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    L’Histoire de Souleymane
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    339 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 684 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juillet 2024
    L'histoire d'Abou Sangare n'est pas tout à faire celle de Souleymane, mais elle lui ressemble pour une grande part et son interprétation, à fleur de peau, respire la plus pure'authenticité. Au même titre d'ailleurs que le scénario du film de Boris Lojkine, qui a parfois des allures de documentaire vibrant, resserré dans le temps et dans la précision des situations de précarité. Impossible de ne pas trembler pour Souleymane, clandestin à Paris, venu de Guinée, livreur qui sillonne les rues de Paris, au milieu du chaos de la circulation, parfaitement invisible aux citoyens en règle. Le danger est présent partout et la pression insoutenable, avec de prétendus amis qui ne pensent qu'à soutirer de l'argent. L'enjeu pour Souleymane est connu depuis le début du long-métrage : réussir un examen qui peut lui permettre d'obtenir le droit d'asile. Tout est violence dans le récit, autour d'un homme qui se bat et dont le film dresse le portrait avec un haut degré d'humanité mais sans pour autant faire de son personnage un héros exemplaire. spoiler: Toute la structure narrative est construite dans l'attente de l'entretien décisif de Souleymane et les dernières minutes de L'histoire de Souleymane ne déçoivent pas, tendues au possible, et source d'une émotion longtemps contenue.
    Yetcha
    Yetcha

    907 abonnés 4 415 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2024
    Un voage dans l'esclavage moderne organisé et visible à chaqeu coin de rue. Ce film nous permet de relativiser beaucoup de choses et comprendre dans quelle galère sont ces nouveaux esclaves modernes, broyés par la sociéte française, broyés par la ville. Touchant, la volonté, l'abnégation et le courage de Souleymane est beau à voir et on ne comprend pas pourquoi de telles personnes ne parviennnent pas à obtenir la régularisation de leur situation tant elle sont courageuses et travailleuses. Un presque documentaire sur les travers de notre société et sur laquelle il faut s'interroger.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 404 abonnés 4 251 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 octobre 2024
    « L’Histoire de Souleymane » nous plonge dans la réalité brutale d’un métier invisibilisé. Le film met en lumière le quotidien éprouvant des migrants venus en France dans l’espoir d’un avenir meilleur. Souleymane, un jeune Guinéen de 23 ans, sillonne les rues de Paris à vélo pour livrer des repas, tout en jonglant avec la précarité de sa situation : la recherche d’un hébergement d’urgence et la préparation de son entretien pour obtenir l'asile. Récompensé par le Prix du jury et du meilleur acteur à Cannes dans la sélection Un Certain Regard, ce film poignant, construit comme un thriller social, frappe par son intensité. Il soulève des questions cruciales sur l’humanité et le droit d’être accueilli, offrant une réflexion saisissante sur le sort de ceux que l’on ne voit pas, mais dont le destin mérite toute notre attention.
    Yves G.
    Yves G.

    1 517 abonnés 3 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2024
    Souleymane Bagaré a fui la Guinée à la recherche d’une vie meilleure pour lui et pour sa mère malade laissée au pays. Il a traversé le Sahara, la Méditerranée et a rejoint la France. À Paris, il tire le diable par la queue, dort au 115, sillonne la ville à vélo pour y livrer des repas, alors que son statut de demandeur d’asile lui interdit de travailler. Il comparaît dans deux jours à l’Ofpra qui statuera sur sa demande de titre. Son dossier est fragile : faute d’avoir lui-même subi des persécutions, Souleymane s’est procuré auprès d’un compatriote moyennant finances un récit apocryphe qu’il peine à mémoriser.

    "L’Histoire de Souleymane" nous vient de Cannes où il a obtenu le prix du jury et où Abou Sangaré a remporté le prix du meilleur acteur, alors même qu’il était sous le coup d’une OQTF. C’est le troisième film de Boris Lojkine, un normalien, agrégé de philo, passé par le documentaire, auteur de "Hope" et du remarquable "Camille" dont l’actrice principale, Nina Meurisse, illumine la dernière et la plus longue scène de ce film.

