Après Délicieux, pour les débuts de la restauration, Eric Besnard s'attaque aux premiers pas de l'école gratuite, laïque et obligatoire en France, et plus particulièrement en milieu rural, au cœur de l'Auvergne (un beau village, soit dit en passant). Des trois qualificatifs énoncés plus haut, c'est bien entendu celui "d'obligatoire" qui a le plus de mal à passer, pour des paysans qui utilisent leurs enfants comme main d’œuvre, pour les travaux des champs. Nous sommes en 1889, la modernité n'est pas synonyme de progrès pour tous, surtout pour ceux qu'on ne nomme pas encore agriculteurs, qui appartiennent à la vieille école, si l'on veut rattacher l'expression au thème du film. Le scénario de Louise Violet chemine tranquillement, entre hauts et bas pour la nouvelle maîtresse d'école et, nonobstant quelques splendides paysages au fil des saisons, la mise en scène se révèle totalement fade, incapable de donner le moindre frisson à une histoire qui ne manquait pas de potentiel, pourtant. Que reste t-il pour se mettre du baume au cœur ? Alexandra Lamy et Grégory Gadebois, qui assurent l'essentiel et ont, chacun à leur tour, leur moment pour briller. Dans un registre habituel pour le second, gentil bougon, en moins conventionnel pour la première, dans le personnage le plus profond du film. Rien d'exaltant dans tout cela, rien d’infamant, non plus, mais le sujet aurait mérité un traitement moins insipide et somme toute convenu.