beauté.
Quelle claque ! Cette histoire, telle un vrai reportage, est celle de milliers d’esclaves des temps moderne, et que pouvons nous faire ? Ce jeune comédien est d’un naturel confondant et emporte toute notre emphatique !
On se croit dans la vraie vie de cet émigré clandestin qui se bat minute par minute pour suivre , aux prises avec les différents “rapaces” qui exploitent sa situation précaire et des services d immigration qui écoutent avec une certaine empathie, sans être à même d apporter une solution acceptable! Que faire pour que l immigration puisse être une chance pour les pays européens, comme elle l a été il y a quelques dizaines d années? “L acteur” est vraiment parfait dans le rôle !
Ce film décrit avec beaucoup de réalisme la vie parisienne d'un réfugié africain loin des idées véhiculées sur leur soi-disant "vie facile". C'est filmé comme une documentaire , on a peur pour lui . De livraison pour Uber Eats avec des comptes loués car ils ne peuvent travailler avant un délai de 6 mois, loués par des Ames charitables qui n'hésitent pas à profiter d'eux. Logement d'urgence au 115 ( avec réservation tous les et repas pris à la va-vite, ce doit etre bien loin de la vie qu'ils espéraient en France. Souleymane raconte une histoire qui n'est pas la sienne puis se ravise et raconte la sienne Un film poignant
Déjà au courant des difficultés que ces jeunes immigrés rencontrent, ce fillm nous les fait vivre avec Souleymane que je qualifierai même pas d'acteur ta nt ,il sait exprimer toute la détresse qu'il éprouve avec bcp de force et de volonté.
"L'histoire de Souleymane" est un film à la fois poignant et immersif qui nous plonge dans le quotidien d'un demandeur d'asile à Paris. Le récit se concentre sur les 48H cruciales durant lesquelles notre "héros" guinéen, livreur à vélo, doit se préparer pour une audience avec l'OFPRA qui déterminera son avenir en France. Ce drame capte l'urgence et l'intensité du combat de chaque minute, où chaque geste et chaque choix deviennent une lutte pour la survie. L'entretien final est d'une émotion rare, reflétant le poids et la gravité de la décision qui sera prise pour cet homme. Cette oeuvre offre un regard humain et authentique sur le parcours terrible et courageux d'un exilé, avec une mise en scène qui nous immerge dans une réalité souvent invisible mais déchirante. Un coup de coeur et un choc pour ce brûlot d'actualité ! Excellent ! Site CINEMADOURG.free.fr
Boris Lojkine avait réalisé Hope en 2015, un très beau film sur la traversée du Sahara. Il nous offre en quelque sorte une suite avec L’histoire de Souleymane, un quasi-chef d’œuvre qui dépasse d’une tête les nombreux films que le cinéma français nous a offert sur les migrants depuis 5 ans.
L’acteur Abou Sangare joue des situations très proches de ce qu’il a réellement vécu, il est de ce fait bouleversant. La mise en scène est palpitante – à titre d’exemple la caméra était montée sur un vélo pour pouvoir suivre à des allures folles la course de Souleymane dans Paris. Les séquences sur son travail de livreur ubérisé rappellent un peu le Sorry we missed you de Ken Loach et n’ont rien à lui envier.
Enfin, la scène de l’entretien pour instruire la demande d’asile est un monument de cinéma, aussi réaliste (et donc édifiante) que profondément émouvante. Il faut un bon moment pour sortir du film !
L’histoire de Souleymane n’a pas volé ses récompenses à Cannes ! (Prix du Jury et Prix du meilleur acteur dans la section Un certain Regard).