    Le scénario de "L’Histoire de Souleymane" est étouffant. Son rythme haletant m’a rappelé celui d’À plein temps. Les héros de ces deux films doivent relever le même défi d’un quotidien en apparence anodin. On dira que Souleymane a la poisse. Mais ce n’est pas le cas. Sa vie n’est pas qu’une succession d’avanies. La quasi-totalité de ses livraisons se passent bien, les personnes qu’il croise font souvent preuve à son égard de gentillesse ; mais il suffit d’une chute à vélo, d’une altercation avec un restaurateur, d’une autre avec le titulaire de son compte Uber pour que tout dérape.

    Le scénario manque d’être victime de cette facilité : ajouter à ce quotidien déjà bien chargé une déconvenue supplémentaire. Mais il n’y cède pas. Comme chez les frères Dardenne, il filme un héros qu’on qualifierait à tort de résilient : Souleymane a-t-il en effet le luxe de pouvoir ne pas l’être ? Quel choix a-t-il sinon encaisser les coups du sort en serrant les dents ?

    Comme la Lily de Pierre Perret, venue vider les poubelles à Paris, Souleymane est politiquement correct. À l’image repoussoir de l’immigré, délinquant et/ou paresseux, il oppose celle, autrement vertueuse, du damné de la terre qui demande simplement à jouir des fruits de son travail honnêtement gagnés dans son pays d’accueil. Il serait bien cynique de s’en moquer.
    velocio
    velocio

    1 331 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 octobre 2024
    Après avoir réalisé 2 documentaires  longs métrages, l'agrégé de philosophie Boris Lojkine est venu à la fiction en 2014 avec "Hope", consacré aux migrants qui veulent partir d'Afrique, et avait poursuivi en 2019, avec "Camille", le passionnant biopic de la photographe de guerre Camille Lepage, tuée d'une balle dans la tête en République Centrafricaine, à l'âge de 26 ans. Avec "L'histoire de Souleymane", présenté dans la Sélection Un Certain regard à Cannes 2024 où il a obtenu le Prix du jury et le Prix d'interprétation masculine pour son interprète principal, il revient sur les problèmes rencontrés par les migrants, cette fois ci arrivés en France mais qui, tout en travaillant, ont un mal fou à obtenir leur régularisation. Loin d’être la 2ème division de la Sélection Officielle du Festival de Cannes, la sélection Un Certain Regard est souvent, chaque année, celle qui présente le film que beaucoup de cinéphiles vont retenir comme étant leur préféré de la Quinzaine cannoise. C’était le cas cette année avec "L’histoire de Souleymane", un grand film qui, en plus d’être particulièrement émouvant, est un contre la montre haletant dans lequel il n’y a aucun temps mort. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-lhistoire-de-souleymane/ Film vu à Cannes, durant le dernier Festival.
    lionelb30
    lionelb30

    449 abonnés 2 613 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 décembre 2024
    Film quasi documentaire qui montre bien les difficultés des migrants. Maintenant , malheureux dans son pays ou malheureux en France , est ce mieux ?
    Ricco92
    Ricco92

    231 abonnés 2 159 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2024
    Auréolé par trois récompenses à la section Un certain regard du Festival de Cannes 2024 (Prix du Jury, Prix d’interprétation masculine pour Abou Sangaré et Prix FIPRESCI), L’Histoire de Souleymane peut être vue comme une sorte de suite à Moi, capitaine. En effet, si le film de Matteo Garrone narrait le parcours d’un africain sans papier pour arriver en Europe, celui de Boris Lojkine décrit la vie quotidienne d’un immigré clandestin pour survivre à Paris dans l’espoir d’obtenir sa régularisation. Le cinéaste opte pour une optique très réaliste proche du documentaire grâce à une caméra portée s’axant essentiellement sur son personnage principal. La volonté du réalisateur n’est donc pas d’offrir des recherches cinématographiques originales mais d'utiliser sa forme oppressante pour immerger totalement le spectateur dans la dureté de la vie rencontrée par des personnes généralement traitées comme de simples chiffres voire comme des délinquants dans la plupart des médias. Ce but est atteint en partie grâce au réalisme de l’interprétation de son casting et en particulier de celle d’Abou Sangaré, son comédien principal (lui-même étant en situation irrégulière lors du tournage, ce qui sera résolu grâce au coup de projecteur apporté par le film), dont la force explose dans une avant-dernière séquence totalement bouleversante qui s’inspire beaucoup de la véritable histoire de son interprète. L’Histoire de Souleymane est donc un film assez fort qui est surtout très utile pour mieux comprendre un sujet souvent traité de manière trop caricaturale.
    bobmorane63
    bobmorane63

