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AZZZO
309 abonnés
823 critiques
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5,0
Publiée le 11 octobre 2024
Une claque. Sur un sujet pourtant connu, Boris Lojkine met des images, de la chair, de l'humanité. Souleymane est un migrant dont le spectateur suit le quotidien lors des deux jours et deux nuits qui précèdent son rendez-vous à l'ofpra pour déposer et défendre sa demande d'asile. Ces deux jours sont trépidants, à cent à l'heure sur le vélo, zigzaguant entre les voitures, les clients et les problèmes, Souleymane se débat pour survivre. Survivre financièrement mais surtout être prêt pour ce rendez-vous qui décidera de son avenir, sans pourtant qu'il n'en maîtrise rien. Certes, ce n'est pas le premier film à aborder le sujet, pourtant c'est la première fois qu'il est montré de façon si juste. Il y a un point de vue, c'est indéniablement un film militant destiné à sensibiliser l'opinion publique, mais à aucun moment ce n'est un film manichéen. C'est de l'ultraréalisme qui montre tout à la fois les difficultés de la vie des migrants, leurs espoirs, leurs déceptions, l'humanisme mais aussi la médiocrité de notre accueil, l'ubérisation qui tend vers une forme d'esclavagisme moderne. Tout cela est dépeint avec justesse. Et de savoir que le jeune acteur est lui-même sous la menace d'une OQTF ajoute au réalisme comme au drame. Un film indispensable.
Le nouveau film du réalisateur-scénariste Boris Lojkine (Camille), récompensé par les Prix du Jury et du Meilleur Acteur dans la section "Un Certain Regard" à Cannes, met en images une course quasi-incessante, devant aboutir au récit d'une histoire inventée de toutes pièces.
Voguant quelque part entre le cinéma social de Ken Loach et la mise en scène immersive (en mode caméra à l'épaule, collant aux basques de notre protagoniste) d'un Paul Greengrass, le film, se déroulant sur 48h, est construit comme un contre-la-montre dans lequel Souleymane doit tout faire pour récupérer les infos et les documents dont il aura besoin pour passer ce fameux entretien, qui lui permettra peut-être d'avoir accès au sésame, et ce alors que les difficultés et les déconvenues se multiplient pour lui.
Une œuvre qui, de par son rythme sous tension et l'arc narratif de son personnage principal (même si le sujet traité n'est pas tout à fait le même), m'a pas mal fait penser au très chouette «À plein temps» avec Laure Calamy.
Un film taclant au passage l'uberisation de la société, illustrée ici au sein de cette fourmilière bruyante que représente Paris. Un film pouvant compter sur la très bonne interprétation de son acteur (non professionnel) Abou Sangare, qui porte le film sur ses épaules. Le fait que ce dernier se trouve dans une situation similaire à celle du personnage qu'il interprète rend la frontière entre réalité et fiction encore plus floue.
Une sorte de thriller social au dispositif narratif un peu trop bien rôdé dans son déroulé, si bien qu'il n'y a que peu de moments qui m'ont véritablement désarçonné et/ou touché. Un film efficace, qui semble retranscrire avec pertinence le quotidien d'un demandeur d'asile, et qui évite intelligemment de tomber dans le piège du misérabilisme.
Un film qui marche le mieux dans ses scènes les plus intimes, les plus simples, à base de champ/contre-champ, qu'il s'agisse de l'échange nocturne qu'a Souleymane avec sa "compagne", et en particulier de son entretien final. Quand Souleymane sort du narratif longtemps préparé et répété, et qu'il raconte son histoire, sa vérité. Une vérité qui sera entendue, ou pas. Mais ça, c'est une autre histoire.
Un film qui tenait clairement à cœur à son réalisateur et interprété par un acteur sincère. Une œuvre maîtrisée, et dans laquelle j'aurai voulu embarquer davantage.
Touchant. Le film parvient très bien å nous faire entrevoir l'enfer du quotidien de Souleymane dont la seule issue est d'obtenir le précieux "sésame". Son acteur,.Abou Singare, est la gentillesse incarnéee. Je lui souhaite de tout mon coeur une issue heureuse.
Film hautement politisé qui plaira aux amateurs de sensiblerie. "L'acteur" principal n'en est pas un. Seul une photographe pas trop laide fait de ce long-métrage un semblant de film et non pas un reportage de France 3.
