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laurentV
2 abonnés
14 critiques
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4,0
Publiée le 9 octobre 2024
le quotidien d'un réfugié Guinéen en attente de la delivrance de sa carte de résident. pendant 1h30 nous suivons Souleymande, dans son monde dystopique. POIGNANT
Souleymane Bagaré a fui la Guinée à la recherche d’une vie meilleure pour lui et pour sa mère malade laissée au pays. Il a traversé le Sahara, la Méditerranée et a rejoint la France. À Paris, il tire le diable par la queue, dort au 115, sillonne la ville à vélo pour y livrer des repas, alors que son statut de demandeur d’asile lui interdit de travailler. Il comparaît dans deux jours à l’Ofpra qui statuera sur sa demande de titre. Son dossier est fragile : faute d’avoir lui-même subi des persécutions, Souleymane s’est procuré auprès d’un compatriote moyennant finances un récit apocryphe qu’il peine à mémoriser.
"L’Histoire de Souleymane" nous vient de Cannes où il a obtenu le prix du jury et où Abou Sangaré a remporté le prix du meilleur acteur, alors même qu’il était sous le coup d’une OQTF. C’est le troisième film de Boris Lojkine, un normalien, agrégé de philo, passé par le documentaire, auteur de "Hope" et du remarquable "Camille" dont l’actrice principale, Nina Meurisse, illumine la dernière et la plus longue scène de ce film.
Le scénario de "L’Histoire de Souleymane" est étouffant. Son rythme haletant m’a rappelé celui d’À plein temps. Les héros de ces deux films doivent relever le même défi d’un quotidien en apparence anodin. On dira que Souleymane a la poisse. Mais ce n’est pas le cas. Sa vie n’est pas qu’une succession d’avanies. La quasi-totalité de ses livraisons se passent bien, les personnes qu’il croise font souvent preuve à son égard de gentillesse ; mais il suffit d’une chute à vélo, d’une altercation avec un restaurateur, d’une autre avec le titulaire de son compte Uber pour que tout dérape.
Le scénario manque d’être victime de cette facilité : ajouter à ce quotidien déjà bien chargé une déconvenue supplémentaire. Mais il n’y cède pas. Comme chez les frères Dardenne, il filme un héros qu’on qualifierait à tort de résilient : Souleymane a-t-il en effet le luxe de pouvoir ne pas l’être ? Quel choix a-t-il sinon encaisser les coups du sort en serrant les dents ?
Comme la Lily de Pierre Perret, venue vider les poubelles à Paris, Souleymane est politiquement correct. À l’image repoussoir de l’immigré, délinquant et/ou paresseux, il oppose celle, autrement vertueuse, du damné de la terre qui demande simplement à jouir des fruits de son travail honnêtement gagnés dans son pays d’accueil. Il serait bien cynique de s’en moquer.
J'ai vu le film lors de l'avant-première parisienne. C'est un chef-d'œuvre, on est pris dans le tourbillon de la vie de Souleymane. Cela passe par l'image, très belle, et beaucoup aussi par le son qui nous plonge dans son univers et nous donne accès à son intériorité. Ce qui est fascinant c'est qu'on est pris dans l'histoire du début à la fin, sans pouvoir réellement expliquer pourquoi. Probablement, le passé de documentariste du réalisateur lui permet d'atteindre une justesse qui nous happe.
Magnifique film vu en avant-première à Itsas Mendi à Urrugne. Très puissant, interprétation plus vraie que nature, l'absence de musique extradiégétique renforce encore le propos. Certainement l'un des films les pour bouleversants de cette année.
Magnifique film à hauteur d'Homme. La prestation d'Abou Sangare, Prix du meilleur acteur Un Certain Regard Cannes 2024, est exceptionnelle! Naissance d'un très grand acteur! Très beau scénario, très belle photographie!
Après avoir réalisé 2 documentaires longs métrages, l'agrégé de philosophie Boris Lojkine est venu à la fiction en 2014 avec "Hope", consacré aux migrants qui veulent partir d'Afrique, et avait poursuivi en 2019, avec "Camille", le passionnant biopic de la photographe de guerre Camille Lepage, tuée d'une balle dans la tête en République Centrafricaine, à l'âge de 26 ans. Avec "L'histoire de Souleymane", présenté dans la Sélection Un Certain regard à Cannes 2024 où il a obtenu le Prix du jury et le Prix d'interprétation masculine pour son interprète principal, il revient sur les problèmes rencontrés par les migrants, cette fois ci arrivés en France mais qui, tout en travaillant, ont un mal fou à obtenir leur régularisation. Loin d’être la 2ème division de la Sélection Officielle du Festival de Cannes, la sélection Un Certain Regard est souvent, chaque année, celle qui présente le film que beaucoup de cinéphiles vont retenir comme étant leur préféré de la Quinzaine cannoise. C’était le cas cette année avec "L’histoire de Souleymane", un grand film qui, en plus d’être particulièrement émouvant, est un contre la montre haletant dans lequel il n’y a aucun temps mort. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-lhistoire-de-souleymane/ Film vu à Cannes, durant le dernier Festival.
(...) Après ce film, nous ne pouvons plus regarder les sans papiers comme avant, ni accepter les discours de haine qui envahissent l’espace politique et médiatique. Cette histoire est celle de Souleymane, impressionnante, édifiante, trépidante, émouvante. (...) La puissance du film tient aussi à l’ambiguïté du personnage : le soutiendrions-nous ? Le grand mérite du film est de soulever des questions qui ne sont pas simplistes et nous mettent mal à l’aise, et donc dynamiques. Accueillir l’Autre, c’est changer de regard. Sans ce film, Souleymane resterait anonyme, et tous les autres avec lui. Lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures : http://africultures.com/histoire-de-souleymane-de-boris-lojkine-16161/
J'ai été bouleversé par ce film que j'ai découvert en avant première. C'est comme si j'avais ouvert les yeux sur une réalité qui était là mais que je ne voyais pas.... Quel intelligence et humanité
Accroché à une réalité terrifiante et actuelle, le long métrage de Boris LOJKINE est un vrai et difficile brûlot moderne sur l'immigration, pas toujours subtil, mais vraiment brillant et impactant de bout en bout
Vu en avant première à Lyon avec une présentation et une explication de la Cimade. L'histoire de Souleymane est assez bouleversante et nous remet un peu en place sur nos problèmes et illustre bien les invisibles migrants que l'on voit régulièrement, notamment les livreurs à vélo qui vivent dans la misère, l'illégalité, la corrupion interne, arrachés à leur patrie et leurs proches dans le seul espoir d'une vie meilleure parfois bien loin de leurs attentes..
Un film rythmé, haletant, qui prend aux tripes… Impossible de retenir mes larmes. Un film, un documentaire ?… Les nouvelles formes d’esclavagisme des personnes sans-papiers. L’exil n’est jamais un choix. Ce témoignage est bouleversant, exceptionnel Abou Sangare.