    199 abonnés 1 987 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 novembre 2024
    Un film intense à message réalisé de façon intelligente sans grand moyen par le cinéaste Boris Lojkine, un nom à retenir dans le monde du cinéma!
    Comme le titre l'indique , on suit "L'histoire de Souleymane" en 48 heures dans les rues de Paris, deux jours à galèrer comme livreur à vélo auquel des fois les clients ne sont pas réglos, le supérieur qui lui doit de l'argent, ne pas rater le bus pour dormir dans un refuge de sans papiers, le tout pour essayer d'aboutir pour un entretien pour avoir un passeport en France. Une course contre la montre qui montre la dure réalité du quotidien de ces personnes là qui galerent. Il n'y a pas de musique, même au générique final. Il faut saluer le très bon travail de l'équipe technique, au niveau du son surtout, pour faire vibrer le spectateur. Le film suit surtout l'acteur Abou Sangare qui porte cette œuvre sur ses épaules dans tout les plans et il s'en sort honorablement bien. Hautement recommandable.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    365 abonnés 1 824 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2024
    L'Histoire de Souleymane est un film poignant et authentique. Il est porté par une réalisation minutieuse de Boris Lojkine. Le choix de ne pas utiliser de musique souligne encore plus l'importance des bruits du quotidien et de la rue, qui rythment le récit, créant une immersion totale dans la réalité de Souleymane. Ce n’est pas seulement un drame social, mais un véritable thriller social, où le destin de Souleymane dépend de la régularisation de sa situation. Chaque obstacle qu'il rencontre, chaque embûche sur son chemin nous fait vibrer d’inquiétude.


    Le film met en lumière l'injustice de la situation : pour l'État français, la pauvreté dans son pays d’origine ne justifie pas son droit à rester en France, le forçant à inventer un mensonge pour espérer une vie digne. Ce qui frappe aussi, c’est que même une fois en France, il est exploité par ceux de sa propre communauté, une trahison amère là où il aurait dû trouver soutien et solidarité. Abou Sangaré incarne Souleymane avec une puissance et une vulnérabilité qui donnent une profondeur touchante au personnage, faisant ressentir chaque moment de désespoir.


    Un clin d'œil notable est la présence de Nina Meurisse, qui avait déjà travaillé avec Lojkine en tant que tête d'affiche dans Camille. Ce lien ajoute une continuité dans l'univers cinématographique du réalisateur.
    Christoblog
    Christoblog

    839 abonnés 1 689 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2024
    Il y avait bien des manières de rater ce film, qui suit durant 48h un jeune Guinéen sans papier, qui parcourt sans relâche les rues de Paris en tant que livreur Uber.

    Boris Lojkine aurait pu ainsi concevoir un film pétri de bons sentiments, dans lequel le jeune Souleymane n'aurait rencontré que de mauvaises personnes (à la Dardenne) et aurait accumulé tous les malheurs du monde. Il aurait pu aussi construire un drame, précipitant son héros dans une spirale qui aurait abouti à une tragédie nocturne. Il aurait enfin pu choisir de raconter une histoire larmoyante, dans laquelle de sympathiques parisiens bien attentionnés aurait pris Souleymane en affection (ou plus), se cassant les dents sur une administration impitoyable.