L'histoire de Souleymnane - beau titre à double sens - c'est l'histoire à la fois banale et sidérante de celles et ceux qui luttent pour survivre et pour vivre dignement, au milieu d'un monde malade bourré d'exploitations et d'inégalités, et qui sont suspendus au bon vouloir d'une administration pour parvenir à leur but. Prenant dès les premières minutes, haletant, le film est des rares qui peuvent mériter l'appellation souvent galvaudée de "film coup de poing". L'interprète principal a amplement mérité son prix d'interprétation. A la fin, le spectateur sait, spoiler: comme on peut le lire dans le regard compatissant mais résigné de cette fonctionnaire de l'OFPRA, que ça ne suffira pas, et cette injustice fait mal au ventre .
Un film absolument déchirant tant il est proche de la réalité. Abou Sangare est phénoménal dans sa course en avant, interpretant un homme opiniâtre qui n’a pour seul but d’aider sa mère malade restée en Guinée. On lui souhaite le meilleur pour sa vie venir. 🤞🏼
Épuré et bouleversant. Un ton semi-documentaire percutant, dans la lignée des frères Dardenne, et une dernière séquence bouleversante, sommet d'émotion et d'humanisme. Un choc.
le quotidien d'un réfugié Guinéen en attente de la delivrance de sa carte de résident. pendant 1h30 nous suivons Souleymande, dans son monde dystopique. POIGNANT
Souleymane Bagaré a fui la Guinée à la recherche d’une vie meilleure pour lui et pour sa mère malade laissée au pays. Il a traversé le Sahara, la Méditerranée et a rejoint la France. À Paris, il tire le diable par la queue, dort au 115, sillonne la ville à vélo pour y livrer des repas, alors que son statut de demandeur d’asile lui interdit de travailler. Il comparaît dans deux jours à l’Ofpra qui statuera sur sa demande de titre. Son dossier est fragile : faute d’avoir lui-même subi des persécutions, Souleymane s’est procuré auprès d’un compatriote moyennant finances un récit apocryphe qu’il peine à mémoriser.
"L’Histoire de Souleymane" nous vient de Cannes où il a obtenu le prix du jury et où Abou Sangaré a remporté le prix du meilleur acteur, alors même qu’il était sous le coup d’une OQTF. C’est le troisième film de Boris Lojkine, un normalien, agrégé de philo, passé par le documentaire, auteur de "Hope" et du remarquable "Camille" dont l’actrice principale, Nina Meurisse, illumine la dernière et la plus longue scène de ce film.
Le scénario de "L’Histoire de Souleymane" est étouffant. Son rythme haletant m’a rappelé celui d’À plein temps. Les héros de ces deux films doivent relever le même défi d’un quotidien en apparence anodin. On dira que Souleymane a la poisse. Mais ce n’est pas le cas. Sa vie n’est pas qu’une succession d’avanies. La quasi-totalité de ses livraisons se passent bien, les personnes qu’il croise font souvent preuve à son égard de gentillesse ; mais il suffit d’une chute à vélo, d’une altercation avec un restaurateur, d’une autre avec le titulaire de son compte Uber pour que tout dérape.
Le scénario manque d’être victime de cette facilité : ajouter à ce quotidien déjà bien chargé une déconvenue supplémentaire. Mais il n’y cède pas. Comme chez les frères Dardenne, il filme un héros qu’on qualifierait à tort de résilient : Souleymane a-t-il en effet le luxe de pouvoir ne pas l’être ? Quel choix a-t-il sinon encaisser les coups du sort en serrant les dents ?
Comme la Lily de Pierre Perret, venue vider les poubelles à Paris, Souleymane est politiquement correct. À l’image repoussoir de l’immigré, délinquant et/ou paresseux, il oppose celle, autrement vertueuse, du damné de la terre qui demande simplement à jouir des fruits de son travail honnêtement gagnés dans son pays d’accueil. Il serait bien cynique de s’en moquer.
Magnifique film vu en avant-première à Itsas Mendi à Urrugne. Très puissant, interprétation plus vraie que nature, l'absence de musique extradiégétique renforce encore le propos. Certainement l'un des films les pour bouleversants de cette année.