Ce film pourrait être un documentaire, mais c'est une fiction retraçant le parcours oh combien difficile de ce jeune guinéen arrivé clandestinement en France, qui survit tant bien que mal en tant que livreur, et qui se prépare à un entretien déterminant pour lui en vue de l'obtention de papiers. On voit que tout fonctionne avec de l'argent, pour obtenir des soi -disant document qui devraient appuyer le récit de ce jeune homme, appris par coeur (et tout le long du film je me demandais mais pourquoi diable ne pas dire simplement la vérité, au lieu de s'inventer un récit politique, d'ailleurs la personne qui reçoit son récit spoiler: ne s'y laisse pas prendre) Même si la vie en Guinée était difficile, en France ça l'est tout autant.. Tout ce parcours est très prenant, émouvant, ce jeune homme est attachant, et vraiment on reste sur sa faim : aura-t-il convaincu ou pas ?
Si simple mais si poignant. J'ai désinstallé UberEats en sortant de la salle. Salle qui est sortie dans un silence religieux suite à ce film. Je vous le recommande pour voir la vérité et prendre conscience de l'ubérisation du travail.
Après le déjà très impressionnant Camille, portrait d'une jeune journaliste partie couvrir le conflit en Centrafrique, le réalisateur Boris Lojkine réalise un nouveau coup de force avec cette histoire de jeune Guinéen sans papier, qui survit tant bien que mal en livrant des repas tout en préparant l'entretien qui lui permettrait d'obtenir un titre de séjour.
Un film qui pourrait être la deuxième partie de celui de Matteo Garrone, Moi, Capitaine, sorti en début d'année. Deux faces d'une même pièce pour raconter l'histoire de ceux qui quittent tout et risquent leur vie dans l'espoir d'un futur meilleur.
La mise en scène, mais aussi l'écriture, au cordeau, parviennent à maintenir une tension du début à la fin. L'on retient son souffle à chaque étape du périple de ce jeune exilé, qui s'apparente à un véritable parcours du combattant. Le film ne se disperse jamais et avec son approche immersive et quasi documentaire, c'est comme si nous pédalions avec lui à travers les rues de Paris.
Un regard plein d'empathie mais aussi sans concession sur notre société uberisée, qui nous renvoie à notre propre responsabilité en tant que consommateurs et qui, après un final suspendu particulièrement réussi, nous laissent seuls avec à notre conscience (sans pour autant être moralisateur), nous qui sommes tous complices de cette invisibilisation.
Abou Sangare, lui-même sans papier et casté via une association, bouleverse par l'authenticité de son jeu et la résilience de son personnage. La longue scène d'entretien finale, durant laquelle la talentueuse Nina Meurisse lui donne parfaitement la réplique, est magistrale.
Avec ses deux prix tant mérités à Cannes, dans la section Un Certain Regard (prix du jury + prix d'interprétation masculine), L'Histoire de Souleymane est l'un des films les plus bouleversants de l'année, une oeuvre importante, presque d'utilité publique, qui devrait être montrée à tous les français, en ces temps politiques agités où la parole haineuse et le rejet de l'autre sont de plus en plus décomplexés.
J'ai trouvé ce film assez détonant et méritant. Une histoire assez "banale", une histoire de tous les jours, finalement il n'y a pas besoin forcément d'être dans le registre de l'imaginaire pour créer un sentiment d'horreur, la réalité suffit pour cela. J'ai aimé plongé dans cet univers, j'ai aimé la tension, j'ai été touchée, j'ai aimé l'expérience. Je trouve que ce film sert une bonne cuillérée d'horreur et réussit davantage que "joker 2" même si évidemment ce n'est pas comparable.spoiler: J'ai trouvé cette fiction très réaliste, j'ai appris pas mal de choses que j'ignorais et j'ai aimé qu'on découvre le quotidien d'un livreur, j'ai aimé que cela se déroule en quelques jours, j'ai aimé la fin, j'ai aimé le silence utilisé à plusieurs moments, je trouve que cela a décuplé la tension. Bravo
Poignant et criant de vérité, L'histoire vraie de Souleymane est un film qui ne laisse personne indifférent. Il nous plonge dans le quotidien des sans-papiers, exposant avec justesse et sensibilité les difficultés qu’ils affrontent pour survivre. L’acteur principal livre une performance saisissante, incarnant Souleymane avec une intensité bouleversante. Son jeu est à la fois fragile et puissant, reflétant l’âme de milliers de personnes sans voix.