    Mais non. L'histoire de Souleymane est, de façon beaucoup plus intéressante, une description presque documentaire du quotidien d'un sans papier sous OQTF, qui lutte pour sans sortir. Le film est sans pathos, rythmé comme un thriller nocturne, constamment soumis à une tension qui résulte non pas d'évènements exceptionnels, mais de petits soucis du quotidien qui prennent ici des allures de quitte ou double décisifs (Souleymane va-t-il attraper son bus ? fera-t-il réparer son vélo ? conservera-t-il l'usage du compte Uber qu'il "sous-loue" ?).

    Le spectateur est ainsi rivé solidement à son fauteuil, complètement absorbé dans ce qui apparaît être une sorte d'odyssée urbaine pour Ulysse moderne. Paris est filmé comme jamais, les ambiances sont incroyablement réalistes, la prestation du jeune Abou Sangare dans le rôle principal est merveilleuse de simplicité. La scène finale dans laquelle Nina Meurisse campe un agent de l'Ofpra est de toute beauté.

    Une réussite.
    Loïck G.
    Loïck G.

    344 abonnés 1 680 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 novembre 2024
    A la veille de passer son entretien pour sa demande d’asile, Souleymane réapprend son histoire, au fil des courses qu’il effectue sur son vélo précaire. Une aventure qui en réalité n’est pas vraiment la sienne, et qui se révèle tout autre, dans la confrontation avec une fonctionnaire très à l’écoute. Une scène éloquente, très puissante Boris Lojkine très directif jusque-là, dans la conduite quotidienne et bien souvent nocturne de son protégé, révèle là toute l’humanité enfouie dans la galère de ce livreur, paumé, exilé , abandonné lui aussi. Abou Sangare le prend à témoin pour unir tous ses coreligionnaires ( par ailleurs peu aidants lors de ses démarches) dans une même cause. C’est un peu le sens du final assez abrupt dans sa résolution : Souleymane nous a raconté son histoire, mais le couperet silencieux qui l’accompagne à la sortie de son entretien, raconte l’histoire de toute une communauté. Qui n’en finit pas de se heurter au rêve européen. Et bien souvent de s’y noyer.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    norman06
    norman06

    354 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2024
    Épuré et bouleversant. Un ton semi-documentaire percutant, dans la lignée des frères Dardenne, et une dernière séquence bouleversante, sommet d'émotion et d'humanisme. Un choc.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    275 abonnés 1 651 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 octobre 2024
    Une fiction de pur réalisme social, façon documentaire, avec pour interprète principal un acteur non professionnel, lui-même migrant sans papiers, qui porte avec intensité le film sur ses épaules, en nourrissant son interprétation de sa propre expérience de vie. La caméra lui colle à la peau, à pied ou à vélo, dans une mise en scène immersive très efficace. Sans apitoiement ni leçons données, le résultat se veut factuel et touche par son humanité à vif, avec une fin ouverte qui laisse intelligemment chaque spectateur se positionner sur le sort qui devrait être réservé à Souleymane.
    Dans la présentation de ce parcours de vie, qui est une lutte permanente pour la survie et la dignité, ce sont mille et un détails, dont on n’a pas toujours conscience, qui font mouche et donnent tout son intérêt au film : les appels au Samu social dès le petit matin pour s’assurer d’avoir un lit la nuit suivante ; la combine des locations de comptes professionnels de livreurs pour faire travailler des sans-papiers ; les réseaux « d’aide » qui fournissent des faux papiers aux migrants et les entraînent à faire de fausses déclarations pour obtenir l’asile…
    L'Histoire de Souleymane est une histoire cinématographiquement convaincante et politiquement utile.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    136 abonnés 1 635 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 novembre 2024
    Souleymane entre dans un bureau de l’OFPRA pour sa demande d’asile ; c’est la première scène. Puis court flash-back de 48 heures, caméra à l’épaule, au plus près de ce réfugié guinéen, on va suivre son quotidien durant les deux très longues journées qui le séparent de son entretien décisif avec l’administration française en vue de la légalisation de sa présence en France. Et là, le film hyper documenté par Boris Lojkine devient oppressant car on prend pleinement conscience des conditions de survie dans lesquelles sont plongées les illégaux. Pas un moment de répit, du matin où déjà il faut réserver sa place en hébergement d’urgence dès l’aurore pour ne pas dormir dans la rue le soir même ; où il ne faut pas louper le bus au risque réellement passer la nuit dehors. C’est une course contre la montre : le boulot de coursier illégal, les démêlés avec la police, les clients et les petits escrocs, les accidents de vélo, les coups de téléphone, les femmes laissées au pays, le centre d’accueil blafard qu’on rejoint à la nuit tombée, et le trac de l’entretien qui approche à grands pas. Récit d’une histoire qui n’est pas la sienne mais qu’il apprend par cœur car elle est celle qui apparemment a le plus chance de valider sa demande de papier. La mécanique de ce film hyper réaliste dans une veine social à la Dardenne (on pense à « Rosetta ») tourne au thriller, à l’angoisse, la peur pour lui, pour sa santé, son intégrité physique. Bouleversant, mais d’une justesse incroyable ; Lojkine fait bien attention de ne jamais tomber ni dans l’angélisme ni dans le misérabilisme. Et il était pourtant facile de faire du larmoyant, de tirer sur les institutions (Police, OFPRA,…), de faire un film partisan ; le seul parti pris est de donner vie à ses sans visage qui livre les repas dans des conditions de vie indigne. Ensuite, il ne faut pas craindre ce type de film, on est à l’os, pas d’affèterie ou de coquetterie ; c’est un film brut mais doux à la fois. Ces 48 heures réservent tout de même quelques respirations à Souleymane dont la belle rencontre avec une personne âgée dépendante chez elle ; la rencontre de deux personnes en position de faiblesse, à la merci de la société. Et le second souffle réside dans un final dont on ne peut sortir sans lâcher sa larme. La caméra se pose dans un champ/contre champ lors de l’entretien final avec la conseillère OFPRA après nous avoir fait tournoyer durant 1h20. Nina Meurisse, seule comédienne professionnelle, dans un film d’acteurs amateurs, mène l’entretien pour la scène la plus poignante du film. Et en face d’elle, celui qui a obtenu le prix d’interprétation masculine à Cannes, avec un vécu proche de son personnage, Abou Sangare qui a habité de bout en bout ce personnage avec une intensité et une vérité rare. Il est déchirant ; surtout que le cut final écran noir sans musique nous plonge dans une émotion forte. De musique quoi qu’il en soit il n’y en aura pas durant 90 minutes et çà renforce le propos du film.
    Prix du Jury de la sélection « Un certain regard » à Cannes ; foncez comme Souleymane sur son vélo pour rendre hommage à ces invisibles.
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    Pascal
    Pascal

    166 abonnés 1 716 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 octobre 2024
    Si " in this World" de Michael Winterbottom ours d'or Berlin 2003, " green border" A.Holland (2023) " moi capitaine" mateo Garrone lion d'argent du meilleur réalisateur ( Venise 2023), traitaient du voyage périlleux de migrants entre leur pays et l'Europe, ce qui les attend une fois parvenu à destination est moins traité.

    Parmi les titres restés fameux, on se souviendra de " la promesse" (1996) des frères Dardenne, " la faute à Voltaire " (2000) de A.Kechiche et de " l'histoire de Souleymane ".

    Filmé à la façon d'un documentaire, sans beaucoup de moyens, soutenu par un scénario minimaliste, " l'histoire de Souleymane" monte progressivement en intensité jusqu'à la longue scène finale, sans doute la meilleure de toutes.

    Un Guinéen travaille comme livreur à vélo dans la capitale, porteur d' un récépissé de demande de séjour.

    Il prépare son entretien auprès de l'OFPRA afin d'obtenir le statut de réfugié politique et pouvoir rester légalement en France.

    Profondément humain et parfois bouleversant, le personnage s'interroge lui-même si compte tenu de ce qu'est sa vie en Europe ( exploitation économique, maltraitance dont il est victime, arrachement sentimental...) le voyage en valait la peine.

    Chaque spectateur répondra à cette question posée par un film sobre et sans fausse note.
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